L’impact des sanctions sur l’économie russe est à ce stade encore impossible à déterminer et les dernières mesures de ce week-end pourraient être lourdes de conséquences, mais hélas ne vont pas arrêter la guerre immédiatement.
La résistance s’organise à tous les niveaux
L’impact des sanctions sur l’économie russe est à ce stade encore impossible à déterminer et les dernières mesures de ce week-end pourraient être lourdes de conséquences, mais hélas ne vont pas arrêter la guerre immédiatement.
Sanctions
L’isolement diplomatique, mais surtout économique et financier de la Russie s’est encore accentué ce week-end et ne sera pas sans conséquences pour l’économie mondiale non plus.
Une des mesures concerne l’annonce par les Etats-Unis, l’UE, le Royaume-Uni et le Japon qu’ils allaient couper l’accès d’une partie des banques russes au système international de paiement SWIFT, et j’ai d’ailleurs été interrogé hier pour le journal télévisé de la RTBF à ce sujet (intervention à 7 minutes 11 secondes).
L’objectif de ces sanctions est de priver la Banque centrale russe d’une partie de ses importantes réserves internationales de devises, avec comme conséquence un véritablement effondrement du rouble, qui a perdu ce matin 30% de sa valeur. La conséquence est que les Russes se sont rués sur les distributeurs de billets ce week-end et que l’inflation va exploser.
Et la deuxième conséquence est que l’exclusion du système SWIFT de la onzième économie mondiale, qui fournit le sixième de l’ensemble des matières premières de la planète et qui est sans précédent depuis le début de la mondialisation des échanges, n’est pas sans conséquences sur les prix de ces dernières.
Car pour rappel, la Russie produit 10% du pétrole consommé dans le monde et fournit 40% du gaz utilisé en Europe. Elle est aussi le premier exportateur mondial de céréales et d’engrais, le premier producteur de nickel et de palladium, le troisième exportateur de charbon et d’acier et le cinquième exportateur de bois. Ce qui explique que le prix du baril, qui s’était un peu tassé, est reparti fortement à la hausse et devrait encore continuer de monter.
Et conséquences aussi pour les sociétés, avec selon une annonce de la BCE que plusieurs filiales européennes de la banque russe Sberbank sont en faillite ou susceptibles de faire faillite. « Sberbank Europe et ses filiales ont connu des sorties de dépôts significatifs en raison de l’impact des tensions géopolitiques sur leur réputation », a déclaré la BCE dans un communiqué. « Cela a conduit à une détérioration de sa position de liquidité », a ajouté la BCE. « Il n’y a pas de mesures disponibles ayant une chance réaliste de rétablir cette position au niveau du groupe et dans chacune de ses filiales au sein de l’union bancaire ».
Si le dollar, le yen et le franc suisse se sont renforcés en jouant leur rôle de valeur refuge, plus surprenant le yuan s’est également renforcé et a bénéficié de flux importants vers des actifs chinois.
L’inflation
Dans un monde où l’inflation était déjà la préoccupation principale pour les marchés financiers, toutes ces mesures ne vont qu’accentuer cette tendance inflationniste.
Ainsi, en Belgique, l’inflation est passée de 7.59% en janvier à 8.04% en février sous l’effet bien évidemment de la hausse des prix de l’énergie. Rien que ce poste contribue à hauteur de 5.03% à l’inflation totale avec une électricité qui coûte 72.8% de plus qu’il y a un an, le gaz naturel 138.3% et le prix du gasoil de chauffage 57.6%.
Aux Etats-Unis aussi l’inflation demeure élevée comme l’a confirmé le fameux indice PCE, qui a augmenté de 0.6% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui est passé de 5.8% à 6.1%, ce qui est le taux le plus élevé depuis février 1982.
Si l’on exclut l’alimentation et l’énergie, il a progressé de 0.5% d’un mois à l’autre, et est donc passé de 4.9% à 5.2% en taux annuel, niveau le plus élevé depuis avril 1983.
Ces chiffres confirment que la FED va augmenter ses taux lors de sa prochaine réunion, mais ils n’ont pas provoqué de hausse des taux obligataires car ces dernières servent de valeur refuge.
Car il ne faut pas croire que les sanctions n’auront pas d’effet sur l’économie et en particulier sur l’économie européenne, conséquence les valeurs refuges jouent en plein leur rôle et les bourses sont délaissées. L’Asie a moins réagit car moins impactée, par contre les futures en Europe indiquent des reculs entre 3% et 3.5% des bourses ce matin.
Quelle campagne ?
Il s’agit de la campagne électorale en France avec une semaine cruciale pour les candidats qui n’ont pas encore récolté les 500 parrainages indispensables alors que l’échéance approche.
Pour deux candidats, le décompte avance mais l’incertitude demeure. Mais par contre, la situation en Ukraine domine toute l’actualité, les propos des candidats sont inaudibles et la campagne semble figée.