Comme attendu, la BCE a laissé ses taux inchangés et réaffirmé que ces derniers resteraient stables pour encore un moment vu le caractère temporaire de l’inflation.
Le mantra de la BCE : temporaire
Comme attendu, la BCE a laissé ses taux inchangés et réaffirmé que ces derniers resteraient stables pour encore un moment vu le caractère temporaire de l’inflation.
Temporaire
C’est le mantra de la BCE et de Christine Lagarde qui a reconnu que durant la réunion « nous avons parlé d’inflation, d’inflation, d’inflation ». Pour expliquer le caractère temporaire, Christine Lagarde a évoqué trois facteurs, l’augmentation des prix de l’énergie, le décalage entre la reprise de la demande et celle de l’offre et des effets exceptionnels comme la fin du taux réduit de TVA en Allemagne.
Et donc malgré la hausse de l’inflation, et même si certains membres de la BCE ne partagent pas tout à fait la vision de Christine Lagarde, elle a estimé « qu’il faudra plus de temps que prévu auparavant pour que l’inflation reflue mais nous nous attendons à ce que ces facteurs s’atténuent dans le courant de l’an prochain. Nous continuons de prévoir une inflation inférieure à notre objectif de 2% à moyen terme ».
Pour le reste donc, rien de neuf, taux inchangés, programme PEPP qui se terminera en mars 2022 et on attendra décembre pour en savoir plus sur le programme de rachats d’actifs après cette date.
Evidemment, la publication, un peu avant l’annonce de la BCE, des chiffres d’inflation en Allemagne a un peu fait tache. En effet, l’inflation a augmenté de 0.5% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel à 4.6%, niveau sans précédent depuis le lancement de cet indice en janvier 1997. En cause, la hausse des prix de l’énergie, hausse temporaire mais qui aura encore un impact sur la fin de l’année et début de l’année prochaine.
Et il n’y a pas qu’en Allemagne que la hausse de l’inflation est significative, c’est aussi le cas en Belgique où l’inflation est passée de 2.86% à 4.16% suite à la hausse du gaz naturel, de l’électricité, des carburants, des chambres d’hôtel, du gasoil de chauffage, de la viande, des restaurants et cafés, des produits laitiers et de l’achat de véhicules.
Un net recul
Comme le montre le graphique, la croissance américaine au troisième trimestre a nettement reculé en passant de 6.7% à 2% en taux annuel. En cause une conjonction d’éléments que nous connaissons bien, à savoir une flambée des prix, alimentée par des pénuries, le ralentissement des mesures de relance budgétaire et l’impact de l’Ouragan Ida sur la production pétrolière américaine.
Et le graphique est éminemment parlant quand on voit la chute (bâtonnet rouge) des dépenses de consommation qui ont progressé de 1.6% contre un taux de 12% le trimestre précédent. Et comme attendu, les exportations nettes ont pesé négativement.
Pas que le prix du pétrole
On parle beaucoup de la hausse du prix du baril et de son impact sur l’inflation, mais la hausse des prix des produits alimentaires contribue aussi à cette situation inflationniste.
Et c’est entre autres le cas du prix du blé, voir graphique, qui affiche une nouvelle hausse, soutenu par une forte demande et un resserrement de l’offre mondiale, le blé étant un peu la référence pour les prix des produits agricoles.
Ce resserrement de l’offre mondiale est plutôt du fait de la Russie avec une récolte plus faible que prévu et des problèmes dans les exportations, dans un contexte où la production au Brésil ne peut pas suppléer les différences.
Chiffres du PIB au troisième trimestre
La France a connu au troisième trimestre une croissance très forte de 3% contre 1.1% le trimestre précédent, soutenue par la consommation intérieure et les exportations.
Après ce chiffre du PIB en France, nous aurons également celui pour l’Allemagne et pour la zone euro. Pour l’Allemagne, on attend un taux trimestriel de 2.2% contre 1.6%, soit un taux annuel à 2.5% contre 9.4% le trimestre précédent. Pour la zone euro, le taux trimestriel est attendu à 2% contre 2.2%, soit un taux annuel à 3.5% contre 14.3%.
Et aussi, pour être complet, en Italie, le PIB est prévu à 2% contre 2.7%, soit un taux annuel de 3% contre 17.3%, et en Espagne, il est attendu à 2.7% contre 1.1%, soit un taux annuel à 3.5% contre 17.5%.