Temps d’observation à Tokyo

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La Banque du Japon fera certainement l’impasse la semaine prochaine lors de sa réunion, se laissant le temps, avant d’augmenter encore les taux, de mieux cerner l’impact de la hausse des tarifs douaniers et de se concerter avec la nouvelle Première ministre.

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La Banque du Japon fera certainement l’impasse la semaine prochaine lors de sa réunion, se laissant le temps, avant d’augmenter encore les taux, de mieux cerner l’impact de la hausse des tarifs douaniers et de se concerter avec la nouvelle Première ministre.

Attitude prudente

La nouvelle Première ministre, Takaichi, a déjà un peu balisé le terrain en déclarant, « j’espère que la Banque du Japon mènera sa politique monétaire de manière appropriée afin d’atteindre de manière durable et stable son objectif en matière de prix, non seulement en raison de facteurs liés aux coûts, mais aussi grâce à des augmentations de salaires ».

Et d’ajouter, « le plus important est que la Banque du Japon et le gouvernement coordonnent leur politique et communiquent étroitement ».

Lors de sa réunion la semaine prochaine, la BOJ publiera ses nouvelles prévisions, et devrait confirmer ce que les derniers indicateurs ont montré, à savoir, que l’économie nipponne résiste mieux que prévu à l’impact de la hausse des tarifs douaniers.

Même les exportations japonaises ont augmenté pour la première fois en cinq mois en septembre, mais c’est dû à la faiblesse du yen.

Elles ont augmenté de 4,2 % en taux annuel en septembre, après une baisse de 0,1 % en août.

Mais les exportations vers les États-Unis ont chuté de 13,3 % en septembre par rapport à l’année précédente, soit une baisse pour le sixième mois consécutif. Les automobiles ont chuté de 24,2 % et les équipements de fabrication de puces de 45,7 %.

Si elles s’affichent en hausse, c’est parce que les exportations vers la Chine ont augmenté de 5,8 %, et de 9,2% vers le reste de l’Asie.

La situation demeure cependant délicate pour les entreprises japonaises, en particulier pour le secteur automobile, qui doivent réduire leurs marges pour compenser la hausse des tarifs douaniers.  La BOJ va dès lors observer avec attention si cette réduction des marges n’empêche pas les entreprises d’augmenter les investissements et les salaires.

Et la BOJ attendra aussi de voir quelles seront les intentions de Takaichi, qui a déjà annoncé vouloir mettre en place un plan de relance économique.

Ce programme de plus de 13.900 milliards de yens viserait à lutter contre l’inflation, à soutenir l’investissement dans les industries de croissance et à renforcer la sécurité nationale.

Reste la question de savoir comment le gouvernement va financer ces nouvelles mesures dans un contexte où les taux longs ont fortement augmenté depuis l’abandon du contrôle de la courbe par la BOJ, et où cette dernière devrait encore augmenter ses taux à l’avenir compte tenu du niveau de l’inflation.

Le chaud et le froid

Plus question d’une rencontre entre Trump et Poutine, et des doutes subsistent sur une rencontre entre Trump et  Xi Jinping. Voilà pour le froid.

Pour le chaud, l’Inde et les Etats-Unis seraient proches d’un accord qui réduirait les droits de douane américains sur les importations indiennes de 50 % à 15 % ou 16 %.

En échange, l’Inde augmenterait ses importations de produits agricoles et d’énergie et réduirait progressivement ses importations de pétrole brut russe.

Toujours pour le chaud, lundi, Trump et le Premier ministre australien Anthony Albanese ont signé un accord crucial sur les minerais.  

Selon cet accord, les deux pays investiront chacun 1 milliard de dollars au cours des six prochains mois dans des projets d’exploitation et de traitement, et ils fixeront un prix plancher pour les minerais essentiels.

Cette rencontre entre les deux hommes a aussi permis de régler le différend portant sur l’accord de l’achat de sous-marins nucléaires américains par l’Australie, négocié sous Biden.

Trump a en effet confirmé cet accord de 368 milliards de dollars pour une livraison des sous-marins en 2032.

Statu quo attendu

La Banque d’Angleterre est prise entre la hausse de l’inflation, le ralentissement économique et des besoins de financement de l’Etat en forte hausse, qui sont évidemment pénalisés par la hausse des taux obligataires.

Concernant l’inflation, pas de répit, mais la BoE l’avait prédit, cette dernière est attendue, ce matin, à 4% en taux annuel contre 3,8% en août pour l’inflation globale. Et l’inflation sous-jacente passerait de 3,6% à 3,7% en septembre en taux annuel.

Pas de quoi normalement inciter la BoE à baisser ses taux lors de sa prochaine réunion qui se tiendra début novembre.

Ce qui est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement, même si le taux obligataire à 10 ans a légèrement fléchi.

En effet, les emprunts du gouvernement au cours des six premiers mois de l’année fiscale ont totalisé 99,8 milliards de sterling, soit une augmentation de 13 % par rapport à l’année précédente et 7,2 milliards de sterling de plus que prévu par l’organisme britannique de surveillance du budget.

Si elle veut éviter que les taux obligataires ne repartent à la hausse, Reeves devra inéluctablement augmenter les impôts et réduire les dépenses, alors même que le gouvernement est fragilisé et contesté par son propre parti.

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