La France sans ses bijoux, mais avec ses œillères

Mode Expresso

La France a perdu ses bijoux, au propre comme au figuré, avec la baisse de sa note par S&P, et aura du mal à les retrouver compte tenu de la situation politique.

Mode Lungo

La France a perdu ses bijoux, au propre comme au figuré, avec la baisse de sa note par S&P, et aura du mal à les retrouver compte tenu de la situation politique.

Baisse de la note

S&P n’a pas chipoté et a décidé de réduire la note de la France, lors d’une mise à jour surprise, en la faisant passer de AA-/A-1+ à A+/A-1.

Pour justifier cette décision, S&P a déclaré « nous nous attendons à ce que l’incertitude politique affecte l’économie française en pesant sur l’activité d’investissement et la consommation privée, et donc sur la croissance économique ».

Alors que les discussions sur le budget vont commencer aujourd’hui au Parlement, et que selon S&P, l’adoption d’un budget d’ici la fin de l’année permettrait de clarifier la manière dont la France gérera le fardeau croissant de sa dette, il a cependant de gros doutes, estimant que « selon nous, l’incertitude sur les finances publiques reste élevée à l’approche des élections présidentielles de 2027 ».

Il s’agit d’un sérieux avertissement, mais il n’est pas certain qu’il sera entendu par une classe politique qui ne se préoccupe plus que de l’échéance de l’élection présidentielle en 2027.

Nouvelle forte hausse du Nikkei

Le Nikkei est en effet en forte hausse ce matin, surfant sur l’arrivée de Takaichi comme Première ministre après un accord avec le Parti japonais de l’innovation qui lui permettra de former un gouvernement.

Même si ce gouvernement sera minoritaire, le marché table sur une politique de relance qui est perçue comme positive pour les actions.

Le Nikkei est aussi en hausse parce que Takaichi s’est toujours opposée aux hausses des taux d’intérêt, et que manifestement, le gouverneur de la BOJ, Ueda, doute de la décision à prendre. Il est en effet pris entre les craintes que font peser sur la croissance les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, et la résilience de l’économie mondiale jusqu’à présent comme l’a souligné la semaine passée le FMI.

Il devrait encore se laisser du temps, car il a mis en garde à plusieurs reprises contre une augmentation trop précoce des coûts d’emprunt, soulignant la nécessité d’évaluer la force de l’économie américaine et l’ampleur des dommages causés par les tarifs douaniers sur l’économie japonaise.

Mais il doit aussi tenir compte du fait que deux des neuf membres du conseil d’administration de la BOJ ont proposé sans succès de relever les taux en septembre en raison de la pression inflationniste croissante.

Et aussi que retarder trop longtemps les hausses de taux pourrait également provoquer une nouvelle chute du yen, ce qui pourrait encore augmenter le coût de la vie en gonflant les prix à l’importation.

La hausse du Nikkei a été aussi soutenue par les chiffres publiés en Chine ce matin, qui semblent indiquer que l’économie chinoise tient le choc de la guerre commerciale.

Données en Chine

C’était attendu, mais la croissance en Chine a ralenti au troisième trimestre avec une hausse de 4,8% du PIB en taux annuel contre un taux de 5,2% au deuxième trimestre.

Sur une base trimestrielle, le PIB a augmenté de 1,1 % au troisième trimestre, contre une augmentation de 1,0 % au trimestre précédent.

Le regain de tensions commerciales avec Washington a mis en lumière les vulnérabilités de l’économie chinoise, et bien que la croissance des exportations chinoises ait rebondi en septembre, la plupart des données récentes montrent que la deuxième économie mondiale a perdu de son élan et que les pressions déflationnistes ont persisté malgré les efforts déployés pour réduire les surcapacités et la concurrence féroce entre les entreprises.

Les dirigeants chinois se réuniront à huis clos de lundi à jeudi pour discuter du 15e plan quinquennal de développement du pays, qui devrait donner la priorité à l’industrie manufacturière de haute technologie dans le sillage de l’intensification de la rivalité avec les États-Unis.

Preuve de cette résistance, la production industrielle a augmenté de 6,5% en taux annuel en septembre, contre une hausse de 5,2% en août.

En revanche, la demande intérieure reste toujours atone, avec une hausse des ventes au détail de 3% en septembre, son niveau le plus faible depuis 10 mois, contre 3,4% en août.

Et ce qui demeure toujours aussi préoccupant reste le secteur immobilier avec des investissements qui ont chuté de 13,9 % au cours des trois premiers trimestres en taux annuel, après avoir chuté de 12,9 % au cours de la période de janvier à août.

En septembre, les prix des logements neufs ont chuté au rythme le plus rapide depuis 11 mois, en baisse de 0,4% d’un mois à l’autre après une baisse de 0,3% en août, soit en taux annuel, un recul de 2,2% en septembre contre 2,5% en août.

Sur les 70 villes étudiées, 63 ont enregistré une baisse des prix de l’immobilier d’un mois sur l’autre, et 61 d’une année sur l’autre.

Malgré toutes les mesures de soutien, force est de constater que le marché immobilier reste faible et qu’il faudra encore compter des années avant d’espérer un véritable rétablissement de ce dernier.

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