Quand la confiance s’effrite, les refuges s’érigent

Mode Expresso

A côté du regain de tension entre la Chine et les Etats-Unis sont venus se greffer des doutes sur des banques régionales américaines, ce qui a provoqué une baisse du dollar, des bourses et des rendements obligataires.

Mode Lungo

A côté du regain de tension entre la Chine et les Etats-Unis sont venus se greffer des doutes sur des banques régionales américaines, ce qui a provoqué une baisse du dollar, des bourses et des rendements obligataires.

Stress de crédit

La situation de deux banques régionales américaines plus que délicate était connue, mais elle s’est un rien emballée cette nuit avec une chute de 13% de l’action de Zions et de 11% de Western Alliance.

Leur difficulté a fait resurgir les craintes de revivre une crise comme en mars 2023, et intervient à un moment où les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis pèsent déjà sur les bourses.

Le dollar a reculé par rapport à la majorité des devises, et l’or affiche un nouveau record, mais également l’argent.

Et, même si cela n’a pas de rapport, le prix du baril a fortement chuté, après l’annonce d’une rencontre Trump-Poutine en Hongrie, même si personne ne sait très bien à quoi cela va aboutir.

Recul du dollar

Le dollar a aussi reculé suite à la baisse du rendement du Treasury 2 ans en dessous du seuil de 3,50%, alors que les anticipations de baisse de taux de la part de la FED s’accentuent.

Ces anticipations se sont encore renforcées après des propos du gouverneur de la FED, Christopher Waller, qui a déclaré « sur la base de toutes les données dont nous disposons sur le marché du travail, je pense que le comité de politique monétaire de la Fed devrait réduire le taux directeur de 25 points de base supplémentaires à la fin du mois d’octobre ».

Pour lui, les droits de douane n’auront qu’un impact modeste sur l’inflation et dès lors la FED ne doit se concentrer que sur l’état du marché de l’emploi. Et concernant ce dernier, « le message général de toutes les données relatives au marché du travail est celui d’un affaiblissement de la demande par rapport à l’offre, même avec une immigration nette nettement plus faible et une baisse de la participation au marché du travail cette année ».

Mais il n’a pas pour autant ouvert toute grande la porte à une succession de baisses de taux, car tout signe de reprise du marché de l’emploi dans un contexte de forte croissance pourrait ralentir la nécessité de réduire les taux.

Il a plaidé pour une baisse graduelle des taux si l’embauche s’essouffle en déclarant « je pense que le FOMC devrait procéder à une réduction du taux directeur vers un niveau neutre, qui, selon moi, est inférieur de 100 à 125 points de base à ce qu’il est aujourd’hui ».

Franc suisse en hausse

Conséquence du recul du dollar, le franc suisse sert, comme d’habitude, de valeur refuge, et s’est renforcé par rapport au dollar.

Ce qui ne fait pas du tout les affaires du gouvernement suisse, qui a revu ses prévisions à la baisse pour 2026.

Il table sur une croissance de 1,3% cette année, mais plus que sur un taux de 0,9% en 2026, contre un taux de 1,2% en juin, compte tenu du fait que les droits de douane américains freinent fortement l’activité.

Il faut dire qu’avec des droits de douane de 39%, un des taux les plus élevés, les exportations suisses souffrent et que, jusqu’à présent, aucun accord n’a abouti pour réduire ce taux.

Le yen aussi

Sert de valeur refuge et s’est renforcé par rapport au dollar même si la probabilité d’une hausse des taux encore cette année s’est éloignée.

Même si le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, a déclaré que la Banque centrale examinerait minutieusement diverses données, y compris les informations qu’il recueille lors de son séjour à Washington, avant de décider d’un éventuel relèvement des taux d’intérêt en octobre.

En dehors des données qu’il va encore recueillir à Washington, Ueda, doit aussi tenir compte de la situation politique dans son pays, où Takaichi tente toujours de constituer une coalition pour mener à bien une politique budgétaire et monétaire expansionniste.

La hausse du yen limite l’impact de l’inflation importée, ce qui pourrait inciter la BOJ à patienter avant une nouvelle hausse des taux, ce qui lui donnerait le temps d’appréhender l’effet des droits de douane sur les exportations japonaises.

Prix de la viande en hausse encore ?

Alors que le prix de la viande a connu une hausse assez significative depuis deux ans, le mouvement pourrait encore s’accentuer avec l’apparition de cas de dermatose nodulaire du bétail en France.

La dermatose nodulaire est un virus très contagieux propagé par des insectes qui affecte les bovins et les buffles, provoquant des cloques et réduisant la production de lait.

Jusqu’à présent limitée à l’Afrique et au Moyen-Orient, elle est apparue en Espagne et puis en France.

Une campagne de vaccination avait réduit fortement le nombre, mais en début de semaine, la France avait signalé 83 foyers, l’Italie 72 et l’Espagne 9, selon l’Organisation mondiale de la santé animale.

Il faut dire que ces trois pays sont déjà confrontés à la fièvre catarrhale ovine et bovine, comme les autres pays européens, maladie qui est aussi une des raisons de la hausse du prix de la viande.

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