Une manne, c’est ainsi que le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a qualifié les recettes des droits de douane pour l’économie américaine, manne qui va venir réduire considérablement le déficit, selon lui.

Rien n’est acquis
Une manne, c’est ainsi que le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a qualifié les recettes des droits de douane pour l’économie américaine, manne qui va venir réduire considérablement le déficit, selon lui.
Une manne
Pour Bessent, le montant de ces droits de douane pourrait dépasser les 500 milliards de dollars par an, car « nous avons enregistré un bond important de juillet à août, et je pense que ce bond sera encore plus important d’août à septembre. Je pense donc que nous pourrions dépasser largement le demi-milliard, voire le trillion de dollars. Cette administration, votre administration, a fait une entaille significative dans le déficit budgétaire ».
Et en effet, en juillet, elles se sont envolées et devraient poursuivre sur leur lancée, car en date du 22 août elles étaient déjà de 29 milliards de dollars.

Selon le Congressional Budget Office, ces recettes des nouveaux droits de douane réduiraient les déficits de 3.000 milliards de dollars sur 10 ans.
Mais évidemment, il faudra surveiller de près ces rentrées, car l’augmentation des droits de douane pourrait ralentir les importations et dès lors réduire les recettes.
Il n’y a plus que lui à y croire
Je parle évidemment de Bayrou, qui est vraiment encore le seul à croire que le 8 septembre prochain il sera encore Premier ministre.
Selon un sondage Ifop pour la chaîne de télévision LCI, 63% des Français souhaitent la dissolution du Parlement et l’organisation de nouvelles élections.
Ce sondage a été réalisé en ligne le 26 août auprès de 1.000 personnes et indique aussi que 51 % des personnes interrogées pensent que Macron ne dissoudra pas le Parlement.
Le monde des affaires s’inquiète sérieusement comme l’a souligné Patrick Martin, président du Medef, déclarant être « consterné » que les hommes politiques français ne parviennent pas à surmonter leurs divergences, « ceux qui pensent pouvoir jouer avec l’économie nous font courir un risque énorme ».
Toujours à propos des sondages, selon le sondage Elabe pour BFM TV 67 % des personnes interrogées souhaitent que Macron démissionne si M. Bayrou perd le vote de confiance, et le sondage Ifop pour LCI donne un résultat similaire.
Devant une situation qui semble inextricable et en l’absence d’une solution rapide, qui pour remplacer Bayrou et avec quelle majorité, la tension sur les taux français s’accentue et le différentiel par rapport au Bund aussi.

Autant dire que cette situation incertaine va peser sur le moral des entreprises, mais également aussi sur celui des ménages, d’autant plus que le 10 septembre la menace du blocage du pays pourrait raviver de mauvais souvenirs.
A propos de moral
Il n’est guère mieux en Allemagne selon l’indice du climat de consommation publié hier par GfK.

Cet indice est en recul parce que les ménages allemands s’inquiètent des éventuelles pertes d’emploi, et des incertitudes quant à l’évolution de l’inflation, ils craignent que la situation géopolitique et la politique tarifaire du gouvernement américain n’entraînent une hausse des prix de l’énergie.
Il faut dire que le chômage en Allemagne augmente lentement depuis 2022, et le pays est proche de compter 3 millions de chômeurs pour la première fois en dix ans.
Les sous-indices des attentes économiques et de la volonté d’acheter ont également chuté, atteignant leurs niveaux les plus bas depuis février 2025.
C’est évidemment un signal qui confirme que l’Allemagne pourrait connaître une troisième année de récession, surtout après la déconvenue au premier semestre.
Rien n’est acquis
C’est en substance ce qu’a laissé entendre le président de la FED de New York, John Williams, en déclarant « chaque réunion est, de mon point de vue, une occasion de modifier le taux directeur de référence. Les risques sont plus équilibrés. Nous allons devoir attendre de voir comment les données vont évoluer ».
Ce qui veut dire que les données qui seront publiées avant la réunion du 16 septembre seront cruciales, car elles concernent l’évolution du marché de l’emploi et celui de l’inflation, les deux objectifs de la FED.
Williams en a profité pour souligner l’importance de l’indépendance de la Banque centrale, « la structure de la Réserve fédérale est […] conçue pour avoir des décideurs politiques indépendants qui prennent des décisions affectant l’économie sur le long terme, loin des pressions politiques à court terme. Et je pense que c’est vraiment, vraiment important ».
Le débat fait rage sur l’importance d’avoir une Banque centrale indépendante, car les exemples de politisation pure et simple de la politique monétaire montrent que cela peut entraîner une perte de crédibilité, une faiblesse de la monnaie, une inflation galopante, une augmentation de la dette, des primes de risque élevées et, potentiellement, des coûts d’emprunt beaucoup plus élevés.
L’exemple cité ces derniers jours, étant celui de la Turquie et de l’ingérence d’Erdogan, qui a été un ennemi déclaré des taux d’intérêt, comme Trump, et qui a renvoyé ou remplacé cinq gouverneurs de la Banque centrale entre 2019 et 2024, certains pour avoir augmenté les taux d’intérêt ou refusé de les réduire.
Résultat, alors que l’inflation et les taux d’intérêt oscillaient autour de 20 % à la fin de 2021, après les baisses de taux , la monnaie s’est effondrée et l’inflation a dépassé les 85 %.
Et si l’inflation a depuis nettement reculé, pour la devise la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire, comme le montre le graphique de son évolution par rapport au dollar.

