Attaque majeure en Iran, risque d’embrasement

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Les frappes israéliennes contre les sites nucléaires iraniens et contre des infrastructures militaires sont une escalade extrêmement grave, avec comme conséquence une hausse du prix du baril de 10%.

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Les frappes israéliennes contre les sites nucléaires iraniens et contre des infrastructures militaires sont une escalade extrêmement grave, avec comme conséquence une hausse du prix du baril de 10%.

Escalade

Soyons clairs, les marchés n’avaient vraiment pas besoin d’avoir une nouvelle couche d’incertitude dans le contexte actuel, et les bourses sont en recul ce matin, sans surprise évidemment.

Le prix du baril s’est envolé, car il faut s’attendre à des réactions iraniennes qui toucheront inéluctablement les flux de distribution du pétrole, voir même des risques de toucher des sites de production.

Israël a déclaré l’état d’urgence en prévision d’une attaque de missiles et de drones par Téhéran, et il faudra voir si Israël bénéficiera de l’intervention d’autres forces militaires, ce qui pourrait alors être considéré comme un engagement contre l’Iran. Israël vient d’annoncer que l’Iran a envoyé une centaine de drones.

Sans surprise, l’or a servi de valeur refuge, comme le franc suisse d’ailleurs, et les bourses ont reculé, avec des futures en Europe à -1.70%, ce qui a entraîné un mouvement de repli sur les obligations provoquant une baisse des rendements.

Le dollar s’est certes un peu renforcé, puisqu’il a touché hier le niveau de 1,16 par rapport à l’euro, mais on sent bien qu’il a perdu de son aura, car le mouvement est quand même assez limité.

Dégradation de la situation

Alors que l’économie britannique avait démarré l’année en fanfare, elle a connu une contraction de 0,3% de son PIB au mois d’avril, la plus forte baisse depuis octobre 2023.

Ce recul du PIB a été provoqué par la plus forte baisse mensuelle des exportations vers les Etats-Unis qui n’a jamais été enregistrée, et par une baisse de l’activité immobilière.

Après les chiffres montrant une dégradation du marché de l’emploi, cette chute du PIB a renforcé le sentiment que la BoE devrait procéder à de nouvelles baisses de taux, probablement en août et en septembre. 

Le sterling est nettement reparti à la baisse par rapport à l’euro, après cette dégradation de la situation, et dans la perspective de voir le différentiel de taux se réduire, la BCE étant en fin de cycle.

Fin de cycle ?

A en croire Isabel Schnabel, responsable de la politique monétaire de la BCE, la réponse est clairement oui.

Même si elle s’est réjouie du niveau auquel est revenue l’inflation en déclarant « je pense que nous avons fait de grands progrès et, comme vous le savez, notre dernier chiffre d’inflation était même inférieur à 2 %. Bien sûr, l’énergie a joué un rôle très important, mais nous constatons que les composantes plus persistantes sont également en baisse, ce qui est une très bonne nouvelle ».

Elle a été rejointe par le gouverneur de la Banque centrale croate, Boris Vujcic, qui a déclaré que la BCE avait « presque fini » de réduire ses taux à condition que l’inflation s’établisse à 2 % comme prévu.

Pour revenir aux propos d’Isabel Schnabel, elle estime que « même en l’absence de représailles, on peut s’attendre à ce que les droits de douane soient inflationnistes, et encore plus s’il y a des représailles ».

Elle a également souligné que des études de la BCE montrent que l’effet de ce que l’on appelle le détournement des échanges, à savoir que les producteurs chinois exclus des États-Unis inondant les marchés européens de leurs produits,  était faible.

Et elle a conclu en disant, « je m’attends à ce que ce conflit commercial se traduise par un choc mondial qui se traduit à la fois par une baisse de la demande et de l’offre. Nous pouvons discuter de la question de savoir lequel des deux effets sur l’inflation est le plus important, car c’est ce qui détermine l’effet net ».

S’exprimant lors de la même table ronde, Megan Greene, responsable politique de la Banque d’Angleterre, a adopté un ton différent, estimant que la fragmentation du commerce devrait contribuer à faire baisser l’inflation en Grande-Bretagne, donnant à la BoE une « opportunité de divergence de la politique monétaire à l’avenir ».

Ces propos renforcent le scénario de baisses de taux en Grande-Bretagne, et par contre un statu quo de la BCE dans les prochains mois.

Fin de cycle aussi au Japon ?

Selon Takako Masai, ancienne responsable de la politique de la BOJ, les tarifs douaniers pourraient avoir mis fin au cycle de hausse des taux de la Banque du Japon.

Pour elle, l’incertitude liée à la politique commerciale des États-Unis provoque d’énormes perturbations dans l’économie mondiale qui affecteront probablement les exportations, la production, la croissance des salaires et la consommation du Japon.

Et de souligner que les droits de douane américains sur l’automobile sont particulièrement préjudiciables en raison du rôle considérable que joue cette industrie dans l’économie japonaise.

Conséquences, selon elle, « le véritable test pour l’économie japonaise pourrait avoir lieu en 2026, car l’impact des droits de douane américains commencera à se faire sentir dans six à douze mois. La Banque du Japon ne sera probablement pas en mesure d’augmenter les taux d’intérêt avant un bon moment ».

Et d’ajouter que « si l’économie est confrontée à un choc important et que la BOJ est contrainte d’agir, elle déploiera probablement à nouveau tous les moyens disponibles.  C’est la nature même de l’élaboration des politiques”, même si cela implique d’augmenter le bilan déjà énorme de la BOJ ».

A ce stade, les discussions entre les Etats-Unis et le Japon concernant les échanges commerciaux n’ont pas encore abouti, mais le Japon a exclu un accord partiel et qui ne serait pas équilibré.

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La principale raison de la baisse de l’inflation constatée est la chute des produits énergétiques. Si ceux-ci, suite à l’embrasement difficilement évitable de la situation en Iran, remontent fortement, on se retrouvera avec en sus les droits imposés par Trump dans une situation catastrophique. Décidément l’année 2025 n’est pas particulièrement joyeuse…

Je suis tout à fait d’accord avec vous sur la toxicité de cette agression et sur ses conséquences potentiellement dévastatrices sur les économies européennes déjà plus que fragilisées par l’action de Trump et de la guerre en Ukraine.