Le décrochage se confirme

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Les chiffres d’inflation publiés, ce matin, pour la zone euro vont venir conforter la position de la BCE dans la poursuite de sa baisse des taux, avec une nouvelle baisse attendue ce jeudi, alors que la FED patiente.

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Les chiffres d’inflation publiés, ce matin, pour la zone euro vont venir conforter la position de la BCE dans la poursuite de sa baisse des taux, avec une nouvelle baisse attendue ce jeudi, alors que la FED patiente.

Inflation

Vendredi, deux chiffres d’inflation ont été publiés dans deux pays de la  zone euro, ce qui a permis d’anticiper le fait que l’inflation en zone euro allait légèrement reculer.

En France, l’inflation est passée de 1.7% en janvier à 0.9% en février, soit son plus bas niveau depuis quatre ans.

Ce fort recul s’explique par une baisse importante des prix de l’électricité et par un effet de base après une forte hausse en février 2024.

Par contre, en Allemagne, l’inflation est restée inchangée à 2.8% en février, ce qui fait qu’elle se situe à la limite de la stagflation compte tenu d’une croissance atone.

L’inflation sous-jacente est passée de 2.9% à 2.6%, et élément rassurant pour la BCE, l’inflation des services est passée en-dessous de la barre des 4% pour la première fois depuis octobre 2024, s’établissant à 3.8%.

L’inflation dans la zone euro est attendue à 2.3% contre 2.5% le mois précédent, et l’inflation sous-jacente à 2.5% contre 2.7%, ce qui permettra à la BCE de réduire son taux de dépôt à 2.50% ce jeudi.

Contraction

Pas de surprise au Japon, et ce n’est pas le seul pays dans le cas, l’activité manufacturière ne décolle toujours pas comme l’a indiqué l’indice PMI manufacturier, publié ce matin.

Ce dernier est passé de 48.7 en janvier à 49, demeurant toujours en territoire négatif, à cause d’une faiblesse de la demande aussi bien au niveau national que mondial.

Le sous-indice de la production s’est contracté pour le sixième mois consécutif en février et les nouvelles commandes ont prolongé leur contraction, restant en dessous du seuil de 50 depuis la mi-2023.

Les prix des intrants ont augmenté, sous l’effet de la hausse des coûts des matières premières, de la main-d’œuvre et des services publics, ainsi que des fluctuations des taux de change.

L’industrie en Inde a fait également face à un ralentissement de la demande même si l’indice PMI caracole encore à des niveaux très élevés.

En effet, l’indice PMI manufacturier est passé de 57.7 en janvier à 56.3, soit son niveau le plus bas depuis décembre 2023.

La demande intérieure a légèrement fléchi, les sous-indices des nouvelles commandes et de la production tombant à leurs plus bas niveaux depuis 14 mois.

Confirmation ?

Si les marchés ont été rassurés par le niveau du Core PCE aux Etats-Unis, ils ont un peu occulté les données concernant les dépenses de consommation, qui sont venues confirmer le recul de la confiance des consommateurs.

En effet, contre toute attente, les dépenses de consommation aux États-Unis ont chuté en janvier en passant de 0.8% en décembre à -0.2%.

Cette faiblesse des dépenses est probablement liée au phénomène d’achats préventifs en décembre dans la crainte d’une hausse des tarifs douaniers, mais aussi des températures anormalement froides et des tempêtes de neige qui se sont abattues sur une grande partie du pays.

Même si les conditions météorologiques peuvent expliquer ce recul, ce chiffre intervient après la publication d’une chute de la confiance des consommateurs, ce qui fait craindre un ralentissement de l’économie au premier trimestre.

Concernant l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle, il a augmenté de 0.3 % en janvier, soit un taux annuel qui est passé de 2.6% en décembre à 2.5%. Et si l’on exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, l’indice des prix PCE a augmenté de 0.3 % le mois dernier, soit un taux annuel qui est passé de 2.9% à 2.6% en janvier.

Ce recul n’est cependant pas suffisant pour inciter la FED à reprendre rapidement son processus d’ajustement monétaire, comme l’a d’ailleurs souligné la présidente de la FED de Cleveland, Beth Hammack, « je pense que la politique monétaire a le luxe d’être patiente alors que nous évaluons la voie à suivre, même avec un marché de l’emploi sain et un ralentissement inégal des pressions inflationnistes. Cela signifiera probablement que le taux des fonds fédéraux restera stable pendant un certain temps ».

Sans évoquer pour autant une hausse des taux si l’inflation continuait de se maintenir au-dessus de l’objectif, elle n’a pas exclu la possibilité d’une telle décision. Car il est encore trop tôt pour pouvoir mesurer l’impact des mesures de la nouvelle administration sur l’inflation.

Cet après-midi sera publié l’indice ISM manufacturier qui sera suivi pour voir si le ralentissement indiqué par l’indice PMI est confirmé, mais ce sont surtout les chiffres sur l’état du marché de l’emploi aux Etats-Unis qui vont rythmer la semaine.

Dans le tableau mensuel, il faut souligner le décrochage assez net du Nikkei depuis le début de l’année, ainsi que la baisse du Nasdaq, ce dont on avait un peu perdu l’habitude.

Encore plus étonnant, les bourses européennes performent nettement mieux que la bourse américaine, avec en toile de fond un décrochage assez net des indices de volatilité (VIX) entre les deux continents. La revanche des bourses européennes ? Sans doute un peu trop tôt pour s’avancer à ce stade.

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