L’inquiétante érosion de la confiance des consommateurs américains

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L’érosion de la confiance des consommateurs américains s’accentue, ce qui place la FED dans une position très délicate, car dans le même temps les attentes inflationnistes augmentent.

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L’érosion de la confiance des consommateurs américains s’accentue, ce qui place la FED dans une position très délicate, car dans le même temps les attentes inflationnistes augmentent.

Chute de la confiance

Selon l’indice du Conference Board, la confiance des consommateurs américains s’est détériorée à son rythme le plus élevé en trois ans et demi en février.

Le compte rendu de l’enquête est sans ambiguïté sur les raisons de cette chute en soulignant que « les commentaires sur l’administration actuelle et ses politiques ont dominé les réponses ».

Il ressort aussi que les licenciements sans précédent de fonctionnaires fédéraux avaient également un impact sur l’état d’esprit des consommateurs, ce qui représente un risque énorme pour les dépenses, qui sont le principal moteur de l’économie américaine.

La confiance s’est effondrée dans tous les groupes d’âge, avec des baisses marquées dans la cohorte des 35-55 ans.

Concernant les attentes inflationnistes, les consommateurs voient cette dernière passer à 12 mois de 5.2% à 6%, soit le taux le plus élevé depuis mai 2023.

Dans la perspective d’un ralentissement de la consommation, et dès lors de la croissance, le dollar a reculé, ainsi que la bourse américaine. Car un recul de la confiance et une augmentation de l’incertitude incitent les ménages américains à augmenter leur épargne.

Même si le ralentissement, à ce stade, est contenu, la dégradation de la situation va commencer à interpeller la FED.

Mais pour le moment, la position dominante est clairement l’attentisme comme l’a rappelé le président de la FED de Richmond, Tom Barkin, qui a déclaré qu’il suivrait une approche attentiste en ce qui concerne la politique des taux d’intérêt de la Banque centrale jusqu’à ce qu’il soit clair que l’inflation revient à l’objectif.

Et de souligner que « il est difficile d’apporter des changements significatifs à la politique monétaire dans un tel contexte d’incertitude. Je préfère donc attendre de voir comment cette incertitude se manifeste et comment l’économie réagit ».

Tout en confirmant que « il est essentiel que nous restions fermes », ce qui n’exclut nullement de voir la FED baisser ses taux en juin.

Débat au sein de la BCE

Si manifestement, l’avis semble unanime au sein de la FED pour se donner du temps avant d’encore baisser les taux, le débat au sein de la BCE est plus animé manifestement.

Isabel Schnabel est encore revenue à la charge avec de nouvelles déclarations estimant que « le taux d’intérêt naturel dans la zone euro a sensiblement augmenté au cours des deux dernières années, et même plus que ce que les taux réels à terme basés sur le marché suggèrent. Il devient de plus en plus improbable que les conditions de financement actuelles freinent sensiblement la consommation et l’investissement ».

Et d’insister « le fait que la croissance reste faible ne peut pas et ne doit pas être considéré comme une preuve que la politique est restrictive ».

De son côté, Joachim Nagel, président de la Bundesbank, a estimé que la BCE peut encore réduire ses taux d’intérêt si l’inflation diminue pour atteindre son objectif de 2 % cette année, comme elle le prévoit.

Et cette baisse interviendrait la semaine prochaine car « dans l’ensemble, les perspectives d’évolution des prix sont assez encourageantes », même s’il faut rester prudent avec « « la persistance d’une inflation de base élevée et la vigueur intacte de l’inflation des services ».

Simplifier sans détricoter

Tel est le défi que va devoir relever la Commission européenne en présentant, cet après-midi, ses projets d’allègement réglementaires et administratifs qui concernent les rapports de durabilité des entreprises, et leur devoir de vigilance envers toute la chaîne de valeur.

Il semblerait que le texte devrait réduire ce devoir de vigilance en limitant sa portée aux partenaires commerciaux directs des entreprises, et non plus à l’ensemble de la chaîne de valeur.

C’est un peu comme si, avec le texte dans l’état actuel, on demandait aux vignerons corses qui produisent la cuvée La Robe d’Ange du Clos Fornelli (tiens j’en ferai bien un descriptif un de ces jours dans ma rubrique Lifestyle) de tracer leur cépage sciaccarellu.

Concernant la loi relative à l’information sur la durabilité des entreprises, la fameuse directive CSRD ne s’appliquerait plus qu’aux entreprises employant plus de 1.000 personnes (au lieu de 250) et réalisant un chiffre d’affaires net supérieur à 450 millions d’euros.

Et concernant la taxe carbone aux frontières, il serait question d’exempter les petites entreprises.

Toute la difficulté pour la Commission sera de simplifier et d’alléger les règlements sans tomber dans la dérégulation à outrance ou la « Musk ». Mais l’Europe a besoin d’une simplification administrative pour avancer comme l’a souligné le rapport Draghi.

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