Renversement de tendance ? Alors que les futures en Europe sont positifs, les bourses américaines ont terminé nettement dans le rouge vendredi avec en toile de fond des inquiétudes des consommateurs américains.

Trois ans de trop
Renversement de tendance ? Alors que les futures en Europe sont positifs, les bourses américaines ont terminé nettement dans le rouge vendredi avec en toile de fond des inquiétudes des consommateurs américains.
Victoire de Merz
Même s’il faut saluer cette victoire, n’oublions pas qu’il y a trois ans l’inimaginable arrivait avec l’invasion de la Russie en Ukraine, début d’une guerre atroce. N’oublions surtout pas que le résultat de ces élections voit comme deuxième force du pays, un parti non seulement d’extrême droite, mais aussi pro russe.
Ce matin, les marchés européens sont attendus en hausse, et l’euro s’est nettement renforcé par rapport au dollar, dans l’espoir d’une formation rapide d’un gouvernement en Allemagne.
Même si les niveaux demeurent encore très faibles, Merz pourrait bénéficier d’une petite reprise de l’activité économique si on en croit les indices PMI. L’indice PMI composite est passé de 50.5 en janvier à 51 en février, son plus haut depuis neuf mois.
Si l’indice PMI manufacturier demeure en territoire négatif à 46.1, il s’est légèrement redressé par rapport au 45 du mois précédent. Mais c’est le secteur des services qui a permis à l’indice composite de progresser, en passant de 52.2 à 55.5.
Il faudra maintenant que Merz soit à la hauteur des défis et ses premières déclarations ont donné un peu d’espoir qu’il apporte une nouvelle impulsion à l’ Europe. Il a en effet déclaré « nous sommes donc soumis à une pression tellement forte des deux côtés (en parlant de la Russie et des Etats-Unis) que ma priorité absolue est de parvenir à l’unité en Europe. Il est possible de créer l’unité en Europe ».
Et il n’a pas hésité à s’en prendre à Trump, estimant que ce dernier avait montré que son administration était « largement indifférente au sort de l’Europe ». Et que dès lors « la priorité absolue sera de renforcer l’Europe le plus rapidement possible afin que nous puissions parvenir à une véritable indépendance vis-à-vis des États-Unis, étape par étape ».
Bérézina en France
C’est un véritable effondrement de l’activité, en particulier des services, auquel on assiste en France, selon les indices PMI.

Avec un niveau à 44.5, l’indice des services est à son niveau le plus bas depuis 17 mois et c’est clairement ce dernier qui plombe l’indice composite.
C’est évidemment particulièrement inquiétant car ce sont les services qui contribuent le plus à la croissance en France, et ils démontrent que la récession guette maintenant l’économie française.
Ces indices vont mettre à mal les prévisions de croissance du gouvernement qui table sur une croissance de 0.9% cette année, et risquent de remettre en cause son objectif d’un déficit de 5.4% du PIB en 2025.
Doutes
Je l’évoquais vendredi, le doute commence à s’installer aux Etats-Unis dans l’esprit des ménages, mais aussi dans celui des entreprises concernant l’impact de la hausse des tarifs douaniers.
Il ressort en effet d’une enquête auprès des consommateurs américains que les attentes en matière d’inflation pour les 5 à 10 années à venir ont grimpé à 3.5 %, soit le taux le plus élevé depuis 1995.
Concernant les entreprises, suite à une chute de l’indice PMI des services, l’indice PMI composite est passé de 52.7 en janvier à 50.4, soit son niveau le plus bas depuis septembre 2023.

Selon Chris Williamson, économiste en chef chez S&P Global Market Intelligence, « les entreprises font état d’inquiétudes généralisées quant à l’impact des politiques du gouvernement fédéral, allant des réductions de dépenses aux tarifs douaniers et aux développements géopolitiques. Les ventes seraient affectées par l’incertitude causée par l’évolution du paysage politique, et les prix augmentent en raison des hausses de prix des fournisseurs liées aux tarifs douaniers ».
Et pour couronner le tout, selon l’enquête de l’Université du Michigan, l’indice du moral des consommateurs a chuté à 64.7 en février, son plus bas niveau depuis 15 mois, après un niveau de 71.7 en janvier.
Comme évoqué, cette enquête a mis en évidence les craintes d’une hausse de l’inflation de la part des consommateurs. Or c’est ce qui est également ressorti de l’enquête S&P Global pour les entreprises, avec un sous-indice des prix payés par les entreprises pour les intrants qui est passé de 57.4 en janvier à 58.5.
Plusieurs membres de la FED ont ces derniers jours aussi exprimés leurs doutes sur les risques de hausse de l’inflation, mais un ralentissement de l’activité des entreprises et une baisse de la consommation pourraient venir mettre la pression sur la FED pour ajuster ses taux à la baisse.
