Après le recul des indices de confiance des ménages américains, c’est au tour des ventes de détail de marquer le pas, avec en toile de fond la question de savoir s’il s’agit d’un réel affaiblissement de la consommation à cause des craintes pour l’avenir.

Le froid ou un vrai refroidissement ?
Après le recul des indices de confiance des ménages américains, c’est au tour des ventes de détail de marquer le pas, avec en toile de fond la question de savoir s’il s’agit d’un réel affaiblissement de la consommation à cause des craintes pour l’avenir.
Recul des ventes de détail
Ces dernières ont connu leur plus forte baisse depuis deux ans, en partie à cause du froid polaire et des incendies.
Elles ont chuté de 0.9 % en janvier, soit la plus forte baisse depuis mars 2023, après une hausse de 0.7 % en décembre.
Ce chiffre doit en partie être relativisé, car les ventes de détail ont été très soutenues au cours des derniers mois. Mais il s’agit peut-être d’achats préventifs car, comme évoqué dernièrement, le moral des consommateurs s’est détérioré, et les prévisions d’inflation à un an ont atteint leur plus haut niveau depuis 15 mois.

Selon l’enquête de l’Université du Michigan, les ménages estiment « qu’il est peut-être trop tard pour éviter l’impact négatif de la politique tarifaire ».
Dans le détail, les ventes d’automobiles ont chuté de 2.8%, en partie à cause d’une pénurie de véhicules, mais les ventes en ligne ont aussi chuté de 1.3% et celles d’articles de sport, de loisirs, d’instruments de musique et de livres ont également fortement reculé de 4.6 %.
Les ventes au détail hors automobiles, essence, matériaux de construction et services alimentaires ont baissé de 0.8 % le mois dernier, après un bond de 0.8 % en décembre.
Il faudra attendre les chiffres du mois de février pour voir s’il s’agit d’une tendance de fond ou bien s’il s’agit d’un accro lié aux conditions climatiques.
Bonne performance
De l’économie japonaise au quatrième trimestre, avec une hausse des dépenses des entreprises et une augmentation de la consommation.
Le PIB a augmenté de 2.8 % en taux annuel au quatrième trimestre, soit une progression de 0.7% d’un trimestre à l’autre.
La consommation privée a augmenté de 0.1 %, dépassant l’estimation du marché qui tablait sur une baisse de 0.3 %, tout en ralentissant par rapport à la hausse de 0.7 % du trimestre précédent.
Et les dépenses d’investissement ont augmenté de 0.5 % au quatrième trimestre, après une baisse au trimestre précédent.
Si les exportations nettes ont contribué à hauteur de 0.7% à la croissance, la baisse des importations pourrait être le signal d’une faiblesse de la demande intérieure qui pourrait peser sur la croissance cette année.
Ces chiffres ne devraient pas faire dévier la BOJ de sa trajectoire d’ajustement des taux à la hausse, ce que reflète la poursuite de la hausse du rendement de l’obligation japonaise à 10 ans.

Ne pas oublier
Il faut prendre le temps de lire le discours de J.D. Vance à Munich la semaine passée, Munich qui a laissé une trace indélébile dans l’histoire avec le tristement célèbre accord du 29 septembre 1938.
Pour revenir à Vance, ses propos resteront sans doute dans l’histoire comme le début de la rupture entre les Etats-Unis et l’Europe et, espérons-le, le début d’un véritable sursaut de l’Europe pour défendre ses valeurs et se défendre tout court par rapport aux menaces russes.
Vance a entre autres déclaré « car la menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ce n’est pas la Chine, ce n’est aucun autre acteur extérieur. Et ce qui m’inquiète, c’est la menace de l’intérieur : le recul de l’Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales. Des valeurs partagées avec les États-Unis ».
Il va plus loin en fustigeant la Commission « je regarde Bruxelles, où des commissars européens avertissent les citoyens qu’ils ont l’intention de fermer les réseaux sociaux en périodes de troubles civils dès qu’ils repèrent ce qu’ils ont jugé être, je cite, du « contenu haineux » ».
Et de se montrer plus incisif, « mais nous pensons qu’il est important, dans le cadre d’une alliance commune, que les Européens prennent le relais pendant que l’Amérique se concentre sur les régions du monde qui sont en grand danger. Mais laissez-moi également vous demander comment vous allez même commencer à réfléchir aux questions budgétaires si nous ne savons pas ce que nous défendons en premier lieu ? »
Non seulement les Américains ont clairement l’intention de négocier un accord avec la Russie sans les Européens, concernant l’Ukraine, mais en plus ils viennent nous donner des leçons de démocratie au moment où l’indépendance de la justice est mise à mal aux Etats-Unis, et où le Président gouverne par décret.
L’Europe va devoir répliquer vite et fort et défendre ses valeurs. Ce lundi se tient un sommet informel à Paris pour tenter de trouver, je l’espère, une réponse à la hauteur des défis.
Vendredi, Ursula von der Leyen a annoncé que la Commission européenne allait proposer d’assouplir les règles budgétaires de l’UE en ne faisant plus entrer les dépenses en matière de défense dans le calcul du déficit public des Etats membres.
« Je pense que nous traversons une nouvelle période de crise qui justifie une approche similaire (à celle de la crise Covid). C’est pourquoi je peux annoncer que je proposerai d’activer la clause de sauvegarde pour les investissements en matière de défense », a-t-elle déclaré.
Mais pour ce faire, elle devra obtenir l’accord des 27, ce qui n’est pas gagné compte tenu des fortes réticences de la part de l’Allemagne et des Pays-Bas.
Par contre l’Italie a salué cette proposition, Giorgia Meloni déclarant « il s’agit d’un premier pas fondamental dans la bonne direction, qui doit également être suivi par la mise en place d’instruments financiers communs ».
