La guerre commerciale et les restrictions aux nouvelles technologies ne seront pas l’apanage de Trump, Biden ayant annoncé de nouvelles mesures pour restreindre les exportations de puces quelques jours avant la fin de son mandat.
Tensions commerciales et hausses de taux, le couple infernal
La guerre commerciale et les restrictions aux nouvelles technologies ne seront pas l’apanage de Trump, Biden ayant annoncé de nouvelles mesures pour restreindre les exportations de puces quelques jours avant la fin de son mandat.
Restrictions
Le gouvernement américain a, en effet, annoncé, hier, qu’il allait restreindre davantage les exportations de puces utilisées dans les technologies d’intelligence artificielle afin de les réserver aux entreprises américaines et à ses alliés.
Et sans surprise, il maintient un blocus sur les exportations vers la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord.
Et le message est clair, comme l’a souligné la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, « les États-Unis sont désormais leaders en matière d’IA, à la fois en matière de développement et de conception de puces, et il est essentiel que cela reste ainsi ».
Même si c’est Biden qui a pris cette décision, Trump devra se prononcer à son tour car ces nouvelles réglementations doivent entrer en vigueur 120 jours après leur publication.
Ces réglementations seront quand même assez contraignantes et seulement 18 pays seront exemptés de ces dernières. En outre, les fournisseurs basés aux États-Unis susceptibles de recevoir des autorisations mondiales, tels qu’AWS et Microsoft, ne seront autorisés à déployer que 50% de leur puissance de calcul d’IA totale en dehors des États-Unis.
Position de la BCE
Alors que la FED a vu sa marge de manœuvre se réduire comme peau de chagrin et que les baisses de taux semblent déjà un vieux souvenir, l’attente sur des baisses de taux de la part de la BCE ne cesse de s’accentuer.
Selon son économiste, Phlip Lane, la BCE a de la marge pour baisser les taux, mais elle devra viser « le juste milieu ».
Dans une interview, hier, il a défini l’approche que devrait avoir la BCE dans les prochains mois. « Nous devons veiller à ce que les taux d’intérêt suivent une trajectoire intermédiaire. Si les taux d’intérêt baissent trop rapidement, il sera difficile de maîtriser l’inflation des services. Mais nous ne voulons pas non plus que les taux restent trop élevés trop longtemps, car cela affaiblirait la dynamique de l’inflation de telle sorte que le processus de désinflation ne s’arrêterait pas à 2 %, mais que l’inflation pourrait tomber matériellement en dessous de l’objectif. Cela n’est pas souhaitable non plus »
Tout en reconnaissant que les perspectives de croissance sont trop faibles pour cette année et l’année prochaine, il exclut le risque de récession, tout en insistant sur le fait que le taux actuel de 3% est trop élevé.
Il semble de plus en plus qu’il y ait un consensus au sein de la BCE pour un ajustement des taux dans les prochains mois, mais que le taux plancher de 2% ne sera pas dépassé.
Olli Rehn, le président de la Banque centrale finlandaise, a souligné que « à la lumière des perspectives économiques actuelles et de nos fonctions de réaction, je suppose que notre politique monétaire quittera le territoire restrictif dans les mois à venir, au plus tard au milieu de l’été ».
Mais il faudra prendre en considération les changements à venir avec l’arrivée de Trump, ce qui pourrait entrainer une hausse des coûts.
Sans le dire, les responsables de la BCE s’inquiètent de la situation politique en Europe, en particulier en Allemagne et en France, qui pourrait encore un peu plus plomber la croissance en Europe.
En France, la question est de savoir si Bayrou tiendra plus qu’un mois alors qu’il doit exposer son programme cet après-midi devant le parlement. Pour s’allier la gauche, il pourrait annoncer qu’il annule certaines parties de la réforme des retraites, ce qui aggraverait encore un peu plus le déficit.
Résultat, les taux français se sont tendus, comme d’ailleurs tous les taux, mais le différentiel par rapport au Bund s’est de nouveau élargi.
Tensions sur les taux
Si la tension a légèrement baissé sur les taux obligataires américains, il n’en est rien pour les taux en sterling qui subissent toujours les inquiétudes des investisseurs sur la viabilité budgétaire du nouveau gouvernement.
Alors que le rendement de l’obligation en sterling à 10 ans a dépassé celui du Treasury sur la même période, et que cela aurait dû soutenir le sterling, c’est exactement la situation inverse qui s’est produite.
Le sterling a très fortement reculé par rapport au dollar, dollar qui, il faut bien le reconnaitre, s’est renforcé par rapport à toutes les devises, mais le sterling s’est affaibli parce que les investisseurs ont le sentiment que le gouvernement ne pourra pas éviter soit une hausse des impôts soit une baisse des dépenses pour compenser la hausse du coût des emprunts.
Le fait que le rendement de l’obligation britannique à 30 ans ait atteint, lundi, son plus haut niveau depuis 27 ans, à 5.472 % n’est pas sans effet alors que les besoins de financement ont fortement augmenté.