Véritable prise de conscience, ou énième annonce sans véritable suivi ? Les autorités chinoises ont annoncé, hier, qu’elles entendaient adopter une politique monétaire « suffisamment souple ».
Le scepticisme demeure pour la Chine
Véritable prise de conscience, ou énième annonce sans véritable suivi ? Les autorités chinoises ont annoncé, hier, qu’elles entendaient adopter une politique monétaire « suffisamment souple ».
Annonces du Politburo
Même si ces annonces ressemblent aux précédentes, tout est dans la nuance. En effet, la Banque centrale a défini cinq orientations de politique monétaire, à savoir « souple », « suffisamment souple », « prudente », « suffisamment stricte » et « stricte ».
Le Politburo a annoncé que la politique monétaire, qui était actuellement « prudente », allait passer l’année prochaine à « suffisamment souple ».
Le message ne s’arrête pas là, puisqu’il a également souligné qu’il faudra stimuler « la consommation et accroître la demande intérieure dans toutes les directions ».
Et d’ajouter « une politique fiscale plus proactive et une politique monétaire plus souple devraient être mises en œuvre, en améliorant et en affinant les outils politiques, en renforçant les ajustements anticycliques extraordinaires ».
Il faudra évidement voir dans les faits, mais le constat est que l’économie chinoise a encore besoin de mesures complémentaires.
Il suffit pour s’en convaincre d’observer les derniers indicateurs, qui sont d’autant plus inquiétants que l’arrivée de Trump aura sans aucun doute de lourdes conséquences.
Les exportations ont augmenté de 6.7% en novembre, après une hausse de 12.7% le mois précédent. Mais ce qui est surtout inquiétant, c’est que les importations ont reculé de 3.9%, ce qui confirme l’atonie de la demande intérieure.
Il s’agit de leur pire performance en neuf mois, et cela montre que les mesures annoncées depuis la mi-septembre par les autorités n’ont pas beaucoup d’impact sur la confiance des ménages.
A observer le rendement de l’obligation chinoise à 10 ans, qui a atteint son plus bas historique, le sentiment qui domine est un certain scepticisme par rapport à l’impact des nouvelles annonces.
Cela n’étonnera personne
Le moral des investisseurs dans la zone euro a reculé et est tombé à son niveau le plus bas depuis plus d’un an.
C’est en particulier la situation en Allemagne qui plombe ce dernier, comme le souligne l’enquête constatant que « après l’annonce de nouvelles élections au Bundestag allemand, l’optimisme n’est pas de mise. La récession reste omniprésente ».
Mais la situation en France n’est certainement pas étrangère non plus à cette chute de la confiance, alors que Macron est encore, et toujours, à la recherche de la perle rare, ou de la Belle de Fontenay, qui pourra assurer le poste de Premier ministre sans se faire censurer rapidement.
Changement de ton
Tout est parfois question de sémantique, surtout dans les messages des Banques centrales.
Ainsi, la Banque centrale d’Australie a, sans surprise, laissé ses taux inchangés à 4.35%, mais a, dans son communiqué, adouci ses propos en évoquant le fait qu’elle avait gagné « une certaine confiance » alors que l’inflation tendait vers son objectif.
Il n’est plus question de politique restrictive, car « les données récentes sur l’inflation et les conditions économiques sont toujours compatibles avec ces prévisions, et le conseil d’administration commence à croire que l’inflation se rapproche durablement de son objectif ».
Il faut rappeler que la Banque centrale d’Australie a maintenu ses taux inchangés depuis plus d’un an, alors que les autres Banques centrales ont déjà procédé à plusieurs ajustements baissiers.
Elle a le temps d’analyser la situation, et sans doute de revoir ses prévisions de croissance à la baisse après les derniers chiffres, avant sa prochaine réunion qui aura lieu en février.
Indice FAO
La hausse du cours des huiles végétales alimente la progression de l’indice FAO des prix des produits alimentaires, toutefois modérée par la baisse des prix des céréales et du sucre.
Mais la hausse des produits laitiers a aussi contribué à la hausse de l’indice global qui se situe à son niveau le plus élevé depuis avril 2023.
D’un mois à l’autre, la volatilité reste élevée, et ce mois-ci, c’est particulièrement la hausse des cours des huiles de palme, de colza, de soja et de tournesol qui tire l’indice global.
La FAO constate que « les prix internationaux de l’huile de palme ont enregistré leur sixième hausse mensuelle d’affilée: ils sont restés supérieurs à ceux des huiles de substitution en raison des inquiétudes persistantes suscitées par une production mondiale plus faible que prévu sur fond de précipitations excessives en Asie du Sud-Est ».
Concernant les produits laitiers, la FAO souligne que « les prix mondiaux du beurre ont augmenté pour le quatorzième mois consécutif, atteignant un nouveau record en raison d’une forte demande intérieure et internationale sur fond de contraction des stocks, en particulier en Europe de l’Ouest. Les prix du fromage ont eux aussi augmenté, en raison des faibles quantités de réserves disponibles pour répondre à la croissance de la demande d’importations sur le marché au comptant ».