Le temps est suspendu, avec une question lancinante de savoir combien de temps il faudra attendre pour être fixé, mais aussi quels seront les recours, les intimidations, avec en toile de fond le risque de violence.
“C’est dans l’attente que se manifeste, que se révèle l’essence du temps”. Cioran
Le temps est suspendu, avec une question lancinante de savoir combien de temps il faudra attendre pour être fixé, mais aussi quels seront les recours, les intimidations, avec en toile de fond le risque de violence.
Attendre
Rarement une campagne aura été aussi violente dans les propos et elle démontre combien la société américaine est divisée. Cette campagne a montré aussi que les deux camps ne se sont quasiment préoccupés que de la situation aux Etats-Unis et que le reste du monde importe peu finalement.
Le clivage semble cependant tellement grand que, peu importe le résultat, les deux points de vue sont définitivement inconciliables.
Compte tenu des programmes des candidats, pour certains en cas de victoire de Trump il faut acheter le dollar contre l’euro, mais également contre le yuan, et en cas de victoire de Harris, il faut vendre le dollar contre le yen. En cas de victoire de Trump les taux obligataires aux Etats-Unis devraient monter, alors qu’en cas de victoire de Harris ils devraient baisser. Et on peut continuer comme cela à l’infini, pour faire passer le temps !
Statu quo
Même si tout le reste passe au second plan, la Banque centrale d’Australie continue de se distinguer en laissant une nouvelle fois, ce matin, ses taux inchangés.
Le dollar australien a peu réagi à l’annonce et ne profite pas vraiment du fait que les taux australiens devraient rester encore inchangés pour un moment par rapport aux taux américains.
Car le message, après sa réunion, ne laisse planer aucun doute sur les intentions futures de la Banque centrale, car elle estime que « alors que l’inflation globale a diminué de manière substantielle et restera plus faible pendant un certain temps, l’inflation sous-jacente est plus indicative de la dynamique de l’inflation, et elle reste trop élevée. Cela renforce la nécessité de rester vigilant face aux risques de hausse de l’inflation et le conseil d’administration n’exclut rien ».
Selon ses dernières prévisions, la Banque centrale table sur une inflation sous-jacente de 3.4% d’ici la fin de l’année, contre 3.5% au troisième trimestre, et qui ne devrait pas revenir à l’objectif avant 2026.
Dans ces conditions, envolée la perspective d’une baisse des taux cette année, ce qui explique le niveau du taux australien à 2 ans qui demeure très ferme, avec peut-être au mieux une baisse des taux sur la seconde partie de l’année 2025.
Prix du baril en hausse
L’OPEP+ a en effet annoncé, dimanche, que ses membres avaient décidé de reporter d’un mois l’augmentation de la production de pétrole prévue pour décembre.
Ils devaient normalement mettre fin à la réduction de 180.000 barils par jour, qui était toujours en application, mais compte tenu de la faiblesse de la demande, en particulier de Chine, ils préfèrent encore attendre.
C’est cette annonce qui a provoqué une légère remontée du prix du baril, mais vraiment légère quand on regarde l’évolution du prix sur un an.
Il faut dire qu’à côté d’une demande qui demeure plus faible que prévu, certains pays de l’OPEP+, dont l’Irak et le Kazakhstan, n’ont pas respecté leurs quotas et ont produit plus que leurs objectifs.
Et même si début décembre, l’OPEP+ lève cette restriction, elle maintiendra jusque fin 2025 d’office une réduction de 3.66 millions de barils par jour, et pour les 2.2 autres millions, elle lèvera les restrictions tout au long de l’année, au compte-gouttes.
Mauvaise nouvelle
Pour la Banque centrale de Turquie, l’inflation est restée plus élevée que prévu en octobre, à 48.58% en taux annuel et à 2.88% en taux mensuel.
Elle a certes reculé par rapport au mois de septembre où elle se situait à 49.38%, mais avec une hausse mensuelle qui reste aussi élevée, la Banque centrale va devoir retarder son assouplissement monétaire qu’elle espérait commencer fin de cette année.
Et ce chiffre a encore un peu plus pesé sur la livre turque qui continue de s’affaiblir par rapport au dollar, ce qui pourrait entrainer une hausse de l’inflation importée.
Mais il y a quand même eu une bonne nouvelle, puisque pour la deuxième fois cette année, l’agence de notation S&P a relevé d’un cran la note de crédit de la Turquie.
Elle a décidé de faire passer celle-ci de B+ à BB- avec des perspectives qui sont passées de « positives » à « stables ».
Il faut maintenant que la Banque centrale continue de pratiquer une politique monétaire crédible et qu’elle ne se précipite pas à baisser ses taux tant que l’inflation ne reflue pas de façon significative.