Imaginez un instant dans quelle situation vont se retrouver, la semaine prochaine, les membres du Comité de la FED, qui se réunissent les 6 et 7 novembre prochains, et qui vont devoir décider de réduire ou pas les taux d’intérêts.
Une semaine un peu nerveuse
Imaginez un instant dans quelle situation vont se retrouver, la semaine prochaine, les membres du Comité de la FED, qui se réunissent les 6 et 7 novembre prochains, et qui vont devoir décider de réduire ou pas les taux d’intérêts.
Situation inédite
Ils vont en effet se réunir le lendemain des élections, dont le résultat est totalement indécis, et que peut-être même il pourrait ne pas encore être connu, ou même contesté (il parait que cela s’est déjà vu).
Mais en plus, ils auront entre temps disposé d’une batterie d’indicateurs économiques concernant la croissance au troisième trimestre, l’indice PCE, et l’état du marché de l’emploi. En sachant, en plus, que les chiffres du marché de l’emploi seront compliqués à interpréter car faussés par les deux ouragans qui ont frappé les Etats-Unis, et la grève chez Boeing.
Et pour couronner le tout, cinq des méga capitalisations technologiques, surnommées les “7 Magnifiques”, publieront leurs résultats financiers au cours des trois prochains jours, à commencer par Alphabet ce soir, Meta et Microsoft mercredi, et Amazon et Apple jeudi.
Concernant, le marché de l’emploi, dont le point d’orgue sera les chiffres publiés vendredi, cet après-midi, nous aurons un premier indicateur avec l’indice JOLTS, qui donne le nombre de postes disponibles, avec un chiffre qui devrait être assez proche de celui du mois passé.
Malgré ce parcours semé d’embûches, la FED devrait bien réduire ses taux de 0.25% lors de cette réunion la semaine prochaine, ayant, avec des taux d’intérêt au niveau actuel, une politique qui demeure trop restrictive.
Turbulences au Japon
La BOJ risque bien d’être prise, bien malgré elle, dans la tourmente politique qu’a provoqué le résultat des élections ce week-end.
Ainsi, Yuichiro Tamaki, le chef du principal parti d’opposition, le Parti démocratique du peuple (DPP), a déclaré « les salaires réels sont devenus négatifs en août et sont toujours au point mort. L’économie japonaise se trouve à un moment critique, et la BOJ devrait donc éviter de procéder à de grands changements de politique maintenant ».
Et de préciser, « une fois qu’il sera certain que les salaires réels dépasseront les 4 % lors des négociations salariales du printemps de l’année prochaine, c’est à ce moment-là que la Banque du Japon pourra revoir sa politique monétaire ».
Autant dire que ces propos mettent la BOJ dans une position très délicate, elle qui se réunit ce jeudi. Même si aucune hausse de taux n’était attendue lors de cette réunion, elle aurait pu donner des indications sur ses intentions futures, en particulier en décembre, mais vu l’incertitude politique elle pourrait bien s’abstenir.
Car si le DPP a fait un aussi bon score, c’est qu’il a fait campagne pour augmenter les salaires réels et qu’il a critiqué la BOJ dans sa volonté de remonter les taux.
Autant dire que cette situation maintient la pression à la baisse sur le yen, et qu’une hausse des taux en décembre s’éloigne un peu plus encore.
Si le yen demeure sous pression par rapport au dollar, c’est le cas également du yuan qui recule sur fond d’incertitude concernant l’impact réel des mesures prises par les autorités chinoises.
Le sterling aussi
Est mis sous pression par rapport au dollar, à cause de l’incertitude sur la décision de la BoE la semaine prochaine, de la forte chute du prix du baril et dans l’attente de la présentation du premier budget par le nouveau gouvernement demain.
Tout le monde a encore en tête la présentation du budget par la Première ministre Liz Truss, qui avait provoqué une véritable crise sur le marché obligataire en sterling et entrainé sa démission.
Autant dire que la nervosité est grande et explique pourquoi les rendements obligataires en Grande-Bretagne sont légèrement à la hausse depuis quelques jours.
Le Premier ministre, Keir Starmer, a déjà prévenu que ce budget sera compliqué car « nous devons être réalistes quant à la situation de notre pays… Il s’agit de circonstances sans précédent. Mais je ne m’en servirai pas comme d’une excuse. Je m’attends à être jugé sur ma capacité à faire face à cette situation ».
Le nouveau gouvernement a bien l’intention d’augmenter les emprunts mais également d’augmenter les impôts, car il doit trouver environ 40 milliards de sterlings.
Certaines des mesures qu’annoncera le nouveau gouvernement pourraient avoir un impact inflationniste, ce qui pourrait placer la BoE, elle aussi, dans une situation délicate. Mais pas à court terme, ce qui lui permettra de baisser les taux la semaine prochaine de 0.25% pour ramener son taux directeur à 4.75%.
Par contre, compte tenu de cet incertitude, et aussi d’une remontée attendue de l’inflation, elle devrait s’abstenir de baisser les taux en décembre.