La BCE prête à agir un peu plus vite ?

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Powell et Lagarde se sont tous les deux exprimés hier, et après ces interventions nous avons peut-être assisté à un changement de paradigme.

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Powell et Lagarde se sont tous les deux exprimés hier, et après ces interventions nous avons peut-être assisté à un changement de paradigme.

Changement de paradigme ?

D’un côté, Powell a quand même donné des indications assez claires sur les prochaines décisions de la FED, évoquant le fait que « si l’économie évolue comme prévu, il y aura deux réductions supplémentaires d’ici la fin de l’année, soit une réduction totale d’un demi-point de pourcentage supplémentaire ».

Deux leçons à tirer de cette déclaration. La FED ne veut pas rentrer dans un cycle de baisses de taux de 0.50% à chacune de ses réunions. Et elle envisage bien une réduction des taux en novembre, ce qui n’avait jusqu’à présent jamais explicitement été évoqué.

Il a également souligné que la FED n’était pas pressée, car l’économie américaine demeure solide. Pour autant la prudence reste de mise, car « la  désinflation a été généralisée et les données récentes indiquent de nouveaux progrès vers un retour durable à 2 %. Nous ne sommes pas sur une voie préétablie. Les risques sont doubles et nous continuerons à prendre nos décisions réunion par réunion ».

Et le FED continuera de suivre de près l’évolution du marché de l’emploi, raison pour laquelle nous serons attentifs à l’indice des emplois disponibles qui sera publié cet après-midi.

D’un autre côté, s’exprimant devant le Parlement européen, Christine Lagarde a surpris en déclarant « les derniers développements renforcent notre confiance dans le fait que l’inflation reviendra à son objectif en temps voulu. Nous en tiendrons compte lors de notre prochaine réunion de politique monétaire en octobre ».

C’est la première fois qu’elle évoque la possibilité d’une baisse de taux en octobre, alors qu’elle avait signalé, lors de la dernière réunion de la BCE, qu’elle manquerait de données pour agir à cette date.

Il faut dire que, comme l’a souligné Christine Lagarde, « pour l’avenir, le niveau bas de certains indicateurs d’enquête suggère que la reprise est confrontée à des vents contraires ».

Et aussi que l’inflation continue de refluer. L’inflation en Allemagne est tombée à son niveau le plus bas depuis février 2021 à 1.8% en septembre contre 2% en août.

L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, est tombée à 2.7 % en septembre, contre 2.8 % en août.

Et l’inflation a également diminué en Espagne, en Italie et en France, et on attend un recul de l’inflation en zone euro compte tenu de ces derniers indicateurs. Elle devrait refluer à 1.8% contre 2.2% pour l’inflation globale, et à 2.7% contre 2.8% pour l’inflation sous-jacente.

Pas d’euphorie cependant, car la BCE a clairement indiqué qu’elle s’attendait à ce que le chiffre d’inflation soit faible en septembre, principalement en raison de l’effet de base élevé des prix de l’énergie il y a un an, mais a averti que l’inflation pourrait reprendre au cours des prochains mois.

Malgré tout, le fait que Christine Lagarde ait clairement laissé entendre qu’une baisse interviendrait en octobre est une grande première, même si les baisses de taux resteront graduelles.

Faible activité en Asie

Si la reprise en Europe connait des vents contraires, l’activité manufacturière en Asie n’est guère plus brillante en raison de la faiblesse de la demande chinoise et de l’incertitude économique mondiale.

Avec cependant l’espoir évidemment que les mesures annoncées par les autorités chinoises ne viennent relancer l’activité dans les prochains mois.

En attendant, après les indices PMI décevants en Chine, ce même indice est resté en territoire négatif au Japon à 49.7 contre 49.8, et a sensiblement reculé à Taïwan. Et l’activité manufacturière s’est contractée au Vietnam, en Malaisie et en Indonésie.

Pour autant, selon le FMI, la région devrait connaitre un atterrissage en douceur, il table sur une croissance de 4.5% cette année et de 4.3% en 2025.

Pas gagné

Barnier parviendra-t-il à convaincre, alors que l’opposition se fait entendre même au sein de sa coalition ?

L’exercice est délicat et même s’il n’a pas l’intention de demander un vote de confiance, on peut légitimement se demander s’il arrivera à gouverner. En attendant, le rendement de l’obligation française à 10 ans se situe au même niveau que celui du rendement de l’obligation espagnole sur la même période, une grande première.

Comme souligné par Lagarde, l’activité économique en Europe est faible, et la France n’échappe pas à ce contexte très compliqué, ce qui rend les arbitrages pour réduire le déficit extrêmement ardus.

Dans le tableau du mois, il faut pointer évidemment la forte hausse de l’or depuis le début de l’année. Ainsi que le décrochage complet de la bourse française par rapport aux autres bourses.

Et l’euro, qui malgré le contexte économique, se tient plutôt bien par rapport à la majorité des devises, à l’exception du sterling qui bénéfice du statu quo monétaire.

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