Suffisantes ou pas ? Même si les mesures annoncées par la Banque centrale chinoise, hier, sont les plus importantes depuis la pandémie, elles pourraient se révéler insuffisantes vu la faiblesse de la demande de crédit.
Trop tard et insuffisantes ?
Suffisantes ou pas ? Même si les mesures annoncées par la Banque centrale chinoise, hier, sont les plus importantes depuis la pandémie, elles pourraient se révéler insuffisantes vu la faiblesse de la demande de crédit.
Euphorie
En tout cas, pour le moment, la réaction positive sur les bourses chinoises se poursuit, avec des indices encore en forte hausse ce matin.
A ce stade, l’euphorie est essentiellement concentrée sur les bourses chinoises alors que les autres bourses sont plus mitigées, surtout après un indicateur décevant aux Etats-Unis.
Mais la crainte demeure que ces mesures se révèlent insuffisantes et trop tardives et que la réaction des actions chinoises ne soit que l’arbre qui cache la forêt.
Car baisser les taux et injecter des liquidités ne peut fonctionner que si les ménages et les entreprises font appel aux crédits, ce qui n’est absolument pas le cas depuis un moment. D’un côté, les entreprises font face à un excédent de production, ce qui ne va certainement pas les inciter à engager de nouveaux investissements. Et d’un autre côté, les ménages ont placé leurs économies dans l’immobilier, dont les prix se sont effondrés, et ils ne voudront certainement pas s’engager dans de nouveaux prêts.
Déception
La confiance des consommateurs américains a connu sa plus forte baisse depuis trois ans en septembre, sur fond de craintes croissantes concernant le marché de l’emploi.
C’est ce qui ressort de l’enquête du Conference Board, qui a également montré que les consommateurs s’attendaient à une augmentation de l’inflation au cours de l’année à venir.
Cet indice a chuté à 98.7 en septembre contre 105.6 en août, mais il faut noter que l’enquête s’est terminée juste avant l’annonce de la baisse des taux de la part de la FED.
Si les consommateurs américains s’inquiètent de l’état du marché de l’emploi, et qu’ils manifestent l’intention de réduire leurs achats de biens, en revanche, la part des consommateurs prévoyant d’acheter une maison au cours des six prochains mois a bondi à 5.7 %, le niveau le plus élevé depuis août 2023.
En plus, cet indice de confiance n’est pas nécessairement un indicateur fiable des dépenses de consommation et est même parfois en totale contradiction.
Mais évidemment, il n’en fallait pas plus, pour soutenir le scénario d’une nouvelle baisse de 0.50% des taux lors de la prochaine réunion de la FED en novembre, ce qui a poussé le dollar à la baisse.
Baisses des taux
Il est et il en sera encore beaucoup question dans les semaines et les mois qui viennent.
Plus proche de nous, la Banque centrale de Suède devrait encore réduire son taux de 0.25%, aujourd’hui, pour le porter à 3.25%.
Elle peut justement profiter de ce climat de baisses généralisées des taux pour poursuivre son assouplissement monétaire sans mettre à mal sa devise.
Selon le gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas, Klaas Knot, « je m’attends à ce que nous continuions à réduire progressivement les taux d’intérêt dans les années à venir, y compris au cours du premier semestre 2025 ».
Pour autant, « je ne m’attends pas à ce que les taux reviennent aux niveaux extrêmement bas que nous avons connus avant la pandémie. Ils finiront probablement par atteindre un niveau un peu plus naturel. Je ne sais pas exactement où, mais quelque part commençant par un 2 ».
La baisse de taux est bien amorcée et sera graduelle, est en substance le message délivré par Knot.
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre a une approche similaire estimant que « je pense que les taux d’intérêt vont baisser progressivement ».
Tout en jouant la carte de la prudence, car l’inflation a certes bien diminué, mais « nous devons encore l’amener durablement à l’objectif fixé et nous avons actuellement un mélange assez déséquilibré des composantes de l’inflation ».
Comme Knot, Bailey a précisé qu’il ne s’attendait pas à ce que les taux d’intérêt reviennent aux niveaux historiquement bas d’avant la pandémie.
Pas de surprise, hélas
L’indice IFO en Allemagne a baissé plus que prévu en passant de 86.6 en août à 85.4 en septembre, avec seulement le secteur de la construction qui est arrivé à se stabiliser.
La situation du secteur manufacturier s’est encore fortement dégradée et comme je le soulignais hier, les exportations allemandes ont souffert et souffrent particulièrement de l’atonie de la demande chinoise.
Et cela n’étonnera personne, selon des indiscrétions, les principaux instituts économiques allemands ont revu à la baisse leur prévisions pour 2024. Ils estiment que cette dernière sera de -0.1% après une contraction de 0.3% l’année passée.
Et pour l’année prochaine, ils ne tablent plus que sur une croissance de 0.8% contre 1.4% précédemment, et sur un taux de seulement 1.3% en 2026.