Les chiffres du chômage, publiés cet après-midi, aux Etats-Unis devraient donner des indications sur quel scénario se dessine pour l’économie américaine, celui d’une chute brutale ou d’un atterrissage en douceur.
Elle rompt ou elle plie ?
Les chiffres du chômage, publiés cet après-midi, aux Etats-Unis devraient donner des indications sur quel scénario se dessine pour l’économie américaine, celui d’une chute brutale ou d’un atterrissage en douceur.
Chiffres du chômage
Cette question est évidemment cruciale, car elle influencera les décisions de la FED et surtout de l’ampleur des baisses de taux.
Si on se base sur les prévisions, c’est clairement le scénario d’un atterrissage en douceur qui continue de tenir la corde. On attend un taux de chômage à 4.2% contre 4.3% en juillet, et 160.000 créations d’emploi contre 114.000. Et élément important, le ralentissement du marché du travail reflète principalement une diminution des embauches plutôt que des licenciements, qui restent à des niveaux historiquement bas.
Même si la FED se focalise beaucoup plus sur l’état du marché de l’emploi que sur l’inflation, elle devra quand même tenir compte du fait que les salaires restent soutenus, ce qui soutient la consommation. Selon les prévisions, le salaire horaire moyen est attendu en hausse de 0.3% en août d’un mois à l’autre, soit un taux annuel à 3.7% contre 3.6% en juillet.
Si les chiffres sont conformes aux prévisions, la FED devrait amorcer son cycle d’assouplissement en réduisant les taux de 0.25% lors de sa réunion de septembre, scénario estimé avec une probabilité de 60%.
Le dollar est en recul dans la perspective de la baisse des taux, et le rendement du Treasury 2 ans s’est encore un peu infléchi.
La question ne fait même plus débat
L’Allemagne ne plie pas, elle est en plein marasme, comme l’a souligné Timo Wollmershaeuser, responsable de la recherche économique de l’institut IFO, en déclarant « l’économie allemande est bloquée et oscille dans le marasme, alors que d’autres pays ressentent la reprise ».
L’institut IFO estime que cette année, l’Allemagne ne parviendra pas à afficher une croissance de 0.4%, et pour 2025, il a revu ses prévisions à 0.9% contre 1.5% précédemment.
Et le tableau brossé par Wollmershaeuser n’a vraiment rien d’engageant, « la situation des commandes est mauvaise et les gains de pouvoir d’achat ne conduisent pas à une augmentation de la consommation, mais à une augmentation de l’épargne parce que les gens sont incertains ».
Et encore, il ne parle pas du marasme dans lequel continue de baigner le secteur de la construction si on croit l’indice PMI, indice qui est reparti à la baisse uniquement en Allemagne.
Selon l’IFO, le chômage devrait augmenter, en raison de la faiblesse de l’économie, passant de 5.7 % en 2023 à 6 % en 2024, pour ensuite revenir à 5.8 % l’année prochaine.
Et l’annonce d’une hausse des commandes industrielles en juillet ne va malheureusement rien changer à ce contexte extrêmement morose. Certes, ces commandes ont augmenté de 2.9% d’un mois à l’autre, et le chiffre du mois de juin a été révisé à la hausse à 4.6% contre 3.9%, mais si on exclut les commandes de trains, de bateaux et d’avions, les nouvelles commandes ont baissé de 0.4 % en juillet.
La dépendance de l’Allemagne à la Chine se fait durement sentir et en l’absence de reprise en Chine, l’Allemagne devrait continuer de souffrir, d’autant plus que l’Allemagne traverse une crise structurelle.
Confirmation
Comme je l’évoquais hier, les pays de l’OPEP+ ont décidé de retarder l’augmentation de la hausse de la production qui était prévue en octobre et en novembre.
La décision serait reportée à décembre, et les réductions de 3.66 millions de barils par jour restent bien d’actualité jusqu’à la fin de 2025.
Les discussions de décembre prendront en compte l’effet des premières baisses de taux de la part de la FED, mais surtout de voir s’il y a des signes d’amélioration de la situation en Chine.
Confirmation aussi, hélas, selon les données publiées par C3S, le mois d’août 2024 a été le mois d’août le plus chaud au niveau mondial (avec le mois d’août 2023), avec une température moyenne de l’air en surface de 16.82°C, soit 0.71°C au-dessus de la moyenne 1991-2020 pour le mois d’août.
Et la température moyenne mondiale des 12 derniers mois (septembre 2023 – août 2024) est la plus élevée jamais enregistrée pour une période de 12 mois, soit 0.76°C au-dessus de la moyenne 1991-2020 et 1.64°C au-dessus de la moyenne préindustrielle 1850-1900.
Le mois d’août 2024 a été plus sec que la moyenne sur la majeure partie de l’Europe continentale, y compris le sud du Royaume-Uni et de l’Irlande, les Alpes, les Balkans.
Toujours selon ce rapport, compte tenu des 8 mois premiers mois de l’année, sauf phénomène qui semble totalement improbable des fortes baisses des températures, 2024 est bien partie pour être l’année la plus chaude jamais enregistrée.