Impossible de ne pas en parler, vu son importance. Nvidia, a publié des prévisions assez conformes aux attentes du marché, ce qui a bien évidemment déçu ce dernier qui en attend toujours plus. Mais l’essentiel est-il vraiment là ?
La partie n’est pas encore perdue mais …
Impossible de ne pas en parler, vu son importance. Nvidia, a publié des prévisions assez conformes aux attentes du marché, ce qui a bien évidemment déçu ce dernier qui en attend toujours plus. Mais l’essentiel est-il vraiment là ?
Prévisions Nvidia
Nvidia a annoncé s’attendre à un chiffre d’affaires de 32.5 milliards de dollars pour la période de juillet à septembre, par rapport à des estimations de 31.77 milliards de dollars.
Pour continuer avec des chiffres qui donnent un peu le tournis, au deuxième trimestre, les ventes de la division data center ont bondi de 154% à 26.3 milliards de dollars, battant le consensus qui ressortait à 25.15 milliards. Et sur la période avril-juin, le chiffre d’affaires est ressorti à 30.04 milliards de dollars, alors que les analystes anticipaient en moyenne un montant de 28.70 milliards.
Malgré cela, le titre a reculé de 5% dans les cotations hors bourse et a plombé les valeurs technologiques.
Nervosité
Cet épisode montre l’extrême nervosité des marchés qui s’inquiètent, d’une part des milliards engloutis dans l’IA et dont les retombées concrètes se font attendre, et d’autre part, de la situation économique et de l’ampleur de la baisse des taux.
A ce propos, le président de la FED d’Atlanta, Raphael Bostic, a estimé qu’il est peut-être temps de procéder à des réductions de taux, mais « je ne veux pas que nous nous retrouvions dans une situation où nous réduisons les taux et où nous devons les augmenter à nouveau : ce serait un très mauvais résultat ». Et de préciser « si je dois me tromper d’un côté, ce sera d’attendre plus longtemps pour m’assurer que nous n’aurons pas ce mouvement de hausse et de baisse ».
Son propos est important, car Bostic a, jusqu’à présent, toujours défendu l’idée d’une seule baisse des taux cette année, mais manifestement les chiffres du chômage l’ont interpellé, et il attend une confirmation lors de la publication des chiffres du mois d’août avant de s’avancer.
L’imminence de cette baisse des taux aux Etats-Unis fait déjà ressentir ses effets, avec une baisse du taux hypothécaire à 30 ans, qui est tombé à son niveau le plus bas depuis 16 mois.
En quatre semaine, il a reculé de 0.38% pour se situer à 6.44%, mais cela ne soutient pas encore fortement la demande de crédit, car les acheteurs attendent une nouvelle baisse des taux dans les prochains mois.
On observe d’ailleurs exactement le même phénomène en zone euro, où, malgré la baisse des taux au mois de juin, les crédits aux entreprises ont ralenti avec une hausse de 0.6% en juillet après un taux de 0.7% en juin. Et ceux aux ménages n’ont que faiblement progressé passant d’une hausse de 0.3% à 0.5%.
Et preuve que l’activité demeure atone, le fameux indice M3, qui mesure la circulation de l’argent dans l’économie, est resté stable à 2.3%, alors qu’on attendait un taux de 2.7%. Un indicateur de plus qui plaide en faveur d’une baisse des taux de la part de la BCE en septembre.
La publication des chiffres d’inflation, en Allemagne aujourd’hui, et en zone euro demain, sera regardée avec attention car, même si le recul attendu est très faible, cela devrait permettre à la BCE de faire un pas de plus.
Dérèglement climatique
Cette année est, une nouvelle fois, une année particulièrement compliquée pour nos agriculteurs, mais également pour les vignerons en Europe. Après une vendange extrêmement faible en 2023, 2024 risque fort de lui ressembler vu les conditions climatiques très compliquées.
Le phénomène s’observe partout dans le monde, avec, par exemple, une production de sucre dans la région clé du centre-sud du Brésil sur la première quinzaine du mois d’août qui a chuté de 10.2% par rapport à il y a un an.
Cette baisse est liée aux conditions climatiques qui ont entrainé une baisse des rendements de l’ordre de 12.2% par rapport à l’année précédente. Et la seconde partie du mois d’août pourrait être encore plus mauvaise, car des incendies touchent actuellement des champs de canne à sucre dans la région. Inquiétant quand on sait que le Brésil est l’un des plus grands producteurs de sucre au monde.
Et ces incendies sont bien évidemment une des conséquences de ce dérèglement climatique, et la situation va encore s’empirer.
Conséquence aussi, au niveau mondial, la charge climatique pour les assurances a dépassé en 2023, pour la quatrième année d’affilée, les 100 milliards de dollars à 108 milliards de dollars, selon Swiss Re. Et ce dernier estime que les pertes risquent de doubler ces dix prochaines années, sous l’effet du changement climatique.
D’ailleurs alors qu’un typhon touche pour le moment le Japon, un rapport de la World Weather Attribution a mis en évidence le fait que le typhon dévastateur qui a traversé les Philippines, Taïwan et la Chine le mois dernier, détruisant les infrastructures et faisant plus de 100 morts, a été considérablement aggravé par le changement climatique induit par l’homme.
Ce n’est évidemment pas la première fois que ce constat est fait, mais la situation va encore s’aggraver comme le souligne le rapport. « Avec la hausse des températures mondiales, nous assistons déjà à une augmentation de la température des océans, ce qui a pour effet de mettre à la disposition de ces cyclones tropicaux un carburant plus puissant et d’accroître leur intensité », a déclaré Nadia Bloemendaal, chercheuse à l’Institut météorologique royal des Pays-Bas, lors d’une réunion d’information organisée mercredi en prévision de la publication du rapport.
Lors de cette même réunion, les scientifiques ont constaté que les typhons avaient aujourd’hui 30 % de chances en plus de se produire par rapport à l’ère préindustrielle, et ont averti qu’ils deviendraient encore plus fréquents et plus intenses si l’augmentation de la température mondiale atteignait 2 degrés Celsius. Et ce n’est pas l’IA qui va changer les choses.