Une ligne claire

Mode Expresso

Powell devra, demain, juste confirmer l’essai, à savoir celui des minutes de la dernière réunion de la FED qui montrent qu’elle était à deux doigts de baisser les taux en juillet.

Mode Lungo

Powell devra, demain, juste confirmer l’essai, à savoir celui des minutes de la dernière réunion de la FED qui montrent qu’elle était à deux doigts de baisser les taux en juillet.

Ne plus tarder

La baisse des taux en septembre est une certitude quand on lit que la « grande majorité » de ses membres ont estimé en juillet qu’une telle mesure était probable, d’autant plus que certains étaient même prêts à agir en juillet.

Selon ces minutes, « si les données continuaient à correspondre aux attentes, il serait probablement approprié d’assouplir la politique lors de la prochaine réunion ».

Elément important que j’évoquais hier, les minutes parlent d’un marché de l’emploi comme étant « fort mais pas en surchauffe ».

Et justement, les chiffres sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis ont été révisés sur la période allant d’avril 2023 à mars 2024, et les emplois salariés ont été abaissés de 818.000 unités.

Ce chiffre nettement inférieur est la première des deux révisions annuelles de référence entreprise par le ministère à mesure qu’il recueille des données plus précises qui ne sont disponibles que dans les mois suivant la publication du rapport mensuel sur la masse salariale.

Ces deux éléments mis ensemble ne laissent aucun doute sur la prochaine décision de la FED, reste maintenant à Powell de confirmer cela demain et surtout à donner aux marchés une ligne claire, comme je le soulignais dans le Brief ce matin. Et pour rappel, ce qu’on appelle ligne claire correspond à un graphisme sobre, dont le souci premier est la netteté. Il s’agit, en systématisant le contour des objets, des personnages et des décors d’un trait à l’encre de même épaisseur, d’arriver à la plus grande clarté possible. Et il ne fait aucun doute que les marchés ont besoin de clarté.

Le marché de l’emploi

Restons sur la question du marché de l’emploi, et en particulier sur la situation en Chine avec ce qu’ils appellent là-bas le phénomène « rotten-tail kids ».

A savoir, le fait que la hausse du chômage en Chine pousse des millions de diplômés de l’enseignement supérieur à accepter des emplois mal rémunérés, voire à subsister grâce aux pensions de leurs parents, ce qui a donné naissance à une nouvelle classe ouvrière appelée de ce terme extrêmement péjoratif.

Cette expression a envahi les médias sociaux cette année, et le phénomène a pris de l’ampleur après la publication d’un taux de chômage des jeunes de 17.1% en juillet.

Alors que la Chine a tout fait pour augmenter le nombre d’inscriptions dans les universités depuis des années, le marché de l’emploi n’offre aucun débouché.

Selon une étude publiée en juin par China Higher Education Research, une revue du ministère de l’éducation, l’offre d’étudiants de l’enseignement supérieur dépassera la demande de 2024 à 2037, après quoi les effets de la baisse des taux de fécondité se feront sentir et réduiront fortement l’écart. Mais en attendant, les nouveaux diplômés de l’enseignement supérieur atteindront probablement un pic d’environ 18 millions en 2034.

La grande crainte des autorités est que cette masse de jeunes ne soit à un moment un vecteur de troubles sociaux qui viendraient bousculer le parti.

Restons en Asie

Comme la Chine, l’économie thaïlandaise est tournée vers les exportations qui représentent 70% de son économie et elle souffre du ralentissement du commerce mondial.

Même si, jusqu’à présent, la croissance est restée soutenue avec un taux de 0.8% au deuxième trimestre, soit un taux annuel de 2.3% contre 1.6% le trimestre précédent.

Et même si le ministère des Finances prévoit une croissance de 2.7 % pour 2024, après une croissance de 1.9 % l’année dernière, il s’inquiète de la perte de compétitivité de son économie.

Malgré cela et l’incertitude politique après la destitution du Premier ministre, la Banque centrale a laissé son taux d’intérêt directeur inchangé à 2.50% hier.

Et ce statu quo est d’autant plus étonnant que l’inflation est revenue à 0.83% en juillet, soit un niveau en dessous de la fourchette cible de 1% à 3% de la Banque centrale.

La crainte est évidemment qu’une baisse des taux entraine une chute de la devise, déjà sous pression, ce qui raviverait l’inflation importée. Autant dire que la Banque centrale, comme beaucoup d’ailleurs, attend avec impatience la baisse des taux de la part de la FED.

Elle n’est pas la seule en effet, la Banque centrale de Corée du Sud a laissé ses taux inchangés ce matin, mais le communiqué souligne qu’elle allait « examiner le calendrier approprié des réductions de taux tout en maintenant une politique monétaire restrictive ».

Et son gouverneur de préciser que « si l’on considère uniquement l’inflation, nous nous dirigeons vers des conditions propices à des réductions de taux d’intérêt ».

Selon ses prévisions, la croissance devrait être de 2.4% cette année, et l’inflation est attendue à 2.5%.

Subscribe
Notify of
0 Comments
Oldest
Newest
Inline Feedbacks
View all comments