Un goût un peu amer

Mode Expresso

En parlant du prix du cacao, qui s’est envolé, suite à des conditions climatiques qui ont lourdement réduit sa production, et aussi en regardant les prévisions de croissance pour l’Allemagne.

Mode Lungo

En parlant du prix du cacao, qui s’est envolé, suite à des conditions climatiques qui ont lourdement réduit sa production, et aussi en regardant les prévisions de croissance pour l’Allemagne.

Le prix du cacao

Le graphique illustre à lui seul l’ampleur de la flambée du prix du cacao, avec en plus en toile de fond, un prix du sucre qui est plus élevé que le prix de ces dernières années. Il n’en fallait pas plus pour que les prix des œufs et autres produits en chocolat ne s’envolent, ce qui donne un goût un peu amer aux consommateurs.

Révision en Allemagne

Les instituts de prévisions allemands ont bien revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour cette année à 0.1% contre 1% précédemment, ce qui laisse un goût un peu amer de gâchis.  

Car, hasard des publications, le FMI a publié, hier, une étude sur la situation en Allemagne intitulée « les vrais défis de l’Allemagne sont le vieillissement, le sous-investissement et trop de paperasserie ».

Il ressort de cette étude, qu’en effet, le problème de l’Allemagne, ce n’est pas son industrie, qui est en train de s’adapter et qui devrait repartir, même si elle a pris du retard dans certains domaines. Un exemple cité dans l’étude, en 2023, les exportations allemandes de voitures électriques ont augmenté de 60%.

Bien évidemment que l’Allemagne a été affectée par la hausse des prix de l’énergie et par conséquent par la hausse de l’inflation et de la remontée des taux de la part de la BCE. Mais tous ces facteurs sont temporaires et devraient s’estomper.

Et le FMI ne s’inquiète pas de ces facteurs temporaires, mais « la mauvaise nouvelle, c’est qu’un vent contraire structurel plus fondamental, à savoir la faible croissance de la productivité, devrait persister, en l’absence de réformes, tandis qu’un autre, le vieillissement de la population, s’accélérera fortement ».

Si le vieillissement de la population concerne tous les pays de l’UE, l’Allemagne est particulièrement touchée et la situation ne va faire que s’aggraver.

L’étude insiste sur la nécessité d’augmenter la productivité, et aussi sur le fait que cette dernière a été freinée par l’insuffisance des investissements dans les infrastructures publiques. Elle constate que « cela place l’Allemagne au bas de l’échelle des économies avancées en matière d’investissement public. L’argent qui a été budgétisé pour l’investissement est régulièrement sous-dépensé, souvent en raison d’un manque de personnel dans les municipalités ».

Le troisième frein évoqué dans l’étude, et qui pourrait améliorer la productivité, est de réduire les formalités administratives et je reprends l’exemple donné dans l’étude. « Il faut environ cinq à six ans pour obtenir l’autorisation de construire un parc éolien terrestre. Et il faut 120 jours pour obtenir une autorisation d’exploitation, soit plus du double de la moyenne de l’OCDE ».

Et de conclure, « l’Allemagne est confrontée à d’importants défis économiques, mais elle dispose également de leviers politiques pour les surmonter et assurer un avenir économique meilleur. Il est temps de les utiliser » (étude publiée par Kevin Fletcher directeur adjoint, et Harri Kempet Galen Shersont économistes au Département Europe du FMI).

L’inflation suite

L’inflation ne recule pas aussi vite que prévu, et demain, sera publié le Core PCE aux Etats-Unis, qui devrait rester inchangé à 2.8% en taux annuel. L’inflation en Espagne hier est ressortie en hausse, et elle ne devrait reculer que faiblement en France. (Nous en reparlerons mardi comme les banques sont fermées 4 jours).

Ce recul trop lent laisse aussi un goût un peu amer pour ceux qui espéraient une baisse rapide des taux.

Et un nouveau membre de la FED est venu rappeler qu’il n’y avait pas urgence à baisser les taux. Il s’agit de Christopher Waller, gouverneur de la FED, qui a estimé que « il n’y a pas d’urgence à réduire le taux directeur ». Car les  données récentes « m’indiquent qu’il est prudent de maintenir ce taux à son niveau restrictif actuel, peut-être plus longtemps qu’on ne le pensait, pour aider à maintenir l’inflation sur une trajectoire durable vers 2 % ».

Pour autant, il n’exclut pas les baisses de taux cette année, mais comme la première baisse pourrait avoir lieu plus tard, « il est approprié de réduire le nombre total de baisses de taux ou de les repousser à plus tard en réponse aux données récentes ».

Faiblesse du yen

Les trois principales autorités monétaires japonaises ont tenu une réunion d’urgence hier pour discuter de la faiblesse du yen et ont laissé entendre qu’elles étaient prêtes à intervenir sur le marché pour mettre fin à ce qu’elles décrivent comme des mouvements désordonnés et spéculatifs de la monnaie.

Masato Kanda, le principal diplomate en charge des devises, a déclaré après cette réunion qu’il « n’excluait aucune mesure pour répondre aux mouvements désordonnés sur le marché des changes ».

Et c’est dès lors un jeu du chat et de la souris qui est train de se faire sur les marchés, avec des investisseurs qui vont venir titiller le taux de change pour voir si la BOJ interviendra.

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