La Wallonie a des atouts, mais ils doivent être mieux valorisés

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La Wallonie a fait l’objet d’une étude très approfondie de la part de la Banque nationale de Belgique dans un rapport, publié hier, en faisant une comparaison avec d’autres régions de l’UE.

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La Wallonie a fait l’objet d’une étude très approfondie de la part de la Banque nationale de Belgique dans un rapport, publié hier, en faisant une comparaison avec d’autres régions de l’UE.

Comparaison

« Les régions en transition, colorées en orange dans le graphique, sont celles dont le PIB par habitant est compris entre 75 et 100 % de la moyenne de l’UE27. La plupart des provinces wallonnes (Hainaut, Liège et Namur) en font partie. La province de Luxembourg compte parmi les régions moins développées, où le PIB par habitant est inférieur à 75 % de la moyenne de l’UE. Néanmoins, comme son niveau de vie est proche de ce seuil, cette province est également comparée avec les régions en transition. Le Brabant wallon, quant à lui, relève des régions plus développées, dont le PIB par habitant dépasse la moyenne européenne » (toutes les citations proviennent du rapport Economic performance, competitiveness, and well-being in Wallonia : a comparative analysis with other European transition regions).

Il est assez paradoxal de constater que « l’indice global de compétitivité régionale est plus élevé en Wallonie (hors Brabant wallon) qu’en moyenne dans l’UE27 (valeur 100) et que les médianes des régions en transition. En revanche, cette position compétitive relativement favorable ne se traduit ni par de meilleures performances économiques ni par un bien-être plus élevé ».

Points forts

La Wallonie dispose d’un certain nombre d’atouts selon cet indice global de compétitivité de la Commission européenne. Le rapport pointe qu’elle dispose, grâce à ses infrastructures, à un large et riche marché potentiel.

Autre point fort, l’innovation. Et le rapport de relever que « les dépenses d’innovation par personne employée en Wallonie sont – en moyenne – très élevées par rapport à la plupart des autres régions ».

PME innovantes certes, mais la R&D est essentiellement la résultante de certaines multinationales. Et force est de constater que les dépôts de brevets sont beaucoup plus faibles en Wallonie que la moyenne de l’UE27, mais conforme à la médiane des régions en transition les plus performantes.

Derniers points, et même si elle se fait de plus en plus concurrencer par le nord de la France, la Wallonie dispose encore de terrains pour accueillir des entreprises. Et « la Wallonie est moins vulnérable au changement climatique et à la transition verte que les régions de référence. En outre, la Wallonie dispose d’un avantage comparatif dans certaines technologies vertes telles que le recyclage et le captage et le stockage du carbone».

Points faibles

Sans grande surprise hélas, le taux d’emploi se situait en 2019 en deçà de celui des régions comparables.

Et la BNB de relever que « les politiques d’activation n’en demeurent pas moins primordiales pour lutter contre l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail et pour juguler les pénuries de main-d’œuvre déjà substantielles pour de nombreuses activités. Il en va d’autant plus ainsi qu’en raison du vieillissement, la population en âge de travailler devrait refluer à partir de 2025 ».

Deux autres faiblesses soulevées, qui ne sont pas non plus une surprise, l’enseignement et la formation, et qui influencent sur le taux d’emploi évidemment.

Concernant l’enseignement, la proportion d’adultes avec un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur est beaucoup trop élevée, ainsi que le taux de décrochage scolaire. Et le rapport de rappeler « en outre, les scores moyens des élèves francophones aux tests internationaux en mathématiques, en lecture et en sciences sont médiocres et présentent des différences marquées entre les écoles et les élèves ».

Recommandations

Et voilà sans l’ombre d’un doute, le point essentiel que devra intégrer le monde politique wallon à la veille des élections.

Il faut s’attaquer en priorité au taux d’emploi trop faible, qui entraine une santé moins bonne, un risque plus élevé de pauvreté et d’exclusion sociale. Et il faut dès lors encourager les personnes inactives à retourner sur le marché du travail et s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre.

Le rapport préconise également, pour faciliter ces deux points, de « mettre en place davantage de structures de garde d’enfants dans tous les bassins d’emploi ».

Pour améliorer le taux d’emploi, il faut évidemment s’attaquer à l’éducation et à la formation. Et de constater que « le nombre relativement élevé de jeunes ayant quitté l’école prématurément tend à devenir ce que l’on appelle des NEET (Not in Education, Employment, or Training) ». Et « ces problèmes sont particulièrement aigus dans le Hainaut ».

Dernière recommandation, la Wallonie a un problème en termes de gains de productivité. A l’exception du Brabant wallon « les autres provinces wallonnes sont aujourd’hui moins industrialisées et les services non marchands représentent une part beaucoup plus importante – et de plus en plus importante – de l’activité économique ».

Et de rappeler que « tous ces défis doivent être relevés dans un contexte de finances publiques plus faibles, comme en témoignent les notations inférieures des obligations wallonnes à long terme par rapport à la moyenne européenne. Par conséquent, la trajectoire budgétaire recommandée par la Commission externe de la dette et des finances publiques devrait être mise en œuvre et ajustée si nécessaire. Les finances publiques de la Communauté française doivent également ».

Et de conclure, « les provinces wallonnes autres que le Brabant wallon n’ont pas amélioré de manière significative leur position relative en termes d’activité économique globale au cours des dernières décennies. Mais elles ne sont pas les seules à avoir été touchées par la stagnation ou le déclin relatif.  Ailleurs en Europe occidentale, les redémarrages économiques ne sont pas fréquents, sont très longs à se concrétiser et nécessitent des moyens importants ».

Le constat n’est pas neuf, et sur base des mêmes critères, j’avais écrit une carte blanche qui titrait « La Wallonie stagne et personne ne s’en émeut » en février 2022. Mais le temps presse et le nouveau gouvernement wallon ne pourra pas ne pas tenir compte de ces recommandations au risque de voir la Wallonie encore stagner longtemps.

Sans transition

Il y a pas mal de volatilité sur le yen et sur le yuan, le yuan étant sous pression depuis que la BOJ a relevé son taux en territoire positif.

Contre le yen, le yuan a atteint son plus haut niveau depuis trois décennies, et par rapport au dollar il a connu une baisse sensible avant de se reprendre sur des rumeurs d’intervention.

Guerre des devises en vue, ce n’est pas exclu, car la Chine et le Japon sont concurrents et la faiblesse du yen donne un avantage indéniable aux entreprises japonaises.

Mais, les autorités japonaises n’entendent pas se laisser dicter le niveau du yen par le marché, et le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, a déclaré, ce matin, qu’il n’excluait aucune mesure visant à contenir la faiblesse du yen.

C’est surtout la volatilité excessive qui lui pose problème, comme il l’a souligné, « les mouvements rapides des devises ne sont pas souhaitables. Il est important que les devises évoluent de manière stable, en reflétant les fondamentaux économiques ».

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