L’Inde fait exception

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L’industrie manufacturière en Asie a du mal de sortir du déclin, avec un Japon particulièrement touché, mais avec l’Inde qui fait totalement exception.

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L’industrie manufacturière en Asie a du mal de sortir du déclin, avec un Japon particulièrement touché, mais avec l’Inde qui fait totalement exception.

Situation contrastée

L’industrie continue de souffrir au Japon, ce qui ne se reflète absolument pas dans le Nikkei qui termine encore en forte hausse ce matin, et continue de végéter en Chine. L’indice officiel des directeurs d’achat de l’industrie manufacturière est en effet tombé à 49.1 en février, contre 49.2 en janvier, avec une baisse importante de la composante production.

Au Japon, cet indice est à 47.2, il s’agit du niveau le plus faible depuis 3 ans, et qui montre évidemment l’extrême dépendance du pays à la situation en Chine et au commerce international.

Même Taïwan souffre alors que les bourses, dont le Nikkei, volent de record en record grâce aux valeurs technologiques et en particulier l’IA. Pour le reste de la région, la situation est mitigée et seuls le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines s’en sortent.

La situation devrait un peu s’améliorer en Corée du Sud, si l’on se base sur le chiffre des exportations qui montre qu’elles ont augmenté de 4.8% en février, en taux annuel, et cela grâce à un bond des ventes de puces.

Et puis, il y a l’Inde dont l’indice PMI est passé de 56.5 à 56.9 en février, ce qui devrait continuer de soutenir la croissance. Et à propos de croissance, cette dernière a été nettement plus élevée que les 6.6% attendus pour le quatrième trimestre, en s’envolant à 8.4%.

Ce chiffre, qui a surpris tout le monde, a été réalisé en partie grâce à l’industrie manufacturière, qui représente 17% de l’économie indienne, et qui a progressé de 11.6% en taux annuel.

Et le début d’année devrait être soutenu, étant donné que les sous-indices de la production et des nouvelles commandes ont atteint leur plus haut niveau en cinq mois.

Retour sur l’inflation

Les chiffres concernant l’inflation aux Etats-Unis, publiés hier, n’ont pas surpris, mais n’ont pas non plus donné le sentiment que la FED devait se précipiter pour baisser ses taux.

L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) a augmenté de 0.3 % le mois dernier, après un taux de 0.1% en décembre, soit un taux annuel de 2.4% contre 2.6%.

Mais si l’on exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, l’indice des prix PCE a augmenté de 0.4 % janvier, la plus forte hausse mensuelle depuis février dernier.  Soit un indice annuel qui est quand même un peu revenu à 2.8% contre 2.9% en décembre, ce qui est quand même son niveau le plus faible depuis mars 2021.

Ce taux demeure cependant encore trop élevé par rapport à l’objectif de la FED, surtout que les prix des services ont fait un bond de 0.6 %. Dans le détail, cette hausse provient d’une hausse du coût du logement (0.6%), des services publics et des services financiers.

Sur base des chiffres publiés en France, en Espagne et en Allemagne, l’inflation en zone euro devrait reculer, mais pas suffisamment pour inciter la BCE à se précipiter à baisser ses taux. Le taux d’inflation est attendu à 2.5% en février contre 2.8%, et celui de l’inflation sous-jacente à 2.9% contre 3.3%

L’inflation est passée de 3.1 % à 2.7 % en Allemagne, de 3.4 % à 3.1 % en France et de 3.5 % à 2.9 % en Espagne, les baisses étant principalement dues aux prix de l’énergie et de l’alimentation.

Mais pour le côté pile, en Allemagne, l’inflation de base s’est maintenue à 3.4 %, tout comme en Espagne et en France, l’inflation des services n’a que faiblement ralenti, passant de 3.2 % à 3.1 %.

Pas de quoi pousser la BCE à la moindre avancée lors de sa réunion de la semaine prochaine, sauf à dire qu’elle devrait baisser ses taux au milieu de l’année, comme la FED.

Nouveau report du problème

Aux Etats-Unis, un accord était indispensable pour éviter un nouveau shutdown de l’administration, dans une bataille entre les démocrates et les républicains qui n’en finit pas.

Cette nuit, le Sénat américain a approuvé un projet de loi de finances à court terme, voté à 77 contre 13, ce qui permettra à Biden de repousser les échéances du 8 et 22 mars.

Mais il s’agit d’une solution à court terme, pas d’une solution à long terme, car à partir de la semaine prochaine la Chambre devra examiner six projets de loi de finances pour l’ensemble de l’année et aborder la question épineuse de l’aide à l’Ukraine. Et la bataille risque d’être rude, car les républicains veulent réduire un certain nombre de programmes d’aide en échange de leur vote.

Ce qui n’est évidemment pas fait pour rassurer les principales agences de notation qui estiment que ces manœuvres répétées pèsent sur la solvabilité d’un pays dont la dette a dépassé les 34.000 milliards de dollars.

Dans le tableau mensuel, il faut souligner la performance des bourses, et surtout du Nikkei évidemment, avec comme seules exceptions, les bourses chinoises, et le Bel20. Et le recul assez net du yen par rapport à l’euro et le dollar compte tenu du différentiel de taux.

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