Une certitude, la fin de l’année 2023 a été marquée par la morosité pour les industriels en zone euro, ce qui pourrait signifier une contraction du PIB au quatrième trimestre.
L’activité manufacturière est en berne
Une certitude, la fin de l’année 2023 a été marquée par la morosité pour les industriels en zone euro, ce qui pourrait signifier une contraction du PIB au quatrième trimestre.
Morosité
L’indice PMI manufacturier dans la zone euro est demeuré à 44.4 au mois de décembre, largement en dessous des 50, en zone de contraction pour le 18e mois consécutif.
Et les sous-indices n’indiquent rien qui vaille, avec un indice de la production à 44.4, et celui des nouvelles commandes à 42, ce qui exclut tout rebond significatif en ce début d’année.
Ce qui signifie que la zone euro pourra difficilement échapper à la récession, étant donné que le troisième trimestre avait déjà affiché une contraction de 0.1% de son PIB.
Ce n’est pas une réelle surprise, et un autre indicateur est venu renforcer ce sentiment, celui des prêts bancaires. Les prêts bancaires aux entreprises sont restés inchangés par rapport à l’année précédente, après une baisse de 0.3 % en octobre, tandis que la croissance des prêts aux ménages s’est ralentie, passant de 0.6 % à 0.5 %, sur un an.
Autre indicateur intéressant, car considéré comme un bon indicateur de l’expansion économique future, l’indice M3 de la masse monétaire s’est contracté de 0.9 % en novembre après une baisse de 1.0 % en octobre.
Pas de changement non plus
Pour la livre turque, qui affiche un nouveau record à la baisse par rapport au dollar, mais aussi par rapport à l’euro, après l’annonce d’une hausse du salaire minimum.
Mais aussi parce que l’inflation est attendue en hausse de 3.13% d’un mois à l’autre en décembre, soit un taux annuel qui passerait de 61.98% à 65.10%, évolution attendue, mais qui met la pression sur la Banque centrale.
Retour à un certain réalisme ?
Les marchés boursiers, après une belle période d’euphorie, ont un peu la gueule de bois en ce début d’année et ils se demandent s’ils n’ont pas un peu forcé sur la dose « baisse des taux rapide et importante de la part de la FED ».
Résultat, le dollar est reparti à la hausse, les rendements obligataires américains ont repris le même chemin, avec en toile de fond les minutes de la dernière réunion de la FED qui doivent être publiées en fin de journée et qui pourraient encore refroidir les ardeurs.
Si l’indice ISM manufacturier devrait rester en territoire négatif aux Etats-Unis, sans grande surprise vu la tendance mondiale dans l’industrie, par contre, et avant les chiffres de vendredi, l’indice JOLTS, à savoir le nombre d’emplois offerts, sera plus important. Il devrait être supérieur au mois précédent, ce qui indiquerait un marché de l’emploi qui demeure ferme et qui dès lors ne justifie en rien un empressement de la part de la FED de baisser ses taux.
Surréalisme à la belge (à moins que cela ne soit un pléonasme)
Qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2024 ? La Belgique ! Et on peut lire sur le site des Affaires étrangères que « notre pays assurera la conduite de l’agenda européen et la promotion de la collaboration entre les États membres. L’objectif est de renforcer l’Union européenne et de progresser dans plusieurs domaines, tels que le changement climatique, la croissance économique et la cohésion sociale. Durant la Présidence belge, divers sommets et conférences seront organisés au cours desquels des décisions importantes seront prises concernant l’avenir de l’Union européenne ».
Quelle est la Banque nationale qui n’a plus de gouverneur depuis le 1er janvier 2024 ? Le Banque nationale de Belgique ! Et comme le rappelle très justement dans son communiqué d’hier le Conseil de régence, « le gouverneur joue un rôle crucial dans le bon fonctionnement de la Banque en tant qu’institution publique. De plus, le gouverneur est membre de plein droit du Conseil des gouverneurs de la BCE, l’organe de décision suprême de l’Eurosystème, dont la Banque fait partie intégrante, ainsi que du Conseil d’administration de la Banque des règlements internationaux ».
Et de poursuivre, après avoir demandé à Pierre Wunsch de poursuivre sa mission de gouverneur à titre temporaire, « le Conseil de régence souligne que la situation actuelle est tout à fait exceptionnelle et que cette solution temporaire est sous-optimale, eu égard au principe d’indépendance des Banques centrales inscrit dans le droit européen. Par conséquent, il appelle le gouvernement fédéral à remplir ses obligations juridiques européennes et internationales dans les plus brefs délais, en prenant une décision quant au mandat de gouverneur ».
Le gouvernement belge, qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne, ne remplit pas ses obligations juridiques européennes, on croit rêver et quelle belle image pour aborder cette présidence. Tout cela parce que la Vivaldi n’a pas trouvé d’accord sur les nominations suite à des conflits entre les partis !