La baisse du prix du Brent de plus 10% cette année n’est en rien un signe d’un basculement qui marquerait la diminution inéluctable des énergies fossiles, nous n’en sommes pas encore là.
Trois changements qui impacteront 2024
La baisse du prix du Brent de plus 10% cette année n’est en rien un signe d’un basculement qui marquerait la diminution inéluctable des énergies fossiles, nous n’en sommes pas encore là.
Une demande en berne
Plus prosaïquement, ce recul du prix du Brent est à chercher dans une baisse de la demande, suite à un ralentissement de l’économie mondiale après deux années fastes.
Et c’est cette baisse qui a entrainé ce recul du prix du baril, malgré les tensions géopolitiques, et les réductions de production de la part de l’OPEP+.
Et justement à propos de l’OPEP+, et c’est aussi une raison de la baisse des prix, elle n’a plus la même maitrise du marché, car sa part de marché a diminué suite à la réduction de sa production.
Et la tendance devrait s’accentuer avec le départ de l’Angola, qui a décidé de quitter l’organisation à partir de janvier 2024.
Résultat, l’OPEP+ ne comptera plus que 12 membres, ce qui ramènera sa production à moins de 27 millions de barils par jour, soit moins de 27 % de l’offre mondiale totale de 102 millions de barils par jour.
Message de la Banque centrale chinoise
L’année 2023 a été marquée par une contre-performance de la bourse en Chine, reflet d’une économie qui est loin d’avoir tenu ses promesses d’une reprise avec l’abandon de la politique zéro Covid fin 2022.
Confrontée à une demande interne atone, une crise immobilière de grande ampleur, un ralentissement de la demande mondiale et un risque de déflation, la Banque centrale chinoise a baissé ses taux et injecté énormément de liquidités.
Et elle a déclaré, hier, qu’elle entendait encore agir et même qu’elle intensifierait les ajustements de politique macroéconomique pour soutenir l’économie et promouvoir un rebond des prix, face à des signes de pressions déflationnistes croissantes.
Et c’est compte tenu du fait que « l’environnement extérieur actuel devient plus complexe et plus sévère ». Et que « l’économie internationale, le commerce et l’investissement ralentissent, l’inflation est en baisse par rapport à des niveaux élevés et les taux d’intérêt dans les pays développés restent élevés » constate la Banque centrale dans son communiqué.
Bien consciente des risques de déflation, elle « encouragera une reprise des prix à partir de niveaux bas et maintiendra les prix à un niveau raisonnable ».
Elle entend également agir sur trois axes. Le premier étant le développement d’un marché immobilier stable et sain en répondant aux besoins de financement raisonnables des sociétés immobilières.
Le deuxième, de renforcer le soutien financier aux entreprises et aux groupes clés afin de stabiliser et de développer l’emploi.
Et le troisième, d’assurer la stabilité de sa monnaie en agissant sur le marché si nécessaire, ce qui n’a pas été simple cette année.
Taux plus élevés
Malgré les anticipations de baisse de taux en 2024, il faudra apprendre à vivre avec des taux plus élevés dans les prochaines années que ce que nous avons connu depuis la crise financière.
Plusieurs facteurs expliquent ce scénario de taux plus élevés dans les prochaines années.
Il y a d’abord le fait que les Banques centrales vont bien commencer à baisser leur taux en 2024, mais de façon graduelle et prudente. Et que dans le même temps, elles vont continuer de réduire la taille de leurs bilans, ce qui maintiendra une certaine pression à la hausse sur les taux longs.
Les besoins de financement des Etats vont rester élevés, ainsi que les besoins de financement pour la transition énergétique.
A cela, il faut rajouter des risques d’inflation plus élevés en raison des tensions géopolitiques, de la délocalisation, et d’une possible amélioration de la productivité grâce à l’intelligence artificielle.
Avec à la clef la question de savoir où se situe maintenant le taux neutre, à savoir un taux qui ne stimule ni ne ralentit la croissance économique, sans doute à un niveau plus élevé que dans le passé. Dans la zone euro, les décideurs de la BCE indiquent un taux neutre d’environ 1.5 %-2 %.
Comme une grande partie des entreprises se sont financées à taux très bas, elles devront intégrer le fait que, lorsqu’elles devront se refinancer, elles seront inéluctablement confrontées à des taux plus élevés.
Trois données importantes et dont on reparlera en 2024, mais en attendant, je vous souhaite un excellent réveillon et déjà une très bonne année et on se retrouve mardi avec mes prévisions pour cette nouvelle année.