Deux indicateurs aux Etats-Unis, publiés vendredi, sont venus renforcer le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie, avec même, cerise sur le gâteau, le scénario d’un recul de l’inflation sans heurts sur le marché de l’emploi.
Ne pas aller trop vite dans les paris …
Deux indicateurs aux Etats-Unis, publiés vendredi, sont venus renforcer le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie, avec même, cerise sur le gâteau, le scénario d’un recul de l’inflation sans heurts sur le marché de l’emploi.
Atterrissage en douceur
C’est d’abord un chiffre modéré des créations d’emploi aux Etats-Unis qui a rassuré et éloigné, une bonne fois pour toutes, encore une hausse des taux de la part de la FED.
Les créations d’emploi ont été de 150.000 contre 180.000 attendues, chiffre impacté par les grèves dans le secteur automobile, ce qui devrait avoir comme conséquence que le chiffre du mois prochain sera plus élevé avec la reprise du travail.
Le taux de chômage a légèrement augmenté à 3.9% contre 3.8%, et le salaire horaire moyen affiche une hausse annuelle de 4.1% contre 4.2% le mois précédent.
Le deuxième indicateur est l’indice ISM non manufacturier, qui a reculé en passant de 53.6 en septembre à 51.8, confirmant le ralentissement sans pour autant tomber en territoire négatif.
Et c’est évidemment un élément important, confirmé d’ailleurs par le sous-indice des nouvelles commandes qui est passé de 51.8 à 55.5, avec en plus un sous-indice des prix qui montre une légère détente en passant de 58.9 à 58.6, ce qui ne peut que rassurer la FED.
La conjonction de ces deux indicateurs a renforcé le scénario de la fin du cycle de hausse des taux, et même provoqué des anticipations de baisse de taux au milieu de l’année prochaine.
Résultat, les rendements des bons du Trésor à 2 ans et à 10 ans ont reculé de façon concomitante, avec comme conséquence un recul du dollar, et les bourses s’en sont données à cœur joie surfant sur la perspective d’une baisse des taux courant de l’année prochaine.
Il faudra cependant que ces anticipations soient confirmées dans les faits, et avant cela dans les propos, et cette semaine nous donnera l’occasion avec de multiples interventions de membres de la FED et de la BCE également.
Si le plateau est bien de mise pour la majorité des Banques centrales, comme je l’évoquais vendredi, il demeure encore un doute pour la Banque centrale d’Australie, qui se réunit demain matin. Et pour laquelle le marché table sur une dernière hausse de taux de 0.25%, ce qui porterait son taux directeur à 4.35%.
Recul du prix du baril
Assez cyniquement, comme le conflit au Moyen-Orient reste localisé à Gaza, malgré des tensions très fortes à la frontière libanaise, le prix du baril a sensiblement reculé.
Et malgré la confirmation que la Russie et l’Arabie Saoudite allaient maintenir inchangée la réduction volontaire de leur production jusqu’à la fin de l’année.
Et alors que la Chambre des représentants des États-Unis a adopté un projet de loi visant à renforcer les sanctions contre le pétrole iranien.
Malgré cela, le prix du baril a reculé la semaine passée, et hors risques géopolitiques, il devrait rester sous pression dans un contexte de baisse de la demande compte tenu du ralentissement observé et confirmé d’ailleurs par la publication des indices PMI la semaine passée en Chine.
Ralentissement
Aussi au Japon, où l’indice PMI des services est tombé à 51.6 en octobre contre 53.8 en septembre, ce qui ne devrait évidemment pas inciter la BOJ à se précipiter pour changer sa politique ultra accommodante.
Et la situation ne devrait pas s’améliorer, car le sous-indice des nouvelles commandes est en recul, et les perspectives à plus long terme ne sont pas très encourageantes.
Et c’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement a annoncé un plan de dépenses pour l’équivalent de 113 milliards de dollars, mais qu’il a appelé un plan pour atténuer les effets de l’inflation sur l’économie. Atténuer les effets de l’inflation sur l’économie, alors que la BOJ laisse son taux à -0.10% parce qu’elle craint que l’inflation ne soit que temporaire, cherchez l’erreur !
Surtout que la situation budgétaire du Japon est déjà intenable et que cela va encore augmenter ses besoins de financement, alors que les taux longs sont nettement repartis à la hausse.
Ce plan comprend des réductions temporaires de l’impôt sur le revenu et de la taxe d’habitation, des versements aux ménages à faible revenu et des subventions pour réduire les factures d’essence et d’électricité.
C’est ce dernier point qui ferait baisser l’inflation globale des consommateurs d’environ 1,0 point de pourcentage entre janvier et avril de l’année prochaine, selon le gouvernement.
C’est un fait que l’inflation, qui est au-dessus des 2% depuis un bon moment, a eu un impact très négatif sur la consommation, car les salaires n’ont pas suivi la hausse des prix.
En tout cas, la BOJ demeure très prudente, comme l’a rappelé son gouverneur, qui constate que « nous observons des signes plus positifs qu’auparavant dans le comportement des entreprises en matière de fixation des salaires et des prix. Mais il n’est toujours pas certain que le cycle positif (de l’inflation et des salaires) se renforce, comme nous le prévoyons ».
Recul des prix
Un dernier élément positif et qui plaide pour la fin des hausses de taux, l’indice de la FAO des prix des produits alimentaires a reculé en octobre et est 10.9% de moins que sa valeur d’il y a un an.
Cependant, ce recul depuis un an, ne peut masquer le fait que le prix du sucre est encore en hausse et même de 46.6% par rapport à son niveau d’octobre 2022. Et aussi que le prix des produits laitiers est reparti à la hausse après neuf mois de baisse, suite à des incertitudes sur la production de lait en Océanie à cause du phénomène El Niño.