Une certaine accalmie est revenue sur les marchés financiers, même si toutes les inquiétudes n’ont pas été levées, cependant la remontée du prix du baril et la baisse du dollar sont des signaux d’apaisement.
Cette crise laissera des traces
Une certaine accalmie est revenue sur les marchés financiers, même si toutes les inquiétudes n’ont pas été levées, cependant la remontée du prix du baril et la baisse du dollar sont des signaux d’apaisement.
Constat
Tout n’est pas réglé, mais les décisions de ce week-end ont permis de calmer les tensions et certaines leçons ont été tirées de la crise de 2008 comme vous pouvez le lire dans mon interview pour le Trends.be et pour le Vif.be.
Mais cet épisode laissera des traces et de nouvelles réglementations seront nécessaires aux Etats-Unis, en particulier.
Un point interpelle et provoque pas mal de remous, c’est la décision concernant les détenteurs d’obligations Additional Tier 1 du Crédit Suisse qui ont tout perdu, alors que les actionnaires vont récupérer une partie, une petite partie certes mais une partie quand même, de leur investissement.
Mais la Banque d’Angleterre et d’autres régulateurs, dont la BCE, se sont empressés de préciser que ce sont bien d’abord les actionnaires qui devraient supporter les pertes en cas de faillite d’une banque avant les détenteurs d’obligations. Cela a été le cas dans le dossier de la SVB.
Hausse des taux encore ?
Il est évident que cet épisode va affecter l’économie, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, et qu’il a en partie fait le travail des Banques centrales, comme je le soulignais hier dans le Brief de l’Echo.
Et Christine Lagarde l’a clairement laissé entendre en déclarant « il est clair que les tensions sur la stabilité financière pourraient avoir un impact sur la demande et pourraient en fait faire une partie du travail qui serait autrement fait par la politique monétaire et les hausses de taux d’intérêt ».
C’est donc tout à fait logique que les taux à court terme aient sérieusement reculé, car les Banques centrales vont sans doute devoir se montrer moins agressives pour faire revenir l’inflation dans leur objectif.
Cela ne devrait cependant pas changer la position de la FED, qui se réunit aujourd’hui et demain, et qui devrait encore augmenter ses taux de 0.25%. Mais elle devrait, comme la BCE, pour la suite ne pas prendre d’engagement sur de futures hausses de taux.
Mais l’ampleur du ralentissement économique est à ce stade impossible à prévoir, cependant il ne fait aucun doute que les banques vont devoir réduire leurs prêts, en particulier aux Etats-Unis pour les banques régionales, et qu’elles vont connaitre une augmentation de leurs coûts de financement.
Avant même ces turbulences
Les minutes de la dernière réunion de la Banque centrale d’Australie montrent que ses membres étaient prêts à envisager une pause dans le processus de resserrement monétaire. Réunion qui s’est tenue le 7 mars, dès lors avant les turbulences sur les marchés financiers.
Et même si lors de cette réunion, ils ont acté une hausse de 0.25%, il ressort de ces minutes qu’ils « ont accepté de reconsidérer le cas d’une pause lors de la réunion suivante, reconnaissant qu’une pause donnerait plus de temps pour réévaluer les perspectives de l’économie ». Cela explique pourquoi le rendement de l’obligation australienne à 2 ans a également fait une courbe rentrante.
Mais la porte n’est pas tout à fait fermée à une dernière hausse de taux et pour cela le conseil a déclaré qu’il surveillerait les prochaines publications sur l’emploi, l’inflation, le commerce de détail et les enquêtes auprès des entreprises, ainsi que l’évolution de l’économie mondiale lors de la réunion d’avril.