Le CPI aux Etats-Unis sera crucial

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Preuve supplémentaire que les mesures de confinement en Chine minent la croissance, les prix à la production ont ralenti malgré les hausses des prix des matières premières.

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Preuve supplémentaire que les mesures de confinement en Chine minent la croissance, les prix à la production ont ralenti malgré les hausses des prix des matières premières.

Recul du PPI

Alors que les prix à la production continuent d’augmenter un peu partout, ces derniers affichent un recul avec une hausse de 8% en taux annuel contre un taux de 8.3% en mars.

Ce mouvement amorcé depuis quelques mois est certes la conséquence d’une volonté des autorités de stabiliser les prix des matières premières, mais surprend compte tenu des tensions observées depuis la guerre en Ukraine. Mais les mesures de restriction et les fermetures d’usines qui en découlent ont pesé également sur la tendance.

D’un autre côté, le CPI  n’a pas connu les fortes tensions observées ailleurs et affiche une hausse de 2.1% en taux annuel contre un taux de 1.8% en mars. Avec ce niveau, le CPI reste en deçà de l’objectif de  3%, ce qui laisse encore un peu de latitude à la Banque centrale chinoise pour encore un peu assouplir sa politique monétaire pour essayer de compenser l’impact négatif de la politique zéro-Covid.

A propos d’inflation

Le chiffre d’inflation sera publié cet après-midi aux Etats-Unis et le moins que l’on puisse dire est qu’il est attendu avec beaucoup de fébrilité. La question est de savoir si le pic est derrière nous et si l’inflation va légèrement se détendre, ce qui devrait éviter à la FED de devoir procéder à des hausses de 0.75% de son  taux directeur dans les prochains mois.

Le CPI est attendu en hausse de 0.2% en avril contre 1.2% en mars, soit un taux annuel qui passerait de 8.5%, taux le plus élevé depuis 1981, à 8.1%. Le Core CPI est lui attendu en hausse de 0.4% contre 0.3%, soit un taux annuel qui passerait de 6.5% à 6%.

La perspective de ce recul a un peu soulagé les tensions sur les bourses et sur le marché obligataire avec une petite baisse des rendements obligataires.

Comme Biden a décidé de faire de la hausse de l’inflation sa top priorité, on évoque la possibilité qu’il supprime les hausses des tarifs douaniers imposés à la Chine par Trump, ce qui entrainerait automatiquement une baisse des prix des biens importés.

Ce n’est encore à ce stade qu’une idée mais elle pourrait se révéler une piste importante pour faire accélérer la baisse de l’inflation.

La question de la faiblesse de l’euro

Et les Etats-Unis n’ont pas le soucis d’un dollar faible, bien au contraire, alors que la zone euro est en plus confrontée à la faiblesse de l’euro qui accentue la hausse des prix des matières premières.

Ce recul de l’euro par rapport au dollar est évidemment la conséquence de la guerre en Ukraine qui pèsera plus négativement sur l’économie européenne qu’américaine. Mais aussi du différentiel de taux qui s’est élargi en faveur du dollar (courbe en noir sur le graphique qui montre l’évolution du différentiel de taux entre le Treasury 2 ans et le Bund 2 ans).

Cette faiblesse de l’euro est donc un facteur d’inflation importée qui accentue la hausse des prix des matières premières et donc du pétrole. Cela explique aussi pourquoi aujourd’hui le prix de l’essence atteint des records à la pompe. Même si la BCE n’a pas comme objectif le cours de l’euro, vu le niveau actuel, elle doit éviter de voir l’euro encore plus s’affaiblir. Et donc même si une hausse des taux de sa part ne va en rien peser sur le prix du baril, ni réduire les tensions dans les chaînes d’approvisionnement, elle permettra au moins de réduire le différentiel de taux avec les Etats-Unis et peut-être diminuer la tension sur l’euro.

Mais la BCE doit éviter en même temps de provoquer des tensions sur les dettes alors que l’on assiste déjà à un élargissement des spreads entre le Bund et les obligations italiennes (ce qui est le cas du graphique), espagnoles ou grecques. Même si de façon générale, les pays dans la zone euro ont allongé la maturité de leurs dettes, ces dernières se sont fortement aggravées suite aux mesures qui ont été prises pendant la crise Covid.

Ce risque n’empêche cependant pas de plus en plus de membres du Conseil de la BCE de plaider pour une hausse des taux. Le dernier en date étant le président de la Bundesbank qui a déclaré « si les nouvelles données et notre nouvelle projection confirment cette opinion en juin, je préconiserai une première étape (vers) la normalisation des taux d’intérêt de la BCE en juillet ».

Il évoque par ce propos le scénario d’une décision de la BCE de mettre fin en juin au programme de rachats des obligations et de relever les taux lors de la réunion de juillet. Il rejoint en cela Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE, mais également le gouverneur de la BNB, de la Banque de France et des Pays-Bas.

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