Cette semaine, la FED et la BOE vont resserrer leurs conditions monétaires dans un contexte toujours dominé par la guerre en Ukraine et en plus la résurgence du Covid en Chine avec de nouvelles mesures de confinement.
Un nouveau risque de rupture dans les chaînes d’approvisionnement ?
Cette semaine, la FED et la BOE vont resserrer leurs conditions monétaires dans un contexte toujours dominé par la guerre en Ukraine et en plus la résurgence du Covid en Chine avec de nouvelles mesures de confinement.
Hausse attendue
De part et d’autre, la hausse des taux ne fait aucun doute compte tenu des niveaux d’inflation et surtout des perspectives ces prochains mois. La décision de la FED est la plus attendue car elle constitue un changement majeur et augure d’autres hausses de taux cette année. Et malgré la très nette baisse de l’indice de confiance des consommateurs aux Etats-Unis, elle ne reculera pas. La hausse de 0.25% est le scénario le plus probable, demeure la question du programme de rachats. Et plus spécifiquement de la réduction de ce dernier en sachant qu’une hausse des taux longs viendrait encore un peu plus peser sur le moral des consommateurs.
Le rendement du Treasury 2 ans reflète déjà pratiquement ces hausses de taux malgré le fait qu’il sert de valeur refuge dans le contexte actuel, et le dollar s’est de nouveau renforcé dans cette perspective.
La situation en Chine
L’annonce du confinement de plus de 17 millions de Chinois à Shenzhen a ravivé les craintes d’une nouvelle vague de Covid alors que nous levons les nôtres malgré la hausse des contaminations.
La politique zéro Covid est toujours de mise et le gouvernement ne semble pas vouloir changer d’attitude malgré les conséquences économiques. D’ailleurs, Foxconn, fournisseur d’Apple, a annoncé avoir suspendu ses opérations en raison de ces mesures de restrictions. Cette décision a été prise parce que les contraintes pour pouvoir travailler étaient trop lourdes, en effet le gouvernement autorise les entreprises à fonctionner si elles peuvent créer un système de “gestion fermée” dans lequel les employés vivent et travaillent dans une bulle, coupés du grand public. Résultat, la bourse de Hong-Kong chute de plus de 4% ce matin car d’autres entreprises technologiques pourraient se retrouver dans la même situation.
Cette perspective de nouvelles phases de confinement risque de peser encore un peu plus sur les chaînes d’approvisionnement et d’encore augmenter les pénuries d’intrants. Avec comme conséquence une hausse des prix qui viendrait se cumuler à celle des matières premières.
Autre risque non négligeable, si la Chine prend ouvertement position pour la Russie en répondant à ses demandes de matériels militaires, électroniques, et autres, elle pourrait subir des sanctions américaines qui viendraient encore plus peser sur les chaînes d’approvisionnement.
La Russie s’enfonce
Car c’est une réalité, les sanctions affectent l’économie russe comme l’a reconnu le ministre des finances qui estime que 300 milliards de dollars sur les 630 milliards de dollars des réserves de la Russie sont gelés.
Mais « nous avons une partie de nos réserves d’or et de devises en monnaie chinoise, en yuan. Et nous voyons quelles pressions sont exercées par les pays occidentaux sur la Chine pour limiter le commerce mutuel avec la Chine. Bien sûr, il y a des pressions pour limiter l’accès à ces réserves », a déclaré le ministre des finances Anton Siluanov. « Mais je pense que notre partenariat avec la Chine nous permettra toujours de maintenir la coopération que nous avons obtenue, et non seulement de la maintenir, mais aussi de l’accroître dans un environnement où les marchés occidentaux se ferment ».
Et la semaine sera sans doute marquée par la confirmation que la Russie est bien en défaut de paiement, ce qui se reflète dans le CDS depuis quelques jours déjà, car le gouvernement doit payer 117 millions de dollars sur deux de ses obligations libellées en dollars. Mais il a fait savoir qu’il ne le ferait pas, ou que s’il le faisait, ce serait en roubles, ce qui équivaut à un défaut de paiement.
La Banque centrale devrait encore augmenter ses taux et tout faire pour essayer de garder un secteur financier en interne qui puisse assurer la liquidité dans l’économie.
Le sommet de Versailles
Pas d’avancées majeures lors de ce sommet, et qui a montré la difficulté pour l’Europe de prendre des mesures d’embargo vu son extrême dépendance à la Russie pour le gaz et le pétrole comme je l’ai encore rappelé dans le Trends Talk ce week-end.
Et même si les prix du pétrole et du gaz ont légèrement reculé sur des espoirs d’avancées dans les discussions entre les Russes et les Ukrainiens, la hausse des prix des matières premières agricoles, comme le blé, obligera aussi l’Europe à venir en aide aux pays qui sont importateurs de ces dernières.