Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis ont surpris, positivement, ce qui démontre une nouvelle fois la difficulté depuis la crise Covid d’appréhender correctement l’évolution du marché de l’emploi.
La tension sur les taux va perdurer
Les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis ont surpris, positivement, ce qui démontre une nouvelle fois la difficulté depuis la crise Covid d’appréhender correctement l’évolution du marché de l’emploi.
Fortes créations
Une nouvelle fois, il y a eu une grande divergence entre le chiffre publié par ADP, -301.000 emplois, et le chiffre publié vendredi de 467.000 créations d’emploi. Ce chiffre démontre que finalement Omicron a eu moins d’impact que prévu, même si le taux de chômage a légèrement progressé à 4% contre 3.9%. Mais preuve que le marché de l’emploi s’améliore, le taux de participation, certes encore très loin de son niveau d’avant crise, a progressé en passant de 61.9% à 62.2%.
Ce chiffre ne pouvait que renforcer la position de la FED surtout que le salaire horaire moyen a progressé de 0.7% d’un mois à l’autre, soit une hausse de 5.7% contre 4.7% en taux annuel. Conséquences, les taux se sont encore un peu plus tendus aux Etats-Unis entrainant dans leur sillage les taux européens déjà à la hausse évidemment depuis la conférence de presse de Christine Lagarde.
Il suffit pour cela d’observer l’évolution du rendement de l’obligation belge à 10 ans, qui indique que c’est vraiment terminé les taux d’intérêt négatifs.
Fermeté du prix du baril
La poursuite de la hausse du baril ne va pas plaider dans le sens d’une baisse des taux, bien au contraire.
Les raisons sont nombreuses et le prix du baril devrait encore rester très ferme ces prochains mois. Il y a évidemment la crise ukrainienne qui explique cette hausse, mais également l’enlisement des discussions dans le dossier iranien. Il faut aussi pointer les tensions très vives au Moyen-Orient, mais aussi les conditions hivernales aux Etats-Unis.
Et pour être complet, même si l’OPEP+ a confirmé l’augmentation de sa production de 400.000 barils par jour début février, un certain nombre de pays ne parviennent pas à augmenter leur production pour atteindre les niveaux fixés.
Et pour finir, l’impact d’Omicron se révèle moins pénalisant sur une demande qui reste ferme.
Ralentissement
Alors qu’il est question de hausse de taux aux Etats-Unis, en Chine, de nouvelles baisses de taux ne seraient pas étonnantes vu l’évolution des indices de confiance.
L’indice PMI des services a sérieusement reculé en passant de 53.1 à 51.4, suite aux mesures de confinement imposées par les autorités dans une politique zéro-Covid qui pèse lourdement sur la consommation intérieure.
L’industrie avait aussi été affectée avec en particulier les fermetures des régions de Xian et de Beijing, ce qui fait que l’indice composite est passé de 53 en décembre à 50.1, soit un niveau considéré comme neutre.
Mais clairement, l’économie chinoise devrait encore ralentir au premier trimestre compte tenu de l’évolution de ces indices. Par contre, et malgré les perspectives de baisse de taux, le yuan reste ferme par rapport au dollar.
Baisse des ventes en Europe
On l’a vu avec les indices PMI des services en Europe, l’impact d’Omicron et les mesures de restriction ont pesé sur ce secteur, sans grande surprise évidemment.
Le chiffre des ventes de détail publié par Eurostat va dans le même sens avec un recul de 3% dans la zone euro et de 2.8% dans l’UE en décembre 2021 par rapport à novembre 2021. Mais par rapport à décembre 2020, elles ont augmenté de 2% dans la zone euro et de 2.6% dans l’UE.
Il est intéressant d’observer les chiffres par pays, et de constater que les plus fortes hausses ont été observées dans les pays d’Europe de l’Est, pays qui ont connu des hausses de salaires compte tenu des tensions sur le marché de l’emploi. Et donc, les hausses annuelles les plus marquées ont été enregistrées en Slovénie (+44,1%), en Lituanie (+16,2%) et en Estonie (+12,6%).
La hausse des prix est évidemment aussi un facteur qui a certainement pesé sur les ventes de détail en fin d’année et en particulier la hausse des prix de l’énergie.