Hausse des taux longs et volatilité du prix du baril

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Les indicateurs PMI en zone euro ont été meilleurs que prévu, mais c’est sans doute avancer pour mieux reculer, car les enquêtes ont été menées avant la quatrième vague qui va inéluctablement peser sur le moral et sur l’activité.

Mode Lungo

Les indicateurs PMI en zone euro ont été meilleurs que prévu, mais c’est sans doute avancer pour mieux reculer, car les enquêtes ont été menées avant la quatrième vague qui va inéluctablement peser sur le moral et sur l’activité.

Hausse surprise

La surprise est double, car d’une part la hausse concerne aussi bien les services que l’industrie, et d’autre part cette hausse intervient alors que les prix continuent de monter.

Si on prend l’évolution des indices PMI en zone euro comme référence, on voit bien une hausse concomitante de la confiance dans les deux secteurs, ce qui fait passer l’indice composite de 54.2 à 55.8. Et sans aller plus en détail pour les chiffres pour la France et l’Allemagne, il faut quand même pointer la hausse de l’indice des services en France qui est passé de 56.6 à 58.2, affichant ainsi son niveau le plus élevé depuis 4 ans.

Autant dire que la position de la BCE sera encore plus compliquée lors de sa réunion de décembre car ces indices plaident en faveur de la fin du PEPP en mars 2022. Et la hausse des prix demeure toujours bien présente et pèse sur l’activité industrielle en particulier.

Hausse des taux

La Banque centrale de Nouvelle Zélande a procédé à une deuxième hausse de son taux directeur de 0.25% pour le porter à 0.75%. Cette hausse n’est en rien une surprise et elle est totalement conforme au scénario compte tenu de la hausse de l’inflation et des prix de l’immobilier.

La Banque centrale a clairement laissé entendre qu’elle privilégiera les hausses par étape de 0.25% et table sur un taux de 2.5% fin 2023.

Le dollar néo-zélandais s’est affaibli par rapport au dollar américain après cette annonce, d’une part parce que les taux en dollars américains sont à la hausse ce qui pousse cette devise à la hausse par rapport à toutes les devises. Et d’autre part, parce que les anticipations d’une hausse de taux plus importante ont été déçues et que la Banque centrale a exclu des hausses plus agressives.

Il faut dire aussi que le dollar est clairement soutenu par la reconduction de Powell, reconduction qui a clairement renforcé le scénario d’un tapering plus rapide. Avec comme conséquence une hausse des taux longs aux Etats-Unis qui se poursuit et un rendement du treasury 2 ans qui se situe à son niveau le plus élevé depuis mars 2020.

Une goutte d’eau dans l’océan

Après avoir tenté en vain de convaincre les pays de l’OPEP+ d’augmenter leur production pour faire baisser les prix, Biden a décidé de libérer des millions de barils des réserves stratégiques américaines en concertation avec la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, le Japon et la Grande-Bretagne.

Il faut dire que sa cote de popularité s’est effondrée et que la hausse des prix est une des raisons de cette chute.

Mais cette annonce est une goutte d’eau dans l’océan quand on sait que les Etats-Unis vont libérer 50 millions de barils, soit l’équivalent d’environ deux jours et demi de la demande américaine, que l’Inde évoque 5 millions de barils, tandis que la Grande-Bretagne a indiqué qu’elle autoriserait la libération volontaire de 1,5 million de barils.

Conséquence, le prix du baril est reparti à la hausse (évidemment) en repassant au-dessus des 80$, certains craignant que l’OPEP+ lors de sa réunion du 2 décembre prochain, en réaction, n’augmente pas sa production comme attendu. En arguant que la nouvelle vague de Covid qui frappe l’Europe pourrait peser sur la demande dans les prochains mois.

La Turquie un futur Liban ?

Heureusement que la courbe n’illustre pas l’évolution des hospitalisations dans un pays européen. Elle reprend une nouvelle fois l’évolution de la livre turque par rapport au dollar, livre turque qui a perdu 15% de sa valeur en une seule journée.

C’est à un véritable crash auquel nous avons assisté hier avec des conséquences dramatiques pour la population et face à laquelle la Banque centrale est totalement impuissante.

Reprise au Japon

Alors que l’Europe replonge dans une nouvelle vague et que cette dernière est glacée et glaçante, le Japon voit son activité repartir avec l’assouplissement des mesures de restriction.

C’est ce qui ressort très clairement des indices PMI publiés ce matin avec un indice PMI manufacturier qui est à son plus haut niveau depuis près de quatre ans, et celui des services à son plus haut depuis deux ans.

Le seul bémol, mais qui n’est pas propre au Japon, est la hausse des prix avec une hausse des prix des intrants la plus rapide depuis 13 ans. Cette hausse des prix est en plus accentuée par la baisse du yen par rapport au dollar qui augmente le coût des importations et en particulier du prix du baril. Raison pour laquelle le Japon s’est associé aux Etats-Unis dans la décision d’écouler une petite partie de ses réserves de pétrole pour tenter de faire baisser les prix. Mais tentative qui est clairement un coup d’épée dans l’eau.

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