Quand les politiques perturbent l’économie

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Les indices PMI en zone euro ont bien confirmé que le pic de l’activité a eu lieu cet été, et que l’on connait maintenant un tassement de l’activité, en partie accentué par les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et la hausse de l’inflation.

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Les indices PMI en zone euro ont bien confirmé que le pic de l’activité a eu lieu cet été, et que l’on connait maintenant un tassement de l’activité, en partie accentué par les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et la hausse de l’inflation.

Ralentissement

Comme le montre le graphique, l’indice PMI composite dans la zone euro a reculé en passant de 56.2 à 54.3 en octobre confirmant que le quatrième trimestre sera marqué par un ralentissement de l’activité.

Ce ralentissement est la conséquence de la hausse des prix, le sous-indice des prix est ainsi passé de 70.9 à 73.1, soit son niveau le plus élevé depuis le début de cette indice à la mi-1998. Hausse des prix qui se reflète dans les anticipations d’inflation dans la zone euro qui ont dépassé le niveau des 2% pour la première fois depuis septembre 2014 comme le montre le graphique.

Si l’indice PMI manufacturier a relativement peu évolué d’un mois à l’autre, c’est l’indice PMI des services qui a été le plus affecté par cette hausse des prix et qui a tiré l’indice composite vers le bas.

Pour autant, avec le niveau actuel, nous restons largement au-dessus du seuil des 50, ce qui indique qu’il s’agit d’un ralentissement mais que la croissance sera encore soutenue.

Détourner l’attention

La livre turque a connu une nouvelle forte baisse après une nouvelle provocation d’Erdogan, coutumier du fait, qui essaye de détourner l’attention sur l’état désastreux de l’économie turque.

Il a en effet demandé à son ministère des affaires étrangères d’expulser les ambassadeurs des États-Unis et de neuf autres pays occidentaux pour avoir exigé la libération d’Osman Kavala.

Dans une déclaration conjointe le 18 octobre, les ambassadeurs du Canada, du Danemark, de la France, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis ont appelé à une résolution juste et rapide du cas de Kavala, et à sa “libération urgente”.

Cette fuite en avant d’Erdogan est clairement considérée comme une manœuvre de diversion pour faire oublier l’état de l’économie alors que se profile des élections en 2023. Mais cette fuite en avant pourrait inciter les agences de rating a encore abaisser le rating de la Turquie.

Double confirmation

Powell est en passe de réussir à faire accepter par les marchés que la FED entame son tapering sans provoquer des hausses brutales des taux ni des tensions sur les marchés financiers.

Il a ainsi déclaré vendredi « je pense qu’il est temps de réduire les achats d’actifs, mais pas de relever les taux d’intérêt ». Et de poursuivre en déclarant « notre politique est bien positionnée pour gérer un éventail de résultats plausibles. Nous devons observer, et observer attentivement, et voir si l’économie évolue conformément à nos attentes, et adapter la politique en conséquence ».

Comme le montre le graphique, la remontée du rendement du treasury 10 ans est contenue malgré cette perspective du tapering. Et l’évolution du rendement du treasury 2 ans montre que le marché anticipe une hausse des taux qui n’interviendra qu’après la fin des rachats d’actifs donc pas avant la fin 2022.

Pas du tout la même configuration

La Banque centrale de Russie n’est pas du tout dans la même situation que la FED et a encore décidé de procéder à une hausse de taux pour contrer la hausse de l’inflation (voir graphique).

Elle a décidé d’augmenter de 0.75% son taux directeur pour le porter à 7.5%, tout en n’excluant pas la possibilité d’encore ajuster ce dernier d’ici la fin de l’année. Il faut dire qu’elle a révisé à la hausse ses prévisions d’inflation  pour cette année dans une fourchette entre 7.4-7.9% contre 5.6-6.2% précédemment. Tout en espérant que ces mesures ramèneront l’inflation entre 4-4.5% en 2022.

Prospérité commune

Toutes les mesures prises ces derniers temps par les autorités chinoises visent à atteindre l’objectif qu’a fixé Xi Jinping, celui de la « prospérité commune ».

Et dans cet optique, la mise en place d’un impôt foncier se dessine avec comme objectif aussi de dissuader les achats spéculatifs et ralentir les prix de l’immobilier.

Ce samedi, l’organe décisionnel suprême du parlement chinois a déclaré qu’il allait déployer une taxe immobilière pilote dans certaines régions, et qu’elle s’appliquerait aux biens résidentiels et non résidentiels ainsi qu’aux propriétaires de terrains et de biens immobiliers, mais ne s’appliquerait pas aux terrains ruraux légalement détenus ou sur lesquels des résidences sont construites.

A ce stade, on ne connait pas encore les régions pilotes, mais les provinces de Zhejiang et Guangdong, soit les plus riches, seraient les premières sur la liste.

Cette mesure serait un apport conséquent de nouveaux moyens financiers pour l’Etat mais intervient dans un contexte particulièrement tendu pour le secteur de la construction.

Mais il faut vraiment l’interpréter dans la volonté de Xi Jinping de réduire les inégalités et de rappeler la primauté de l’Etat.

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