Tarifs douaniers : moins d’impact, mais des basculements majeurs

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L’impact des tarifs douaniers va encore se faire sentir sur la première partie de l’année 2026, mais clairement leur impact a été moindre que ce que l’on pouvait craindre, mais ont provoqué des basculements de flux importants.

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L’impact des tarifs douaniers va encore se faire sentir sur la première partie de l’année 2026, mais clairement leur impact a été moindre que ce que l’on pouvait craindre, mais ont provoqué des basculements de flux importants.

Basculements

Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur le graphique qui reprend l’évolution des exportations chinoises sur un an. Sans surprise, elles ont reculé très nettement à destination des Etats-Unis avec une baisse de 26,9 %.

Mais elles ont été largement compensées par une hausse des exportations à destination de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine et de l’Europe.

Intéressons-nous à la deuxième ligne du graphique qui montre que les exportations vers le Vietnam ont augmenté de 24,3 % sur un an.

Le Vietnam est non seulement devenu la tête de pont de la Chine vers les Etats-Unis, mais les entreprises chinoises ont pris d’assaut l’économie vietnamienne pour compenser l’atonie de la demande intérieure chinoise.

Résultat, le gouvernement vietnamien a déclaré que l’économie était en bonne voie pour atteindre un taux de croissance de plus de 8 % cette année, et qu’il vise un taux de croissance de 10 % l’année prochaine.

Le gouverneur adjoint de la Banque centrale, Pham Thanh Ha, a constaté que la croissance du crédit avait augmenté de 19,41 % par rapport à l’année précédente. Et a abondé dans le sens du gouvernement, estimant que « la croissance du crédit a activement contribué à la croissance économique, qui devrait être supérieure à 8 % cette année et à 10 % l’année prochaine ».

Activité soutenue en Inde

Selon les derniers chiffres, la production industrielle en Inde a augmenté de 6,7 % en taux annuel en novembre, soit son taux le plus élevé depuis deux ans.

Ce chiffre a été soutenu parce qu’au mois d’octobre la production industrielle n’avait été que de 0,5 % en taux annuel à cause des pluies intenses.

Dans le détail, la production manufacturière a augmenté de 8% en taux annuel en novembre, contre une hausse révisée de 2% en taux annuel en octobre.

L’activité minière a augmenté de 5,4 % en taux annuel en novembre, contre une baisse de 1,8 % en octobre, et la production de biens de consommation durables, y compris les voitures et les téléphones, a augmenté de 10,3% en taux annuel en novembre contre une baisse révisée de 1,3% en octobre.

Et pour être complet, la production de biens d’équipement a augmenté de 10,4% en taux annuel en novembre, contre une hausse révisée de 2,1% en octobre.

Changement de régime

Alors que le marché obligataire a connu cette année pas mal de tension, en particulier sur la partie longue de la courbe, les opérateurs sur le marché obligataire attendent avec une certaine fébrilité et inquiétude de voir les conséquences de l’impact du changement du système de retraite aux Pays-Bas.

En effet, à partir du 1er janvier, ce système de retraite professionnelle, le plus important de l’UE, commencera à passer à un nouveau système, qui ne promettra plus de prestations, ce qui permettra à ce secteur de près de 2 billions d’euros d’acheter des actifs plus risqués.

La crainte pour les opérateurs étant que ce changement pourrait accroître la pression sur les obligations d’Etat à long terme, qui font déjà l’objet d’une demande réduite de la part des grands acheteurs, tels que les Banques centrales et les fonds de pension, à un moment où les dépenses budgétaires sont élevées.

Ce changement a été dicté par la période de taux d’intérêt bas et par le vieillissement de la population, deux éléments qui menaçaient les fondements du système, ce système étant un des rares cas continuant à promettre des prestations définies au moment de la retraite.

Heureusement, la transition se fera en douceur, et les fonds de pension disposeront de douze mois pour ajuster leurs portefeuilles.

Mais malgré tout, inéluctablement, ces fonds vont réduire leurs avoirs en obligations d’Etat et en swaps de taux d’intérêt sur les longues périodes pour un montant d’environ 100 à 150 milliards d’euros, selon les estimations de la Banque centrale néerlandaise.

Les marchés ont déjà intégré une partie de ce mouvement, avec par exemple le rendement de l’obligation allemande à 30 ans qui se situe à son niveau le plus élevé depuis juillet 2011.

Car au moment où les fonds de pension néerlandais vont acheter moins d’obligations à long terme, les gouvernements européens augmentent leur besoin de financement, en particulier pour le secteur de la défense. Et c’est encore plus vrai pour l’Allemagne qui, pour financer son plan de relance, va revenir massivement sur le marché obligataire.

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Merci pour ce graphique très intéressant. Un point me surprend, et je m’étonne que vous ne le mentionnez pas : Le net recul des exportations Chinoises vers la Russie. J’aurais imaginé le contraire…à moins que les chiffres officiels vers ce pays soient tronqués.