Tout et son contraire. Vendredi, Trump menaçait l’UE d’imposer des droits de douane de 50% à partir du 1er juin. Dimanche, il est revenu sur sa menace, partiellement, en repoussant la date au 9 juillet.

Une véritable girouette
Tout et son contraire. Vendredi, Trump menaçait l’UE d’imposer des droits de douane de 50% à partir du 1er juin. Dimanche, il est revenu sur sa menace, partiellement, en repoussant la date au 9 juillet.
Des marchés déboussolés
Autant dire que cette nouvelle volte-face a provoqué pas mal de remous dans les marchés financiers, qui, vendredi, avaient vu les bourses, une nouvelle fois, partir dans le rouge.
Ce changement est intervenu après que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lui ait dit que l’Union européenne avait besoin de plus de temps pour parvenir à un accord.
« L’Europe est prête à faire avancer les négociations de manière rapide et décisive. Pour parvenir à un bon accord, nous aurions besoin de temps jusqu’au 9 juillet ».
Mais cette nouvelle tension va laisser des traces, et la défiance vis-à-vis des actifs américains devrait continuer avec un dollar qui a très sensiblement reculé par rapport à l’euro ce matin.

Car il devient évident pour tout le monde que, quoi qu’il se passe le 9 juillet, les droits de douane seront supérieurs à ceux qui étaient en vigueur avant le 20 janvier, ce qui pèsera sur la croissance américaine inéluctablement.
Rajoutons, que dans son nouveau délire, Trump s’en est pris à Apple en menaçant de prélever 25 % sur tous les iPhones importés achetés par les consommateurs américains.
Mieux que prévu
Des droits de douane de 50% seraient évidemment une véritable catastrophe pour l’Europe et elle dispose de moins de pouvoir de rétorsion que la Chine. Il faut dès lors souhaiter que les négociations aboutissent à un accord, tout en revoyant notre flux commercial pour à l’avenir ne plus dépendre autant des Etats-Unis.
L’Europe doit se prendre en main, et doit abandonner cette posture de dépendance et il y a urgence.
En attendant, nous avons quand même eu une bonne nouvelle, vendredi, avec une révision à la hausse de la croissance au premier trimestre en Allemagne.
En effet, cette dernière a progressé de 0,4% contre une première estimation de 0,2%, mais c’est essentiellement en raison d’une forte hausse des exportations vers les Etats-Unis.

Avec ce chiffre, l’économie allemande fait mieux que la zone euro, et il faut remonter au troisième trimestre 2022 qui avait affiché une croissance de 0,6% pour retrouver un chiffre aussi solide.
Même si l’euphorie n’est pas de mise, l’industrie en Allemagne montre quand même des signes de reprise, ce qui est aussi ressorti dans l’indice PMI manufacturier. Et le fonds d’infrastructure de 500 milliards d’euros aura, dans le futur, un effet d’entraînement pour l’économie qui soutiendra l’industrie.
Autre point positif, si clairement les exportations ont porté la croissance avec une hausse de 3,2% par rapport au trimestre précédent, la consommation a également fortement progressé avec une hausse de 0,5%.
Se renforcer
Alors que le yuan se renforce par rapport au dollar, façon subtile de montrer sa bonne volonté, la Chine continue de consolider ses relations commerciales avec ses voisins, ce qui est plus compliqué pour l’Europe.

Le Premier ministre chinois Li Qiang est en effet en visite en Indonésie avant de se rendre en Malaisie pour un sommet ASEAN-GCC (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar).
Il a également annoncé que la Chine étudiait de nouveaux moyens d’action face à un ordre économique et commercial international « gravement touché », et qu’elle pourrait mettre en place « des mesures non conventionnelles ».
Pour fédérer les différents pays de la région, Li a souligné que « la fragmentation des chaînes industrielles et d’approvisionnement s’est accentuée et les barrières commerciales ont augmenté, ce qui a eu un impact considérable sur le développement économique de tous les pays ».
Et il a également déclaré que la Chine continuerait à renforcer la coopération économique avec davantage de pays afin de soutenir le développement des entreprises chinoises à l’étranger.
