Tout et son contraire, avec des mouvements erratiques aussi bien sur les bourses, que sur les taux, les devises, les matières premières, sans réelle tendance.

Pas d’apaisement en vue
Tout et son contraire, avec des mouvements erratiques aussi bien sur les bourses, que sur les taux, les devises, les matières premières, sans réelle tendance.
Mouvements erratiques
L’euro s’est encore un peu renforcé par rapport au dollar et les futures sur les bourses européennes sont orientés assez nettement à la hausse, après que l’Ukraine ait accepté l’idée d’un cessez-le-feu d’un mois. L’élément positif étant que les Etats-Unis reprennent immédiatement leur aide aux Ukrainiens après cette annonce. Mais par contre, aucune information sur les éléments de cet accord et des garanties pour l’Ukraine et évidemment tout va dépendre de la réponse de la Russie.
Concernant la bourse américaine, elle a évolué au gré des annonces concernant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium au Canada. Trump a menacé de doubler ces derniers pour les porter à 50 %, puis est revenu sur sa décision, après que l’Ontario a suspendu son projet de surtaxe sur l’électricité exportée.
Les investisseurs s’inquiètent aussi des signes qui montrent une baisse des réservations dans le secteur du voyage aux Etats-Unis avec des mises en garde des grandes compagnies aériennes américaines sur la détérioration de leurs résultats à l’avenir.
Autant dire que la publication des données sur l’inflation aux Etats-Unis est attendue avec une certaine nervosité, même s’il est encore trop tôt pour ressentir dans ces chiffres les hausses des droits de douane.
L’inflation est attendue à 2.9% contre 3% en janvier, et l’inflation sous-jacente à 3.2% contre 3.3%.
Baisse de taux ?
La Banque centrale du Canada se réunit aujourd’hui dans un contexte extrêmement tendu et incertain. Elle devrait encore réduire son taux de 0.25% pour le porter à 2.75%, et, si on se base sur l’évolution du rendement de l’obligation à 2 ans, elle devrait encore assouplir sa politique par la suite.

Le dollar canadien, qui avait été mis sous pression dans un premier temps par rapport au dollar américain, s’est repris et s’est stabilisé pour le moment, malgré les derniers soubresauts.
Droits de douane sur l’acier et l’aluminium
C’est en effet aujourd’hui qu’entre en vigueur les droits de douane de 25% sur toutes les importations d’acier et d’aluminium des États-Unis.
La Commission européenne a réagi presque immédiatement en déclarant qu’elle imposerait des droits de douane compensatoires sur 26 milliards d’euros de marchandises américaines à partir du mois prochain.
Le premier ministre australien, Anthony Albanese, qui espérait voir l’Australie exempté de ces droits, a exclu des mesures de rétorsion, car « les droits de douane et l’escalade des tensions commerciales sont une forme d’automutilation économique et une recette pour une croissance plus lente et une inflation plus élevée. Ils sont payés par les consommateurs ».
Les pays les plus touchés par ces droits de douane sont le Canada, premier fournisseur étranger d’acier et d’aluminium des États-Unis, le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud.
Si les entreprises sidérurgiques américaines se réjouissent de ces mesures, le son de cloche est très différent au sein des petites entreprises américaines, tout secteur confondu.
La Fédération nationale des entreprises indépendantes a déclaré, hier, que son indice d’optimisme des petites entreprises avait chuté de 2.1 points à 100.7 le mois dernier. L’indice d’incertitude du NFIB a augmenté de 4 points pour atteindre 104, soit le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré.
« L’incertitude est élevée et croissante sur Main Street, et ce pour de nombreuses raisons », a déclaré Bill Dunkelberg, économiste en chef de la NFIB.
Cette enquête de la NFIB montre que la part des entreprises qui augmentent leurs prix de vente moyens a bondi de 10 points le mois dernier, la plus forte hausse depuis avril 2021, pour atteindre 32 %.
La proportion de propriétaires s’attendant à une amélioration de l’économie a chuté de 10 points pour atteindre 37 %. La proportion de propriétaires estimant que le moment est propice à l’expansion de leur entreprise a chuté de cinq points, la plus forte baisse depuis avril 2020, pour atteindre 12 %.
On est loin des messages triomphalistes de l’administration Trump, un peu d’ailleurs comme pour le secteur pétrolier.
A ce stade, peu de sociétés pétrolières et gazières aux Etats-Unis ont l’intention d’augmenter leurs investissements par rapport à 2024. D’autant plus, qu’avec la baisse assez sensible du prix du baril ces derniers jours, il frôle le niveau où il n’est plus rentable pour elles d’augmenter leur production.

L’annonce de l’OPEP+ de lever une partie de la restriction de production, dans un contexte marqué par des craintes d’un ralentissement aux Etats-Unis qui pèserait sur la demande, explique cette baisse du prix du baril.
Dans ce contexte, les entreprises pétrolières sont plus susceptibles de réduire la production que de l’augmenter, ce qui irait complètement à l’inverse du message de Trump, « drill, baby, drill ».
