J’hésite ce matin de commencer avec l’inflation en Europe, ou avec l’insolente performance de l’économie américaine qui a entraîné une hausse des taux obligataires.
Les taux obligataires en hausse toute
J’hésite ce matin de commencer avec l’inflation en Europe, ou avec l’insolente performance de l’économie américaine qui a entraîné une hausse des taux obligataires.
Amérique insolente
Et je ne parle pas de la dernière sortie de Trump sur l’annexion du Canada ou du Groenland, mais de l’état de l’économie américaine.
C’est ce qui ressort des deux indices publiés hier. D’une part, l’indice ISM des services qui est passé de 52.1 à 54.1 en décembre, porté par une forte demande.
En effet, l’indice des nouvelles commandes montre une augmentation à 54.2 contre 53.7 en novembre, et l’indice de l’activité commerciale a bondi à 58.2 contre 53.7 le mois précédent.
Cette belle performance explique la remontée des taux obligataires aux Etats-Unis, mais c’est surtout parce que l’indice des prix payés pour les intrants des services a grimpé à 64.4, soit le niveau le plus élevé depuis février 2023, contre 58.2 en novembre.
Cet indicateur a renforcé le sentiment que la FED n’allait plus beaucoup réduire ses taux et allait d’office faire une pause en janvier.
Mais ce n’est pas la seule raison, car d’autre part, les offres d’emploi aux États-Unis ont augmenté de manière inattendue en novembre.
De plus, selon le rapport JOLTS, le marché de l’emploi reste solide avec des licenciements qui restaient peu nombreux et des travailleurs peu enclins à quitter leur emploi.
Les offres d’emploi ont augmenté de 259.000 pour atteindre 8.098 millions fin novembre, avec une augmentation qui s’est surtout concentrée dans les petites entreprises.
Par contre, les embauches ont diminué de 125.000 pour atteindre 5.269 millions, les entreprises se montrant prudentes dans l’attente de prendre connaissance des mesures annoncées par Trump.
Ce chiffre des hausses des offres d’emploi est évidemment de bonne augure pour les chiffres sur le marché de l’emploi qui seront publiés vendredi, mais surtout ils montrent que ce dernier demeure solide et qu’il n’a pas besoin d’une baisse complémentaire des taux.
Inflation en zone euro
Les taux obligataires en Europe ne sont pas en reste, portés à la hausse par les taux américains, mais également par le rebond, attendu, mais rebond quand même, de l’inflation.
L’inflation en zone euro est en effet passée de 2.2% en novembre à 2.4% en décembre, et l’inflation sous-jacente de 2.7% à 2.8%.
Ces chiffres ne vont pas modifier l’approche graduelle de la BCE, mais sans doute vont venir renforcer la position des « faucons » qui pourraient inciter cette dernière à moins réduire ses taux que prévu.
D’autant plus que les attentes des ménages en zone euro en matière d’inflation ont augmenté. Selon un sondage de la BCE, les ménages s’attendent à ce que les prix augmentent de 2.6 % au cours des 12 prochains mois, contre 2.5 % précédemment. Et pour les trois années à venir ils s’attendent à ce qu’ils augmentent à 2.4% contre 2.1% précédemment, soit le niveau le plus élevé depuis juillet.
Comme le montre le graphique publié par Eurostat, l’inflation en zone euro fin 2024 n’est pas vraiment homogène, et la Belgique a le triste privilège de se situer sur la première marche.
Soutenir la demande
Les autorités chinoises cherchent par tous les moyens à, enfin, soutenir la demande intérieure, conscientes que tant que cette dernière ne redémarre pas l’économie chinoise ne s’en sortira pas.
Elles ont ainsi décidé de mettre en place un programme de reprise de biens de consommation et d’offrir des subventions pour des biens numériques.
Dans cette liste de biens de consommation on retrouve des produits comme les fours à micro-ondes, les purificateurs d’eau, les lave-vaisselle et les cuiseurs de riz. Et dans celle de ceux pouvant bénéficier de subventions, on retrouve les téléphones portables, les tablettes, les montres intelligentes et les bracelets de moins de 6.000 yuans, subventions qui pourraient être de 15 %.
Le gouvernement aurait alloué une enveloppe d’environ 11 milliards de dollars (81 milliards de yuans) pour l’année 2025 pour financer ces échanges de biens. Cela peut sembler important, mais il faut savoir que l’année dernière, la Chine avait alloué environ 150 milliards de yuans pour subventionner le remplacement de vieux appareils, de voitures, de vélos et d’autres biens.
Preuve d’ailleurs que ces mesures laissent perplexes, on n’assiste pas à une hausse de la bourse chinoise depuis le début de l’année, bien au contraire.
Les autorités ne sont en tout cas pas en reste, car Reuters a rapporté la semaine dernière que des millions de fonctionnaires chinois avaient reçu des augmentations de salaire.
Il faudra voir si ces mesures redonneront confiance aux ménages dont le moral a été complètement plombé par la crise immobilière, crise qui n’est pas encore terminée.