Dans la continuité de mes propos d’hier, les indices en Chine, ce matin, montrent également que l’industrie peine à se reprendre, tout en posant aussi la question de l’impact des mesures de soutien.
L’économie chinoise continue d’interroger
Dans la continuité de mes propos d’hier, les indices en Chine, ce matin, montrent également que l’industrie peine à se reprendre, tout en posant aussi la question de l’impact des mesures de soutien.
Indices en Chine
Il s’agit en l’occurrence des indices PMI officiels qui ont été publiés ce matin. Même si l’indice manufacturier demeure au-dessus des 50, clairement l’industrie en 2024 ne s’est pas réellement reprise.
Cet indice est passé de 50.3 en novembre à 50.1 en décembre, continuant de flirter avec le niveau neutre.
Dans le détail, le sous-indice des nouvelles commandes a atteint 51.0, un plus haut de huit mois, contre 50.8 en novembre. Par contre, les sous-indices des nouvelles commandes à l’exportation, de l’emploi et des prix à la production sont tous restés fermement en territoire négatif.
Une bonne nouvelle cependant, l’indice PMI non manufacturier a augmenté à 52.2 contre 50.0 en novembre, suite à une hausse des secteurs des services financiers, des télécommunications et des voyages en Chine.
A ce stade, on ne peut pas dire pour autant que les mesures déployées par les autorités ont boosté fortement l’économie chinoise, alors que se profile à l’horizon le spectre Trump.
Et la faiblesse du yuan limite la marge de manœuvre des autorités d’utiliser la baisse de la devise pour compenser les éventuelles hausses des tarifs douaniers que Trump pourrait mettre en place.
L’année 2024 se termine avec beaucoup d’interrogations sur la situation en Chine, et si l’ampleur des mesures annoncées est impressionnante, l’impact en demeure encore très incertain.
Prix des matières premières
Cette année, il a beaucoup été question de l’envolée de l’or, mais ce n’est clairement pas la seule matière première qui a connu une forte hausse.
En effet, le prix du cacao a presque triplé en 2024, dépassant de loin les gains des autres matières premières.
Pour rappel, les principaux producteurs de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont subi des pertes de récolte en raison de conditions météorologiques défavorables, de maladies des fèves, et de la réduction des plantations au profit de l’exploitation illégale de mines d’or.
Même constat pour le café dont le prix s’est également envolé à cause de la sécheresse et la situation devrait rester compliquée avec des craintes de l’impact de la sécheresse sur la prochaine récolte au Brésil.
Par contre, le pétrole et les métaux ont subi la faiblesse de la demande chinoise, situation d’autant plus marquée pour le pétrole où le déséquilibre entre l’offre et la demande a fortement pesé.
Les prix du minerai de fer en Chine devraient afficher une baisse de 15% cette année.
Par contre, l’or et l’argent ont augmenté de plus de 25% cette année, le prix de l’or ayant été soutenu par les achats des Banques centrales.
Concernant les matières premières agricoles, les conditions météorologiques ont fameusement perturbé la production avec une hausse assez marquée des prix de l’huile de palme. Ainsi qu’une hausse très importante des prix du caoutchouc.
En revanche, le soja, le maïs et le blé ont profité de récoltes abondantes avec comme conséquence une baisse des prix sur l’ensemble de l’année.
Concernant le soja, le Brésil, principal exportateur de soja, est en passe de fournir des quantités record en 2025, ce qui lui permettra de répondre à une augmentation de la demande chinoise si une guerre commerciale entre Washington et Pékin devait éclater.
Le tableau reprend les variations de prix sur l’année 2024, source LSG.
Les conditions climatiques deviennent année après année un énorme facteur d’incertitude, et alors que 2024 s’annonce comme l’année la plus chaude, la situation ne devrait pas s’améliorer.
Je m’en voudrais de terminer ma dernière chronique de l’année sur une note aussi négative, mais c’est hélas une réalité. Mais restons indirectement dans les matières premières agricoles et en particulier le lait.
Le lait permet de réaliser entre autres de vieux Comté, et quand ce dernier est bien affiné, en le dégustant nous pouvons sentir craquer sous la dent de petits cristaux. Ces derniers, salés et subtilement parfumés, je les prenais à tort pour du sel.
Ce qui n’est absolument pas le cas, mais le résultat du processus d’affinage. En effet, durant cette évolution, des enzymes viennent rompre les protéines du lait et entraînent la création de divers acides aminés. Et un de ces acides est la tyrosine qui forme ces petits cristaux.
Et c’est cette tyrosine qui stimule les papilles avec un effet qui n’est pas sans rappeler la saveur umami. Je voulais terminer sur cette image, en vous souhaitant que cette année nouvelle vous apporte ces petits moments tout simples, comme ces cristaux de tyrosine qui croquent sous les dents et qui apportent un sentiment de plénitude, ces moments qui arrêtent simplement le temps, le temps d’apprécier l’instant présent.