Il faudra s’y habituer de nouveau

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Si quelqu’un avait encore le moindre doute sur les intentions de Trump, ce dernier a précisé clairement ses intentions sur l’imposition des droits de douane, alors même que la nomination de Bessent avait rassuré.

Mode Lungo

Si quelqu’un avait encore le moindre doute sur les intentions de Trump, ce dernier a précisé clairement ses intentions sur l’imposition des droits de douane, alors même que la nomination de Bessent avait rassuré.

Intentions de Trump

Avant de revenir sur ses propos, une petite réflexion. Trump nous avait déjà habitué, lors de son premier mandat, à intervenir intempestivement tout le temps et sur tout. La journée d’hier nous montre qu’il n’a pas changé et qu’il va, durant 4 ans, jouer avec les nerfs des marchés, des autres pays, des dirigeants, et j’en passe.

Car à peine avoir nommé Bessent comme secrétaire au Trésor, ce qui laissait espérer une approche pragmatique des rapports commerciaux, que Trump s’est empressé de refroidir les espoirs.

Il a en effet déclaré que, lorsqu’il prendra ses fonctions le 20 janvier, il imposerait des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique jusqu’à ce que ces pays mettent un frein au trafic de la drogue, en particulier le fentanyl, et aux migrants qui traversent la frontière.

Et je vous livre son message sur Truth Social, « le 20 janvier, dans le cadre de l’un de mes nombreux premiers décrets, je signerai tous les documents nécessaires pour imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25 % sur TOUS les produits entrant aux États-Unis et à leurs ridicules frontières ouvertes ».

Cette menace pourrait être  lourde de conséquences quand on sait, qu’en 2023, plus de 83 % des exportations mexicaines étaient destinées aux États-Unis et 75 % des exportations canadiennes étaient destinées à ce pays.

Concernant la Chine, il s’en est pris aussi à cette dernière, l’accusant de ne pas prendre des mesures suffisamment énergiques pour stopper le flux de drogues illicites qui traversent la frontière entre les États-Unis et le Mexique. En déclarant « jusqu’à ce qu’ils arrêtent, nous imposerons à la Chine des droits de douane supplémentaires de 10 %, en plus de tous les autres droits de douane, sur tous leurs produits entrant aux États-Unis d’Amérique ».

Ces différentes déclarations ont sérieusement refroidi les marchés, avec des bourses asiatiques qui ont pratiquement effacé toute leur hausse de la journée et des futures en net recul pour les bourses européennes.

Bien évidemment, le peso mexicain, déjà en recul par rapport au dollar depuis les élections, a encore accentué sa baisse.

En tout cas le ton est donné et nous allons devoir attacher nos ceintures.

Risques inflationnistes

Même si les intentions de Trump sont, sans aucun doute aussi, une façon de mettre la pression pour revoir des accords ou en obtenir de nouveaux, le risque est très élevé que l’imposition de tarifs douaniers supplémentaires, même partiels, n’entraîne une hausse de l’inflation.

Ce risque d’une reprise de l’inflation préoccupe aussi la Banque d’Angleterre avec l’arrivée du nouveau gouvernement.

La vice-gouverneure de la Banque d’Angleterre, Clare Lombardelli, a en effet déclaré qu’elle était plus préoccupée par le risque que l’inflation soit plus élevée que plus basse.

Même si les risques étaient équilibrés, cela n’empêche que « à ce stade, je suis plus préoccupée par les conséquences possibles si la hausse se matérialise, car cela pourrait nécessiter une réponse plus coûteuse de la politique monétaire ».

Elle s’inquiète en particulier des pressions sur les salaires, et elle n’exclut pas de voir l’inflation se stabiliser au tour des 3% au début 2025, tout en s’inquiétant des risques de ralentissement de l’économie.

Pas vraiment de surprise

L’indice IFO en Allemagne a chuté plus que prévu, sans surprise hélas, en passant de 86.5 à 85.7.

Comme le montre le graphique, la baisse a touché tous les secteurs à l’exception du commerce, mais c’était évidemment avant les déclarations de Trump, qui n’ont, pas encore, concerné les exportations européennes. Ce qui signifie que l’indice IFO n’en a probablement pas encore fini de dégringoler, sans parler de l’incertitude politique avec la tenue des élections en février en Allemagne.

Le seul élément positif est le recul du prix du baril dans la perspective d’un accord entre Israël et le Hezbollah, même si cet impact reste quand même limité. Car c’est clairement parce que le marché demeure déséquilibré que le prix du baril ne remonte plus.

Ce qui devrait d’ailleurs inciter l’OPEP+ à ne pas changer sa décision du mois d’octobre, à savoir de maintenir ses réductions de production jusqu’au mois de janvier. D’autant plus, que Trump a clairement laissé entendre qu’il souhaitait augmenter la production de pétrole américain.

En sachant que la demande chinoise pourrait ralentir l’année prochaine, le déséquilibre du marché pourrait encore s’aggraver.

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