La Banque centrale d’Australie continue de faire cavalier seul, mais elle risque de se sentir bien seul alors que les baisses de taux devraient s’enchaîner à partir du mois de septembre, même si ces dernières ne se feront que par étape de 0.25%.
Baisse graduelle des taux en vue
La Banque centrale d’Australie continue de faire cavalier seul, mais elle risque de se sentir bien seule alors que les baisses de taux devraient s’enchaîner à partir du mois de septembre, même si ces dernières ne se feront que par étape de 0.25%.
Bien seule
Les minutes de la dernière réunion de la Banque centrale d’Australie ont confirmé que, non seulement, le conseil avait envisagé de relever son taux d’intérêt, mais que les taux allaient rester restrictifs pendant « une période prolongée ».
Pour expliquer cette prise de position, le conseil constate que l’inflation sous-jacente à 3.9% reste trop élevée et que dès lors les anticipations de marché d’une baisse des taux en décembre sont irréalistes, alors que l’inflation ne devrait revenir à sa fourchette cible de 2 à 3% qu’en 2026.
D’où la nécessité de maintenir les taux inchangés pour une longue période, car « les membres ont également observé que le maintien de l’objectif de taux d’escompte à son niveau actuel pendant une période plus longue que ce qu’impliquent actuellement les prix du marché, pourrait être suffisant pour ramener l’inflation à son niveau cible dans un délai raisonnable, mais que le conseil devra réévaluer cette probabilité lors de ses prochaines réunions ».
Le dollar australien en hausse par rapport au dollar américain s’est encore un peu plus renforcé, même si le marché continue de tabler sur une baisse de taux d’ici la fin de l’année. Il faut souligner aussi que le dollar américain est en recul contre la majorité des devises dans la perspective du premier assouplissement de la FED en septembre.
A propos de baisse de taux
Le directeur de la Banque centrale finlandaise, Olli Rehn, a ouvert le premier la porte à une baisse des taux en septembre en faisant le constat suivant, « l’augmentation récente des risques de croissance négative dans la zone euro a renforcé les arguments en faveur d’une baisse des taux lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la BCE en septembre, à condition que la désinflation soit effectivement en bonne voie ».
Il pointe ce que nous avons tous constaté, à savoir, « les mauvaises nouvelles concernent les perspectives de croissance : il n’y a pas de signes clairs de reprise dans le secteur manufacturier. Nous devons également prendre en compte le fait que le ralentissement de la production industrielle pourrait ne pas être aussi temporaire que prévu ».
Pour autant, il n’a pas ouvert la porte à des baisses importantes des taux, mais par petits pas, car « le chemin à parcourir pour atteindre l’objectif à moyen terme de 2 % de la BCE sera probablement semé d’embûches cette année ».
La Banque centrale suédoise devrait, aujourd’hui, réduire pour la deuxième fois son taux directeur pour le porter à 3.50%, tout en laissant la porte ouverte à deux autres baisses de taux d’ici la fin de l’année. Sans effet négatif sur la couronne suédoise par rapport à l’euro, étant donné que la BCE devrait suivre le mouvement en septembre.
Discussions laborieuses
Les discussions sont compliquées pour la formation du gouvernement en Belgique, et ne parlons même pas de la France où la situation semble inextricable.
Et pourtant, dans un cas comme dans l’autre, le temps presse car ils doivent remettre à la Commission européenne en septembre un plan en vue de réduire le déficit budgétaire.
Avec une épée de Damoclès qui est le risque d’une baisse de la note de crédit. Pour la Belgique, Fitch a confirmé la note AA- vendredi, mais avec des perspectives qui restent négatives.
Pour expliquer ces perspectives négatives, Fitch constate, qu’à ce stade, l’assainissement budgétaire est insuffisant pour stabiliser la dette à moyen terme.
Car l’augmentation des coûts liés au vieillissement, l’indexation élevée des dépenses suite à l’inflation et l’augmentation des coûts du service de la dette créent un environnement difficile pour l’assainissement budgétaire.
Dans son scénario de base, Fitch s’attend à ce que le déficit budgétaire atteigne 4.5 % en 2026, contre 4.4 % en 2023.
En ce qui concerne la croissance économique, l’agence de notation prévoit un ralentissement de la croissance du PIB à 1.1 % cette année, un taux de 0.9 % en 2025 et de 1 % en 2026.
Prix du pétrole en recul
Les prix du pétrole ont encore légèrement baissé cette nuit après qu’Israël ait accepté une proposition visant à résoudre les désaccords bloquant un accord de cessez-le-feu à Gaza. Le recul avait été plus marqué hier à cause de la faiblesse de l’économie chinoise.
Un accord de cessez-le-feu semble possible, ce qui devrait réduire les risques sur les chaînes d’approvisionnement.
Et comme les chiffres en Chine ont montré que la demande de pétrole a diminué, le mouvement de repli du prix du baril s’est poursuivi. Mais la baisse des taux attendue aux Etats-Unis pourrait vite mettre un terme à cette correction, car elle soutiendra la consommation et dès lors la demande de pétrole.