La FED veut se donner du temps

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Powell n’a pas l’intention de changer d’avis, et ne se laisse pas impressionner par les remarques acerbes de Trump, car il estime que la FED ne dispose pas de tous les éléments en main encore à ce stade.

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Powell n’a pas l’intention de changer d’avis, et ne se laisse pas impressionner par les remarques acerbes de Trump, car il estime que la FED ne dispose pas de tous les éléments en main encore à ce stade.

Statu quo et prudence

Powell estime qu’il faudra attendre l’été pour voir les effets de la hausse des droits de douane sur l’inflation.

Et dès lors une baisse des taux en juillet serait prématurée, et pour la suite « je ne veux pas pointer du doigt une réunion en particulier. Je ne pense pas que nous devions être pressés, étant donné que le marché de l’emploi reste solide et qu’il y a tant d’incertitudes quant à l’impact du débat sur les tarifs douaniers, qui n’est toujours pas résolu ».

Mais si les pressions inflationnistes restent contenues, alors « nous arriverons à une situation où nous réduirons les taux plus tôt que plus tard ».

Si l’inflation est un sujet de préoccupation pour la FED, elle doit également suivre l’état du marché de l’emploi, et une détérioration de ce dernier pourrait accélérer le processus d’ajustement des taux.

Autant dire qu’elle suit avec attention les indices concernant son évolution. Et justement, il ressort de l’indice de confiance des consommateurs, publié hier, que cette dernière s’est détériorée de manière inattendue en juin, les ménages s’inquiétant de plus en plus de la disponibilité des emplois.

L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board a chuté de 5,4 points à 93,0 ce mois-ci, effaçant près de la moitié de la forte hausse enregistrée en mai.

La part des consommateurs qui considèrent que les emplois sont « abondants » est tombée à 29,2 %, son niveau le plus bas depuis mars 2021, contre 31,1 % en mai.

Il ne serait dès lors pas étonnant que, vendredi prochain, le chiffre du chômage passe de 4,2% à 4,3% sur la base de ces informations.

Le fait que le prix du baril ait fortement reflué, enlève aussi un risque de hausse de l’inflation qui serait venu s’ajouter à celui créé par la hausse des tarifs douaniers.

Mais il faut, sur ce point aussi, se montrer prudent, car malgré les affirmations triomphalistes de Trump, selon l’agence de renseignement de la défense américaine, les frappes de bombardiers américains sur les installations nucléaires iraniennes au cours du week-end n’auraient fait que retarder les capacités du pays d’un mois ou deux.

Le cessez-le-feu était déjà fragile avant cette annonce, il l’est encore plus si cet élément est confirmé.

Dépenses militaires et autres

Il sera beaucoup question de dépenses militaires avec le sommet de l’OTAN, et la question du financement de ces dernières se pose avec acuité pour un certain nombre de pays, dont la Belgique.

A propos de dépenses, le gouvernement allemand a validé son programme d’investissements qui prévoit que « d’ici 2029, nous augmenterons les investissements annuels du gouvernement fédéral à près de 120 milliards d’euros par an », a déclaré le ministre des finances, Lars Klingbeil.

Conséquence, les paiements d’intérêts sur la dette augmenteront également rapidement, doublant de 30 milliards d’euros à 52,5 milliards d’euros en 2028 et 61,9 milliards d’euros en 2029.

A côté de ce programme d’investissement, l’Allemagne augmentera aussi ses dépenses de défense à 3,5% du PIB d’ici 2029.

Klingbeil s’est réjoui de ces mesures et a déclaré « avec ce budget et le fonds d’investissement de 500 milliards d’euros, nous mettons en œuvre ce dont nous avons besoin maintenant pour garantir une nouvelle force économique, rendre notre pays moderne et à l’épreuve du temps et permettre une vie sûre en Allemagne à l’avenir également ».

Ces investissements auront par effet de ricochet un impact positif pour la croissance dans l’UE, mais cela signifie aussi que les taux longs vont rester sous pression à la hausse compte tenu des besoins de financement des Etats.

Simplification mais …

Dans son rapport Mario Draghi avait insisté sur l’absolue nécessité pour l’UE de réduire le poids des réglementations qui sont un frein à l’innovation et à la compétitivité.

Si on ne peut que se réjouir que la Commission ait pris ce problème en considération et se soit attelée à réduire les réglementations et simplifier les procédures, il ne faudrait pas que l’Europe abandonne pour autant son ambition climatique. Et c’est un peu le risque après l’accord d’hier.

En effet, les Etats de l’UE se sont mis d’accord pour réviser deux directives. La première concerne le devoir de vigilance. D’une part, les seuils des sociétés concernées ont été relevés à 5.000 employés (contre 1.000 employés précédemment) et à 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires net (contre 450 millions d’euros auparavant. Et d’autre part, ce devoir de vigilance est limité aux seuls fournisseurs directs.

Concernant le reporting ESG, ils préconisent que seules les sociétés de plus de 1.000 salariés et avec 450 millions d’euros de ventes soient obligées de se conformer aux nouvelles obligations. Cela exclut du champ d’application de la directive CSRD, 85 % des entreprises auparavant assujetties.

Cela risque de dénaturer totalement le projet initial et d’en réduire l’impact, alors même que le projet avait au moins le mérite de conscientiser les entreprises.

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Je fais partie de celles et ceux qui souhaitent que les citoyens aient leur mot à dire sur la politique monétaire mais qu une institution tiennent tête à D. Trump me fait plaisir.