Marchés résilients, Banques centrales en pause

Mode Expresso

La hausse du prix du baril est restée contenue, pour le moment, étant donné que le conflit reste cantonné entre l’Iran et Israël, mais cette hausse complique les décisions des Banques centrales, dont plusieurs se réunissent cette semaine.

Mode Lungo

La hausse du prix du baril est restée contenue, pour le moment, étant donné que le conflit reste cantonné entre l’Iran et Israël, mais cette hausse complique les décisions des Banques centrales, dont plusieurs se réunissent cette semaine.

Statu quo

Il ne fait aucun doute que la FED, qui se réunit mardi et mercredi, laissera ses taux inchangés. Ce qui sera le plus important, c’est la publication des prévisions des membres de son Comité sur leur anticipation quant à l’évolution future des taux d’intérêt. Le marché attend une confirmation de son scénario de deux baisses de taux cette année, avec une première en septembre.

La BOJ, la BoE, et la Banque centrale norvégienne se réunissent aussi cette semaine et devraient laisser également leurs taux inchangés. En revanche, la Banque nationale suisse pourrait encore réduire ses taux, compte tenu du niveau d’inflation et de la fermeté du franc suisse par rapport au dollar. Elle pourrait ramener son taux à 0%. Et la Banque centrale suédoise pourrait aussi réduire les siens.

Indices mitigés en Chine

D’un côté, la production industrielle a augmenté de 5,8% par rapport à l’année précédente contre un taux de 6,1% en avril, soit le taux le plus faible depuis novembre de l’année dernière.

Et d’un autre côté, les ventes au détail ont augmenté de 6,4 % en mai, contre un taux de 5,1 % en avril, soit le taux le plus élevé depuis décembre 2023.

Ces dernières ont été soutenues par les dépenses importantes liées à la fête du travail et par le programme de reprise des biens de consommation largement subventionné par le gouvernement.

Ce qui signifie que cette reprise de la consommation interne est fragile et que l’arrêt du programme de reprise risque de peser sur la consommation.

Autre point d’inquiétude, les prix des logements neufs ont baissé de 0,2 % en mai, d’un mois à l’autre, après une croissance nulle le mois précédent, soit un recul sur un an de 3,5% contre -4% en avril.

Et manifestement la situation ne devrait pas s’améliorer, l’investissement immobilier a chuté de 10,7% en taux annuel en mai, et les prix de vente ont reculé de 2,9% sur la période de janvier à mai.

Hausse du moral des consommateurs

La pause dans la guerre commerciale a provoqué un rebond spectaculaire de l’indice de confiance des consommateurs américains publié par l’Université de Michigan.

Pour Joanne Hsu, directrice des enquêtes sur les consommateurs de l’université de Michigan, « les cinq composantes de l’indice ont augmenté, avec une hausse particulièrement forte pour les conditions commerciales attendues à court et à long terme, ce qui est cohérent avec la perception d’un relâchement des pressions exercées par les tarifs douaniers ».

Cependant, « malgré l’amélioration notable de ce mois-ci, les consommateurs restent prudents et préoccupés par la trajectoire de l’économie ».

Les prévisions d’inflation ont très nettement reculé sur un an, alors qu’elles n’ont pratiquement pas changé sur cinq ans, ce qui a fait dire à Hsu, « les prévisions d’inflation restent supérieures à celles observées tout au long du second semestre 2024, reflétant l’opinion largement répandue selon laquelle la politique commerciale pourrait encore contribuer à une augmentation de l’inflation au cours de l’année à venir ».

Ces indices donnent une indication de la perception des consommateurs, mais il faudra voir dans les faits comment ceux-ci réagissent. Les chiffres des ventes de détail, qui seront publiés demain, seront à cet égard un bon test pour voir si les consommateurs ont freiné leurs achats en mai suite aux premières hausses de prix.

Ralentissement marqué

L’annonce de la hausse des tarifs douaniers en avril s’est fait sentir durement pour l’industrie européenne.

Selon les chiffres publiés par Eurostat, la production industrielle a chuté de 1,8% en avril dans l’UE, en partie parce que les entreprises américaines ont concentré leurs achats en février et en mars en prévision de l’annonce des droits de douane le 2 avril.

Selon Eurostat, les exportations de l’UE vers les pays tiers ont diminué de 9,7 % en avril, les exportations vers les États-Unis se sont élevées à 47,6 milliards d’euros contre 71,1 milliards d’euros en mars.

Ces chiffres ont été fortement influencés par une très forte diminution des exportations de produits chimiques, probablement liée aux exportations de produits pharmaceutiques en provenance d’Irlande.

Ces exportations irlandaises de produits pharmaceutiques vers les États-Unis ont explosé dans les mois qui ont précédé l’entrée en vigueur des droits de douane, portant la croissance économique à des niveaux exceptionnels.

Résultat, au mois d’avril, la production industrielle a chuté de 15% en Irlande, tirant vers le bas toute la production de l’UE.

Subscribe
Notify of
0 Comments
Oldest
Newest
Inline Feedbacks
View all comments