Vendre les Etats-Unis, avec ce que cela peut avoir d’excessif, a de nouveau touché le dollar, mais également les indices boursiers américains et fait remonter les rendements des obligations américaines.

Les marchés financiers confrontés à la théorie du Bouc émissaire
Vendre les Etats-Unis, avec ce que cela peut avoir d’excessif, a de nouveau touché le dollar, mais également les indices boursiers américains et fait remonter les rendements des obligations américaines.
En cause
La théorie du Bouc émissaire, théorie développée par René Girard, qui va bien au-delà de la simple expression pour devenir un concept à part entière. La théorie du Bouc Emissaire est un système interprétatif global, une théorie unitaire visant à expliquer le fonctionnement et le développement des sociétés humaines.
Et en l’occurrence, on retrouve réunis le désir mimétique ainsi que la violence, dans les propos de Trump envers Powell, qui ont provoqué, hier, cette nouvelle vente des actifs américains.
Et comme d’habitude, Trump n’a pas fait dans la nuance, « avec ces coûts qui ont une si belle tendance à la baisse, exactement comme je l’avais prédit, il ne peut presque pas y avoir d’inflation, mais il peut y avoir un RALENTISSEMENT de l’économie à moins que M. Trop tard, un grand perdant, n’abaisse les taux d’intérêt, MAINTENANT ».
Ces propos ont propulsé l’or à un nouveau sommet, et entraîné une forte chute du dollar par rapport à un panier de devises.

Même si Trump n’a pas les pouvoirs, en principe, pour démettre Powell, dont le mandat se termine en 2026, et que les autres membres de la FED ont une approche similaire à celle de Powell concernant la nécessité de maintenir pour le moment les taux inchangés, ces attaques ont ébranlé des marchés déjà extrêmement fragilisés.
Et une économie de plus en plus fragilisée aussi, comme l’a montré la nouvelle chute de l’indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board.

Et compte tenu de l’incertitude dans laquelle navigue l’économie américaine, pour Austan Goolsbee, président de la FED de Chicago, « l’impact des droits de douane sur la macroéconomie pourrait potentiellement être modeste. Nous ne savons pas quel sera l’impact sur la chaîne d’approvisionnement, donc je pense que nous voulons être un peu plus stables et essayer de comprendre la ligne de démarcation avant de passer à l’action ».
En dehors du net recul du dollar, qui se situe quand même à 1.1530 par rapport à l’euro, les rendements obligataires aux Etats-Unis sont repartis à la hausse, ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle compte tenu des besoins de financement du Trésor américain.
Et cette hausse n’est en rien liée à la position de la FED, mais est étroitement liée à la défiance par rapport aux actifs américains.
Position de la BOJ
Même si la hausse du yen par rapport au dollar diminue le risque d’inflation importée, la BOJ devrait maintenir sa position de fermeté lors de sa prochaine réunion la semaine prochaine.

Elle publiera, lors de cette réunion, son rapport trimestriel sur les perspectives, exercice hautement compliqué dans le contexte actuel.
Il ne fait aucun doute que ce rapport indiquera une révision à la baisse des prévisions de croissance, mais ce qui ne devrait pas réduire les tensions sur le marché de l’emploi qui incitent les entreprises à augmenter les salaires.
Ce qui devrait maintenir la pression sur la BOJ pour une nouvelle hausse des taux, hausse qui n’interviendra cependant pas lors de cette réunion.
Un seul sujet : les tarifs douaniers
C’est en effet le seul sujet qui va animer les débats alors des centaines de dirigeants de la finance mondiale vont se rendre à Washington, cette semaine, dans le cadre des réunions semestrielles du Fonds monétaire international et du groupe de la Banque mondiale.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a déjà prévenu que les projections de croissance des Perspectives de l’économie mondiale incluraient « des baisses notables, mais pas de récession ».
Mais un autre sujet sera dans tous les esprits, celui de savoir de quelle ampleur sera encore le soutien de l’administration Trump au FMI et à la Banque Mondiale.
Le modèle du commerce qui a régit le monde ces dernières décennies est en train de vaciller, et rien ne dit qu’il n’en sera pas de même du système financier dans sa forme actuelle.
La perte de l’enveloppe américaine pour le FMI et la Banque mondiale réduirait fortement leurs moyens d’action et aurait des impacts très négatifs pour les pays en développement fortement endettés.
