La Banque du Japon ne devrait plus hésiter

Mode Expresso

Un pas de plus vers une nouvelle hausse des taux au Japon, après la confirmation que les salaires dans le secteur des détaillants continuaient d’augmenter assez fortement.

Mode Lungo

Un pas de plus vers une nouvelle hausse des taux au Japon, après la confirmation que les salaires dans le secteur des détaillants continuaient d’augmenter assez fortement.

Hausse des salaires

Cette hausse a d’ailleurs été pointée par le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, la semaine passée, déclarant que lors de la réunion des dirigeants des banques régionales « il y a eu beaucoup de discussions positives sur les perspectives salariales ».

Les négociations salariales, qui se déroulent actuellement, font état de hausse de salaires entre 5% et 7% selon les statuts et les secteurs. C’est en partie pour attirer une main-d’œuvre qui se raréfie que le secteur des détaillants est en passe d’augmenter les salaires de la même amplitude que l’année passée.

Mais, revers de la médaille, les résultats des entreprises sont en recul, cependant, compte tenu de la pyramide des âges, elles n’ont pas le choix.

Car la population japonaise en âge de travailler continue de diminuer par rapport au pic de 86 millions atteint en 1995. Un groupe de réflexion gouvernemental prévoit que la population âgée de 15 à 64 ans diminuera d’environ 20 %, pour atteindre 62 millions de personnes, au cours des deux prochaines décennies.

La BOJ devrait dès lors augmenter ses taux, ce vendredi, de 0.25%, et comme en plus les marchés financiers ont déjà anticipé cette hausse, cette dernière ne devrait pas provoquer de tensions dans les marchés.

Dollar en recul

Après avoir connu une forte hausse à l’annonce de la victoire de Trump, le dollar fait une courbe rentrante par rapport à la majorité des devises face aux nombreuses interrogations sur l’impact des annonces de Trump.

Car signer des décrets c’est bien, mais cela ne règle pas les questions pour autant et cela peut même créer pas mal d’incertitudes et de chaos.

Concernant les droits de douane, Trump est revenu à la charge sur l’UE en la menaçant d’une hausse  de 10% de ces derniers, sans pour autant donner plus d’indications.

Concernant les 25% envisagés pour le Canada et le Mexique, Peter Navarro, conseiller commercial de la Maison Blanche, a déclaré à CNBC, que « la raison pour laquelle il envisage de frapper le Canada, le Mexique et la Chine à hauteur de 25, 25 et 10 %, ou quel que soit le montant, est que 300 Américains meurent chaque jour d’une overdose de fentanyl ».

Mais pour le moment, à part bander ses muscles, les mesures tant craintes se font attendre, ce qui explique la hausse de la bourse américaine et le recul du dollar.

La bourse américaine et le Nikkei ce matin, ont aussi profité de l’annonce faite par Trump qu’OpenAI, SoftBank et Oracle allaient former une coentreprise appelée Stargate et investir jusqu’à 500 milliards de dollars dans l’infrastructure de l’intelligence artificielle.

Cette annonce devrait encore plus inciter les Européens à se réveiller et à mener à bien les mesures proposées dans le rapport Draghi. Si l’UE se présente désunie et démunie par rapport à Trump elle sera perdante. Tout le monde le dit, l’écrit, tous les éditos vont dans le même sens, les économistes, les patrons d’entreprises, et j’en passe, sauf le monde politique qui semble soit tétanisé, soit complètement dépassé, ou bien décidément incompétent et nombriliste.

Moral en berne

Pas étonnant que dans ce contexte le moral des investisseurs allemands soit en berne, comme l’a indiqué l’indice ZEW.

Le constat du président de l’institut ZEW n’est en plus pas très encourageant pour la suite, « le manque de dépenses des ménages et la faiblesse de la demande dans le secteur de la construction continuent de freiner l’économie allemande. Si ces tendances se poursuivent durant l’année en cours, l’Allemagne se laissera encore distancer par les autres pays de la zone euro ».

Et il a ajouté que cette baisse de l’indice est dû aussi à l’incertitude politique, et des craintes que la formation d’une coalition soit potentiellement difficile après les élections du 23 février.

Baisse des taux au Canada ?

Alors que la FED devrait, la semaine prochaine, observer un statut quo sur les taux, la Banque centrale du Canada pourrait bien encore baisser ses taux de 0.25%, après le recul de l’inflation.

En effet, l’inflation a reculé de 0.4% en décembre, soit un taux annuel qui est passé de 1.9% à 1.8%.

Et même l’IPC médian a baissé à 2,4 %, tandis que l’IPC trimestriel, qui exclut les variations de prix les plus extrêmes, a baissé à 2,5 % contre 2,6 %, le mois précédent.

Cette nouvelle baisse, avec une inflation en dessous des 2%, a renforcé le scénario d’un nouvel assouplissement monétaire avec une probabilité de 81%.

Mais évidemment, cette baisse des taux pourrait encore un peu plus mettre la pression sur le dollar canadien, qui est déjà fragilisé par le risque d’une hausse des tarifs douaniers.

Subscribe
Notify of
2 Comments
Oldest
Newest
Inline Feedbacks
View all comments

Je suis tout à fait d’accord avec vous sur votre description du supposé malaise profond du monde politique dans l’espace UE. Nous avons un gros problème à ce niveau là et ce n’est pas le seul. Où sont les communiquants politiques et les courroies de transmission pour traduire sur le terrain les montagnes d’études qui dorment dans les antichambres ?

“La bourse américaine et le Nikkei ce matin, ont aussi profité de l’annonce faite par Trump qu’OpenAI, SoftBank et Oracle allaient former une coentreprise appelée Stargate et investir jusqu’à 500 milliards de dollars dans l’infrastructure de l’intelligence artificielle.
Cette annonce devrait encore plus inciter les Européens à se réveiller et à mener à bien les mesures proposées dans le rapport Draghi. Si l’UE se présente désunie et démunie par rapport à Trump elle sera perdante. Tout le monde le dit, l’écrit, tous les éditos vont dans le même sens, les économistes, les patrons d’entreprises, et j’en passe, sauf le monde politique qui semble soit tétanisé, soit complètement dépassé, ou bien décidément incompétent et nombriliste.”

Un grand bravo, mon cher Bernard, pour ta conclusion musclée à ce paragraphe. L’Europe perd du temps, manque d’agilité et de stratégie. Elle a torpillé sa propre industrie et, maintenant, assiste sans rien faire au déclin annoncé de son secteur tertiaire, en panne d’IA. Constat navrant !