Les taux jouent les trouble-fêtes

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Les bourses américaines et, ce matin, asiatiques, n’ont vraiment pas aimé la forte hausse des taux obligataires après des chiffres des créations d’emploi aux Etats-Unis qui ont éloigné les baisses de taux.

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Les bourses américaines et, ce matin, asiatiques, n’ont vraiment pas aimé la forte hausse des taux obligataires après des chiffres des créations d’emploi aux Etats-Unis qui ont éloigné les baisses de taux.

Tensions obligataires

Il faut dire que les 256.000 créations d’emploi en ont surpris plus d’un, ainsi que le recul du taux de chômage à 4.1%.

Le résultat ne s’est pas fait attendre, avec un dollar en forte hausse, entraîné à la hausse évidemment par la poursuite de la remontée des taux obligataires, le rendement du Treasury 10 ans ayant pris 10 points de base.

La pause attendue de la part de la FED en janvier pourrait bien se prolonger d’autant plus que les annonces de Trump auront inéluctablement un impact inflationniste.

D’ailleurs, JPMorgan et Goldman Sachs ont repoussé leur prévision de réduction des taux de la FED à juin, alors qu’ils prévoyaient auparavant une réduction en mars.

Et BofA Securities va même plus loin estimant que « notre scénario de base prévoit que la FED maintiendra son statu quo pendant une longue période. Mais nous pensons que les risques pour le prochain mouvement sont biaisés en faveur d’une hausse ».

La courbe des rendements comparant les rendements à deux ans et à dix ans s’est accentuée ces dernières semaines parce que les rendements à dix ans ont augmenté alors que les rendements à plus court terme sont restés stables. Ce qui signifie que le marché s’attend à ce que les taux d’intérêt restent élevés en raison de la résilience continue de l’économie.

Conséquence, des rendements plus élevés améliorent l’attrait des obligations par rapport aux actions, ce qui explique la forte correction sur les marchés boursiers aux Etats-Unis vendredi.

Et pour ne rien arranger, le prix du baril a très nettement augmenté ces derniers jours, avec un Brent qui a dépassé le seuil des 81 dollars. Cette hausse trouve son origine dans de nouvelles sanctions imposées par les Américains sur le pétrole russe.

Ces nouvelles sanctions concernent les producteurs Gazprom et Surgutneftegas, ainsi que 183 navires qui ont transporté du pétrole russe, avec comme conséquence directe que la Chine et l’Inde vont devoir s’approvisionner davantage au Moyen-Orient, ou aux Etats-Unis, ce qui fait grimper les prix.

Il faut savoir que bon nombre des pétroliers visés par les dernières sanctions ont été utilisés pour transporter du pétrole vers l’Inde et la Chine, car les précédentes sanctions occidentales et le plafonnement des prix imposé par le Groupe des sept pays en 2022 ont déplacé le commerce du pétrole russe de l’Europe vers l’Asie.

Cette hausse du prix du baril pourrait avec un effet inflationniste s’il perdure, alors même que l’inflation est légèrement repartie à la hausse.

Hausse du dollar

La hausse du dollar a mis un coup de pression complémentaire sur le yuan, avec, ce matin, de nouvelles annonces de la part des autorités pour tenter de freiner son déclin.

Elles ont annoncé un assouplissant des règles pour permettre davantage d’emprunts à l’étranger, tout en envoyant des avertissements verbaux.

Le Comité chinois des changes composé de la Banque centrale et de l’autorité de régulation des changes a déclaré que « les autorités monétaires augmenteront la résilience du marché des changes et renforceront la gestion du marché. Elles corrigeront également les activités procycliques du marché, traiteront les comportements qui perturbent les ordres du marché et préviendront les risques de dépassement du taux de change ».

A propos de la Chine

Avant l’imposition de nouveaux tarifs douaniers, les exportateurs chinois se sont empressés d’accentuer le flux commercial.

En décembre, les exportations ont augmenté de 10.7% en taux annuel, contre un taux de 6.7% en novembre. Et les importations ont également sensiblement progressé en hausse de 1%, cette croissance pourrait en partie s’expliquer par la constitution de stocks de matières premières telles que le cuivre et le minerai de fer.

Et aussi par des achats de soja, ce qui fait que, sur l’année, la Chine a acheté une quantité record de ce dernier, les acheteurs s’inquiétant des risques de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine avec l’arrivée de Trump.

Petite ouverture

L’inflation en Norvège a baissé plus que prévu en décembre, ce qui devrait renforcer le scénario de plusieurs baisses de taux comme l’avait laissé entendre la Banque centrale.

L’inflation de base, qui ne tient pas compte de l’évolution des prix de l’énergie, s’est établie à 2.7 % en taux annuel, contre 3.0 % en novembre.

En décembre, la Banque centrale avait laissé son taux inchangé à 4.50%, tout ne laissant entendre qu’elle allait assouplir ce dernier en mars, en se limitant à trois baisses de taux.

Ce chiffre est venu conforter ce scénario d’une baisse en mars, vu le recul plus marqué qu’attendu de l’inflation, sans pour autant provoquer de forts mouvements sur la devise.

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