Comme chaque année, je reviens sur mes prévisions pour l’année, et cette année le bilan n’est vraiment pas trop mauvais.
Retour sur mes prévisions de 2024
Comme chaque année, je reviens sur mes prévisions pour l’année, et cette année le bilan n’est vraiment pas trop mauvais.
Combien de temps ?
Combien de temps combien de temps / Si on restait face à face sans un mot.
Espérons qu’ils vont faire autre chose que de rester face à face sans un mot. Je veux bien évidemment parler de nos femmes et hommes politiques, qui vont devoir former un gouvernement après les élections du mois de juin.
D’où ma question : combien de temps ? Je ne vais certainement pas me risquer à prédire la coalition qui va émerger des discussions, juste estimer le temps que cela prendra. Un nouveau record ? Sans doute pas, compte tenu de l’importance des enjeux et des défis à relever (mais je rêve peut-être). Je table sur 263 jours avant d’avoir un gouvernement fédéral.
Nous serons fin de l’année à 205 jours, il est dès lors encore trop tôt pour dire si cette prévision est bonne ou pas, mais avec un chiffre de 263 jours ma prévision n’est pas si mauvaise que cela. Mais que de temps perdu quand même ! Enfin, j’espère quand même qu’ils vont conclure.
Baisse des taux
Deuxième grande question d’actualité : quand la BCE va-t-elle amorcer la baisse des taux ?
C’était effectivement la grande question en début d’année. Ma prévision était la suivante :
Je table sur une baisse des taux lors de la réunion du mois de juillet. Une première baisse de 0.25%, suivie d’autres qui amèneraient le taux de dépôt à 2.75% fin de l’année.
La BCE a finalement réduit une première fois son taux de 0.25% en juin. Pour ensuite procéder à une baisse de 0.25% en septembre, octobre et décembre pour ramener le taux de dépôt à 3%.
Hausse des taux
Pour ma troisième prévision, j’évoquais la situation totalement différente au Japon.
En revanche, une hausse des taux devrait intervenir au Japon, et je table sur une hausse dès le début de l’année compte tenu du fait que les autres Banques centrales vont baisser leurs taux. Et que ces baisses de taux interviendront au milieu de l’année, ce qui laisse peu de temps à la BOJ pour ajuster les siens à la hausse. Cette hausse sera cependant modérée, car elle table sur un retour de l’inflation vers l’objectif de 2% en 2025.
L’ajustement se fera par l’abandon du contrôle de la courbe (beaucoup plus facile étant donné que les taux longs sont globalement orientés à la baisse), et par une hausse du taux directeur, qui se situera à 0.25% fin de l’année contre -0.10% actuellement.
Abandon du contrôle de la courbe en effet, hausse des taux, une première en mars, et une deuxième en juillet, qui a d’ailleurs provoqué un petit mouvement de panique sur les marchés financiers.
Et lors de sa dernière réunion, jeudi passé, elle a laissé ses taux inchangés à 0.25. Prévision parfaite.
Dégradation de la situation en Chine
Baisse du yuan, dégradation de la situation en Chine, sorties de capitaux, interventions des autorités, tout y est, sauf la baisse du rating, car voilà ce que j’avais prédit :
Face à une demande intérieure atone, et surtout une crise immobilière qui n’en finit pas, Moody’s, qui avait abaissé les perspectives de la note de la Chine à « négatives » début décembre 2023, décidera de baisser le rating en le faisant passer de A1 à A2.
Cette décision accentuera les sorties de capitaux, ce qui affaiblira le yuan, et obligera les autorités à intervenir sur le marché des changes pour limiter la baisse.
Pas de forte dégradation
L’année 2024 sera marquée par un ralentissement de l’activité économique aux Etats-Unis et encore plus en Europe. Depuis la crise Covid, la crainte d’une forte hausse du chômage ne s’est jamais concrétisée, en partie suite aux aides des gouvernements, et on observe même des tensions sur le marché de l’emploi provoquées par des distorsions sur le marché du travail.
Ces tensions ne vont pas s’estomper, et malgré un ralentissement marqué, le taux de chômage en zone euro ne va que légèrement augmenter à 6.7% contre 6.5% actuellement.
C’est une des grandes surprises de cette année, le marché de l’emploi s’est révélé plus solide que prévu et le taux de chômage en zone euro est tombé à un niveau historique de 6.3%, le plus bas jamais connu depuis le lancement de l’euro.
La chute de X
Le titre qui aurait mieux convenu était « le sacre d’Elon », après la victoire de Trump. Et non pas la chute de X, même si X est devenu l’instrument de Musk et plus rien d’autre. Mais je me suis bien trompé en effet en prévoyant que :
2024 sera marquée par la disparition de cet acteur controversé depuis son rachat par Elon Musk. Face à des torrents de fake news qui vont entraîner des réactions des instances de contrôle en Europe, et dans d’autres pays, mais surtout, qui vont provoquer un retrait massif des annonceurs, X va connaitre des pertes abyssales qui vont entraîner sa disparition.
Aucune des deux
Cela a failli être le cas .. à un cheveu près, ce que je n’avais pas anticipé évidemment. J’avais en effet écrit :
Trump hors course suite à des décisions de justice, Biden se retire également de la course à l’élection présidentielle, créant tous les deux un énorme vide et une incertitude pour la suite.
La plus grande démocratie du monde se retrouve dans un imbroglio avec plusieurs candidats chez les républicains, mais aucun adoubé par le parti, et un seul candidat chez les démocrates, mais qui n’a aucun soutien. Une situation inédite dans l’histoire des Etats-Unis.
Prix du baril
Le prix du baril n’a quasiment pas bougé sur un an, et de fait l’Arabie Saoudite, mais pas elle seulement, a réduit sa production. J’avais écrit :
Suite à la baisse de la demande, l’Arabie Saoudite décide de réduire encore sa production pour tenter de stabiliser le prix du baril. Prix du Brent qui va fluctuer sur l’année 2024 entre 70 et 85$, en l’absence de réelle reprise et aussi par l’augmentation des investissements dans les énergies renouvelables.
Fourchette de fluctuation sur l’année, entre 69.19 et 91.17, pas mal du tout comme prévision. Mais par contre l’augmentation des investissements dans les énergies renouvelables demeurent, mais pas dans les proportions escomptées.
Reprise de la livre turque
Comme la Banque centrale de Turquie est revenue à une politique monétaire orthodoxe, et surtout qu’elle a retrouvé une certaine, je dis bien certaine, indépendance, la livre turque va doucement se redresser. Il faudra cependant attendre la seconde partie de l’année, après la phase de resserrement monétaire qui sera encore de mise compte tenu d’une inflation qui va continuer de progresser, avant une inversion modeste. Ce rebond sera cependant prudent, et devrait être de 10% à la fin de l’année 2024, après, il est vrai une chute de 56% par rapport au dollar en 2023.
Pas le moindre redressement, pas la plus petite tentative, malgré une inflation en baisse et une hausse des taux par la Banque centrale.
Invasion
Ce n’était pas une prévision évidemment que Poutine soit réélu, et heureusement ma dernière prévision s’est révélée tout à fait fausse.
Poutine, bien évidemment réélu, et toujours avec en tête sa volonté de dénazifié l’Ukraine, va envahir la Moldavie pour pouvoir attaquer l’Ukraine sur un autre front et obliger cette dernière à dégarnir ses troupes dans le Donbass. Comme en 2023, cette invasion sera précédée de rumeurs sur des exactions en Transnistrie, qui in fine vont entrainer des représailles russes, et une prise de pouvoir qui va provoquer un nouvel exode des Ukrainiens qui s’étaient réfugiés en Moldavie en février 2022.
Rendez-vous le 6 janvier pour mes prévisions pour 2025. En attendant, le Congrès aux Etats-Unis a adopté, samedi, une loi qui a permis d’éviter le « shutdown ».
Comme les intentions de Trump sont encore assez floues à ce stade, la FED est clairement en mode attentiste pour la suite.
La présidente de la FED de San Francisco, Mary Daly, a ainsi déclaré « je pense que la phase de recalibrage est désormais derrière nous et que nous entrons dans la phase suivante, qui consiste à examiner les informations qui nous parviennent ».
Et son collègue, le président de la FED de New York , John Williams, de surenchérir, « je pense que nous sommes très bien placés, bien positionnés pour ce qui nous attend. Nous devons être dépendants des données, et nous avons le temps de vraiment évaluer les données, d’évaluer ce qui se passe, et d’arriver aux meilleurs jugements sur la base des données, des perspectives et des risques pour atteindre nos objectifs ».
Et à propos de données, l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle excluant les produits alimentaires et énergétiques a bien augmenté à 2.8% comme attendu.
Concernant l’impact des intentions de Trump, il estime que « dans mes prévisions personnelles, j’ai intégré une réflexion sur l’évolution de la politique fiscale, de l’immigration et d’autres politiques, car ce sont des éléments importants pour réfléchir aux perspectives économiques. Mais j’insiste sur le fait qu’il y a beaucoup d’incertitude quant à la nature de ces effets ».
A propos de Trump
Il a déclaré, ou plutôt exigé, que l’UE augmente les importations de pétrole et de gaz américains sinon elle s’exposait à des droits de douane.
« J’ai dit à l’Union européenne qu’elle devait combler son énorme déficit avec les États-Unis par l’achat à grande échelle de notre pétrole et de notre gaz. Sinon, c’est TARIFS sur toute la ligne !!! ».
Selon Eurostat, les États-Unis fournissent déjà 47 % des importations de gaz naturel liquéfié de l’UE et 17 % de ses importations de pétrole au premier trimestre 2024.