Le yen demeure sous pression par rapport au dollar après le statu quo de la BOJ, les commentaires prudents de son gouverneur, alors que l’inflation s’est accélérée en novembre.
Un dollar ferme malgré un risque de “shutdown”
Le yen demeure sous pression par rapport au dollar après le statu quo de la BOJ, les commentaires prudents de son gouverneur, alors que l’inflation s’est accélérée en novembre.
Yen sous pression
Ce dernier est sous pression, évidemment, en grande partie, parce que le dollar s’est sensiblement renforcé par rapport à la majorité des devises après les annonces de Powell.
Mais aussi parce que la BOJ a, de son côté, préféré encore attendre avant de procéder à une nouvelle hausse de taux, mais la faiblesse du yen devrait renforcer sa détermination à agir.
Et la deuxième raison pour laquelle elle continuera à augmenter ses taux, c’est la hausse de l’inflation à 2.7% en novembre contre 2.3% le mois précédent pour l’indice qui inclut les produits pétroliers mais pas les aliments frais.
L’indice qui exclut les aliments et les produits pétroliers est aussi en hausse à 2.4% contre 2.3% en octobre.
Divisés
Les membres de la Banque d’Angleterre, qui a bien laissé ses taux inchangés hier, mais cette décision n’a pas fait l’unanimité, ayant été adoptée à 6 voix contre 3, 3 évidemment en faveur d’une baisse.
Pour autant, les propos du gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, n’ont pas changé par rapport à la réunion précédente, « compte tenu de l’incertitude croissante de l’économie, nous ne pouvons pas nous engager sur la date ou l’ampleur de la baisse des taux pour l’année à venir ».
Il faut dire que, j’en parlais hier, l’inflation demeure élevée et qu’elle est légèrement repartie à la hausse en novembre et que selon le communiqué de la BoE, « l’inflation globale devrait continuer à augmenter légèrement à court terme ».
Compte tenu du fait que le Comité est plus divisé que prévu, se pose la question de savoir si la BoE baissera ses taux trois fois ou quatre fois l’année prochaine.
Statu quo
Pour la Banque centrale norvégienne, qui a laissé son taux inchangé à 4.50%, tout en ouvrant la porte à des baisses de taux l’année prochaine, mais à trois baisses et pas quatre.
Le communiqué est très clair, « le comité estime qu’une politique monétaire restrictive est toujours nécessaire pour stabiliser l’inflation autour de l’objectif, mais que le moment de commencer à assouplir la politique monétaire approche bientôt ».
Ce statu quo n’a cependant pas empêché la couronne norvégienne de reculer par rapport à l’euro.
Comme la FED, mais évidemment dans une moindre mesure, elle s’inquiète car « les perspectives de l’économie mondiale et de l’économie norvégienne sont très incertaines. Des droits de douane plus élevés freineront probablement la croissance mondiale, mais les implications pour les perspectives de prix en Norvège sont incertaines ».
Encore une baisse
Pour la Banque centrale suédoise, qui a réduit son taux de 0.25% pour le porter à 2.50%, mais qui sera plus prudente pour la suite.
Le communiqué souligne en effet, « le taux d’intérêt a été réduit rapidement et la politique monétaire affecte l’économie avec un décalage. Cela plaide en faveur d’une approche plus prudente lors de la formulation de la politique monétaire à l’avenir ».
Cela signifie qu’elle pourrait se contenter d’une baisse de taux l’année prochaine, , voir éventuellement de deux, un peu comme la FED l’a laissé entendre mercredi.
Justement à propos de la FED
Je suis revenu dans le Brief de l’Echo ce matin (5 minutes 22) sur les raisons de sa prudence pour la suite de l’assouplissement monétaire.
Et j’évoque l’inflation, et justement, cet après-midi, sera publié l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle de base, qui est attendu en hausse de 0.2% d’un mois à l’autre, mais qui passerait, en taux annuel, de 2.8% à 2.9%. Ce qui démontrerait que l’inflation ne recule plus comme l’a souligné le communiqué de la FED.
J’évoque également la croissance solide de l’économie américaine, et justement, hier, le chiffre du PIB aux Etats-Unis pour le troisième trimestre, a été revu à la hausse à 3.1% contre 2.8% précédemment, en taux annuel.
Cette révision à la hausse est la conséquence d’une révision des dépenses de consommation, qui ont augmenté de 3.7% contre une précédente estimation à 3.5%.
Ce qui démontre qu’il n’y a pas de signes de faiblesse de l’économie, et cela justifie la prudence de la FED.
Mais par contre, les Etats-Unis ne vont peut-être pas échapper à un « shutdown ».
Après qu’un accord bipartisan, qui aurait prolongé le financement du gouvernement jusqu’en mars, fourni 100 milliards de dollars pour l’aide aux sinistrés et suspendu la dette, ait été sabordé par Trump et Musk, un autre projet de loi a été rejeté.
Ce dernier a été rejeté à 174 voix contre 235, et des dizaines de républicains ont défié le président élu en rejetant ce texte, trouvant irresponsable de soutenir un projet qui augmenterait les dépenses.
Et pourtant il y a urgence, car le financement du gouvernement expire ce vendredi à minuit. Et en cas d’échec, les Etats-Unis seront confrontés à un “shutdown” partiel qui interrompra le financement de toutes les activités, et coupera les salaires de plus de deux millions d’employés fédéraux.