Plus noir que prévu !

Mode Expresso

Plus noire qu’on ne le pensait. En parlant de la situation en zone euro après la publication des indices PMI, qui montrent une situation qui continue de se dégrader.

Mode Lungo

Plus noire qu’on ne le pensait. En parlant de la situation en zone euro après la publication des indices PMI, qui montrent une situation qui continue de se dégrader.

Indices PMI

De Poligny à Biarritz, toutes les régions sont touchées, avec une chute particulièrement spectaculaire du secteur des services, avec un indice PMI qui est passé de 48.1 en octobre à 44.8, alors que c’est clairement ce secteur qui soutient la croissance française.

Il faut dire que le climat délétère que connait la France pour le moment n’est pas fait pour rassurer et ne donne pas envie aux entreprises d’investir.

Les Allemands se consolent en regardant la situation en France, en se disant qu’ils ne sont plus les seuls dans le marasme, mais évidemment l’incertitude politique en Allemagne est venue encore un peu plus plomber le moral des entreprises.

Résultat, les indices PMI en zone euro font grise mine, avec un indice composite qui se retrouve à son niveau le plus bas depuis 10 mois. Alors que jusqu’à présent on parlait d’une atonie de l’économie, elle pourrait maintenant basculer dans la récession s’il n’y a pas d’amélioration à court terme.

Guère mieux en Grande-Bretagne

Jusqu’à présent, les indices PMI en Grande-Bretagne avaient mieux résisté qu’en zone euro, mais pour la première fois depuis 13 mois, l’indice composite est passé sous le seuil des 50.

En cause selon Chris Williamson, l’économiste de S&P Global Market Intelligence, « les  entreprises ont clairement rejeté les mesures annoncées dans le budget, en particulier l’augmentation de certaines cotisations patronales ».

Pour de nombreuses entreprises, les annonces du gouvernement les incitent à ne pas remplacer les départs des salariés afin de se préparer à la hausse du coût du travail.

Et ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle, les ventes au détail ont chuté de 0.7% en octobre alors que l’on attendait un recul de 0.3%.

Même si les mesures annoncées par le gouvernement touchent plus particulièrement les entreprises, inévitablement la dégradation du climat pèse sur la consommation des ménages.

Nomination aux Etats-Unis

Dans le flot des nominations par Trump, une concerne tout particulièrement les marchés financiers, à savoir celle du secrétaire au Trésor.

Pour ce poste, Trump a jeté son dévolu sur Scott Bessent, ce qui a rassuré les marchés, car il a passé sa carrière dans la finance. Il a travaillé entre autres  pour le milliardaire George Soros et le célèbre vendeur à découvert Jim Chanos.

Pour autant, il s’agit d’un “faucon”, mais ces premiers propos dans le WSJ ont rassuré car il a plaidé pour une réduction du déficit.

Mais c’est sans doute illusoire, car dans la même interview, il a assuré qu’il appliquerait bien évidemment les réductions d’impôts décidées par Trump, qu’il supprimerait les impôts sur les pourboires, les prestations de sécurité sociale et la rémunération des heures supplémentaires.

Il a annoncé qu’il se concentrerait également sur la mise en place des tarifs douaniers, la réduction des dépenses et le maintien du statut du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.

Sa nomination, ainsi que ses propos, ont en tout cas entrainé une légèrement baisse des rendements obligataires aux Etats-Unis.

En tout cas, Bessent arrive à un moment où l’économie américaine a vu l’inflation nettement reculer sans affecter la croissance. Et si on fait une petite comparaison avec la zone euro, l’indice PMI composite, aux Etats-Unis, est passé de 54.1 en octobre à 55.3, soit son niveau le plus élevé depuis avril 2022.

Ce qui signifie qu’après un taux annualisé de 2.8% au troisième trimestre, selon la FED d’Atlanta, la croissance au quatrième trimestre devrait être de 2.6%.

Selon toujours Chris Williamson, « la hausse du PMI flash indique que la croissance économique s’accélère au quatrième trimestre. La perspective de taux d’intérêt plus bas et d’une approche plus favorable aux entreprises de la part de l’administration entrante a alimenté un plus grand optimisme, contribuant à son tour à augmenter la production et les carnets de commandes en novembre ».

Le secteur des services est à l’origine de la majeure partie de la hausse de l’indice PMI composite, bien que le déclin de l’industrie manufacturière se soit stabilisé.

Le contraste est évidemment saisissant avec la situation en zone euro, et un dollar fort par rapport à l’euro ne surprendra personne dans cette situation.

Cette situation n’a cependant pas empêché Philip Lane, l’économiste en chef de la BCE, dans une interview pour les Echos, publiée ce matin, de déclarer en parlant de la situation en zone euro  « nous sommes en phase de reprise conjoncturelle. Cela ressort aussi des prévisions de la Commission européenne publiées la semaine dernière. Cette année, nous voyons les revenus des ménages s’améliorer avec, dans plusieurs pays, des salaires qui ont augmenté plus rapidement que l’inflation. Il peut y avoir certains décalages, qui expliquent que les effets n’ont pas été très forts jusqu’à présent. Mais il y a de bonnes raisons de croire que la consommation augmentera plus fortement l’année prochaine et en 2026. Avec la baisse des taux d’intérêt, le secteur de la construction, par exemple, devrait se redresser ».

Propos bien optimistes en regard des indices PMI. Mais il a également déclaré en parlant de l’inflation et de la baisse des taux, « nous ne nous engageons pas à l’avance sur un rythme de baisse précis mais, nous devrons progressivement réduire nos taux. La politique monétaire ne devrait pas rester restrictive pendant trop longtemps. Sinon, l’économie ne se développera pas suffisamment et l’inflation tombera, je crois, en dessous de l’objectif ».

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