Le Nikkei plonge ce matin sur fond de forte hausse du yen, alors que les bourses chinoises continuent de surfer sur les espoirs que les mesures de grande ampleur prisent par les autorités seront un catalyseur positif pour l’économie.
L’euphorie en Chine continue
Le Nikkei plonge ce matin sur fond de forte hausse du yen, alors que les bourses chinoises continuent de surfer sur les espoirs que les mesures de grande ampleur prisent par les autorités seront un catalyseur positif pour l’économie.
Chute du Nikkei
Cette chute est liée à l’annonce de la victoire de Shigeru Ishiba qui deviendra Premier ministre demain. Il est en effet perçu comme un peu plus ferme que son adversaire concernant la politique monétaire, même s’il a déclaré que « la politique monétaire doit rester accommodante en tant que tendance, compte tenu des conditions économiques actuelles ».
Mais il n’en fallait pas plus pour renforcer la valeur du yen par rapport au dollar, ce qui explique le plongeon du Nikkei ce matin.
Euphorie en Chine
Malgré des indicateurs décevants, la bourse chinoise continue de s’enthousiasmer face aux mesures prises par les autorités.
Et rassurant ou pas, de nouvelles mesures ont encore été annoncées. Ainsi, hier, la Banque centrale chinoise a déclaré qu’elle demanderait aux banques d’abaisser les taux hypothécaires pour les prêts immobiliers existants avant le 31 octobre.
Concrètement, les banques commerciales devraient, par lots, réduire les taux d’intérêt sur les prêts hypothécaires existants à pas moins de 30 points de base en dessous du Loan Prime Rate.
Preuve de l’urgence de la situation, la ville de Guangzhou a annoncé dimanche la levée de toutes les restrictions sur les achats de logements, tandis que Shanghai et Shenzhen ont déclaré qu’elles allaient assouplir les restrictions sur les achats de logements par des acheteurs non locaux et abaisser le ratio minimum de mise de fonds pour les acheteurs d’un premier logement à pas moins de 15 %.
Demeure toujours la question de savoir si ces mesures vont redonner confiance aux ménages et permettre une reprise du marché immobilier ? A ce stade, en tout cas, la bourse chinoise termine en force avant 7 jours de congés.
Mais ces mesures ne peuvent cependant pas cacher les indices décevants. Ainsi, l’indice PMI manufacturier officiel est certes passé de 49.1 en août à 49.8 en septembre, mais demeure toujours en territoire négatif.
Et surtout, l’indice des services est tombé à 49.9 en septembre, montrant la première contraction depuis décembre de l’année dernière.
Si on regarde les indices PMI publiés en même temps par Caixin/S&P Global, l’indice des services a chuté en passant de 51.6 en août à 50.3 en septembre, le plus bas depuis septembre 2023.
Et résultat, l’indice PMI Composite a légèrement reculé à 50.3 en septembre, contre 51.2 en août.
Ce qui met en avant le fait que l’insuffisance de la demande perdure et reste le problème essentiel de la Chine pour le moment, sans parler des risques pesant sur les exportations.
Pas plus avancé
Les derniers indicateurs publiés aux Etats-Unis vendredi n’ont pas aidé à trancher de savoir si la FED allait réduire ses taux de 0.25% ou de 0.50% lors de sa réunion de novembre.
Il faudra peut-être attendre les données sur le marché de l’emploi qui seront publiées ce vendredi pour y voir plus clair.
En attendant, les dépenses de consommation ont certes reculé par rapport aux prévisions, mais elles demeurent solides et rien ne vient remettre en cause le scénario d’une croissance solide au troisième trimestre.
Les dépenses de consommation ont augmenté de 0.2 % le mois dernier après un taux de 0.5 % en juillet. Elles se sont concentrées sur les services, qui ont augmenté de 0.4 % après avoir progressé de 0,3 % en juillet.
Autre donnée publiée, l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) qui a augmenté de 0.1 % en août, contre 0.2 % en juillet. Soit un taux annuel qui est tombé à 2.2% contre 2.5% en juillet, son plus faible niveau depuis février 2021.
En excluant les composantes volatiles de l’alimentation et de l’énergie, l’indice des prix PCE a augmenté de 0.1 % contre 0.2 % en juillet, soit un taux annuel qui est passé de 2.6% à 2.7%.
Ces chiffres donnent le sentiment que le processus de désinflation se poursuit et plaident pour une baisse des taux de 0.50% encore une fois. Mais il n’y a manifestement pas de consensus au sein du Comité de la FED.
Ainsi, Michelle Bowman, gouverneure de la Fed, s’est opposée à la décision de réduire les taux de 0.50%, et d’autres ont voté en faveur de cette baisse tout en se montrant réticents.
Et Bowman s’est d’ailleurs empressée de souligner que l’inflation ne reculait pas puisque « l’inflation de base reste inconfortablement au-dessus de notre objectif de 2 % ».