Forte hausse des bourses asiatiques ce matin, et en particulier des bourses chinoises, après l’annonce d’une série de mesures de relance monétaire et de soutien au marché immobilier chinois.
Forte déception en Europe, petit espoir en Chine
Forte hausse des bourses asiatiques ce matin, et en particulier des bourses chinoises, après l’annonce d’une série de mesures de relance monétaire et de soutien au marché immobilier chinois.
Enfin des mesures de soutien !
La Banque centrale a décidé de frapper fort, même si beaucoup regrettent que ces mesures arrivent bien tardivement.
Et c’est par la voix de son gouverneur, Pan Gongsheng, que les mesures ont été présentées. Il a annoncé que la Banque centrale allait réduire de 0.50% le ratio des réserves obligatoires des banques. Ce qui permettrait de libérer 1.000 milliards de yuans de nouveaux crédits. Et ce taux pourrait encore être réduit de 0.25% à 0.50% plus tard dans l’année.
Plus important, il a également annoncé que le taux à 7 jours serait réduit de 0.20% pour être ramené à 1.50%. Et que le taux d’intérêt sur la facilité de prêt à moyen terme diminuera d’environ 0.30%, et les taux préférentiels des prêts de 0.20% à 0.25%.
Et ce n’est pas tout, des mesures de soutien au marché immobilier ont également été annoncées, à savoir une réduction de 0.50% des taux d’intérêt moyens pour les prêts hypothécaires existants et une réduction de l’exigence de mise de fonds minimale à 15 % pour tous les types de logements.
En dehors d’une réaction très positive des bourses, ces annonces ont provoqué une hausse assez sensible du yuan par rapport au dollar.
Demeure la question de savoir si ces mesures seront suffisantes pour ramener la confiance des ménages et si elles permettront à l’économie chinoise de se reprendre.
Déception
La publication des indices PMI en zone euro a été une véritable douche froide, en particulier en France et une nouvelle fois en Allemagne.
En France, si l’indice manufacturier est resté quasiment inchangé, c’est l’indice des services qui a fait le grand plongeon et ce n’est pas un plongeon à la Léon Marchand, mais un fameux « plat ».
L’effet positif des Jeux Olympiques s’est déjà envolé pour le secteur des services qui tire vers le bas l’indice composite, qui est passé en territoire négatif.
Pour couronner le tout, le gouvernement Barnier laisse très dubitatif les investisseurs. Résultat le différentiel de taux entre le Bund 10 ans et l’obligation française à 10 ans s’est élargi passant de 0.70% à 0.79%.
En Allemagne, la situation est encore plus catastrophique avec un indice composite qui est passé de 48.4 à 47.2.
Si le secteur des services a reculé, c’est une nouvelle fois le secteur manufacturier qui a plombé le climat des affaires, ce qui fait que l’économie allemande est bien partie pour une récession technique, à savoir deux trimestres successifs négatifs.
Et en plus des commentaires que je faisais hier sur l’état de l’économie allemande, je voudrais rajouter deux réflexions qui montrent que la situation se dégrade fortement.
D’une part, et c’est plutôt symbolique, mais le secteur financier allemand fait l’objet d’une concentration, non pas par des acteurs allemands mais des banques européennes. Il y a d’un côté, la montée en puissance dans le capital de la Commerzbank d’Unicredit, au grand dam du gouvernement allemand. Et d’un autre côté, BNP Paribas qui a annoncé « avoir signé un accord avec HSBC en vue de l’acquisition de ses activités de banque privée en Allemagne ». L’opération, qui doit être finalisée d’ici au deuxième trimestre 2025, doit permettre au groupe « de se placer parmi les tout premiers acteurs du secteur en Allemagne », en atteignant les 40 milliards d’euros sous gestion.
Et d’autre part, preuve que le modèle allemand tourné vers les exportations est fondamentalement remis en cause, quand on observe l’évolution des exportations allemandes et italiennes on constate que ces dernières ont augmenté nettement plus vite que les exportations allemandes ces dernières années. Et que la césure est intervenue à la sortie de la période de confinement en Europe, à savoir au moment où au contraire la Chine est restée engoncée dans sa politique zéro-Covid, ce qui a plombé les exportations allemandes vers ce pays.
Conséquence, l’activité commerciale dans la zone euro s’est contractée de manière brutale et inattendue ce mois-ci. Ce qui signifie que la zone euro devrait connaitre une stagnation jusqu’à la fin de l’année. De quoi inciter la BCE à accélérer le mouvement de baisse des taux ?
Le dernier des Mohicans
La Banque centrale australienne a maintenu, ce matin, ses taux d’intérêt inchangés et a réaffirmé que la politique devait rester stricte pour maîtriser l’inflation.
Le communiqué après la réunion n’a guère varié par rapport à celui de la réunion du mois d’août, « alors que l’inflation globale diminuera pendant un certain temps, l’inflation sous-jacente est plus révélatrice de la dynamique de l’inflation, et elle reste trop élevée. Les données recueillies depuis lors ont renforcé la nécessité de rester vigilant face aux risques de hausse de l’inflation et le conseil d’administration n’exclut rien ».
En agissant de la sorte, elle reste vraiment la seule Banque centrale arc-boutée sur sa position intransigeante de ne pas réduire les taux et aucune baisse ne devrait avoir lieu cette année.