Les chiffres aux Etats-Unis ont éloigné le risque de récession, mais aussi la probabilité d’une baisse de 0.50% des taux en septembre, car le reflux de l’inflation demeure encore très lent.
Les craintes de récession s’amenuisent
Les chiffres aux Etats-Unis ont éloigné le risque de récession, mais aussi la probabilité d’une baisse de 0.50% des taux en septembre, car le reflux de l’inflation demeure encore très lent.
Pas d’urgence
La FED peut sereinement envisager une baisse des taux de 0.25% lors de sa réunion de septembre, mais elle doit aussi donner des indications plus claires sur ses intentions futures pour éviter de laisser les marchés dans l’expectative.
Le chiffre publié hier montre que le marché de l’emploi se stabilise, et que les chiffres de juillet avaient été impactés négativement par l’ouragan Beryl. C’est ce qui ressort des inscriptions hebdomadaires au chômage qui ont reculé de 7.000 pour s’inscrire à 227.000.
Ce qui veut dire, et deuxième chiffre publié hier, que le marché de l’emploi continue de soutenir les dépenses de consommation, ce qui a été confirmé par le chiffre des ventes de détail.
Ces dernières ont augmenté de 1% en juillet d’un mois à l’autre, après un recul de 0.2% en juin, affichant la plus forte hausse depuis janvier 2023. Et si on prend les ventes de détail, hors automobiles, essence, matériaux de construction et services de restauration, elles ont augmenté de 0.3 % le mois dernier, après avoir progressé de 0.9 % en juin.
Ce qui signifie que les dépenses de consommation demeurent solides et que la croissance aux Etats-Unis demeure forte pour le troisième trimestre avec une croissance annuelle estimée entre 2.1% et 2.3%.
Comme les prix à la consommation ont augmenté de 0.2% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui est passé de 3% en juin à 2.9%, et que l’inflation sous-jacente s’est inscrite à 3.2% en juillet contre 3.3% en juin, la FED va baisser ses taux, mais avec prudence car l’inflation demeure largement au-dessus de son objectif.
Le scénario d’une récession aux Etats-Unis a pris du plomb dans l’aile après ces chiffres, résultat le dollar s’est repris et les bourses ont salué la bonne tenue de l’économie américaine et la perspective d’une baisse des taux.
Pas le même constat
Un saut en Chine nous montre que la situation n’est pas aussi facile et que l’économie chinoise montre toujours des signes d’essoufflement. C’est ce qui ressort des chiffres publiés hier.
La production industrielle a augmenté de 5.1% en taux annuel en juillet contre un taux de 5.2% le mois passé, ce qui montre que l’industrie affiche une croissance, mais qui demeure bien trop faible par rapport au passé.
Même si elles se sont améliorées, en passant d’une hausse de 2% en juin à 2.7% en juillet sur un an, les ventes de détail restent en deçà des attentes et ne montrent qu’une très faible reprise de la consommation intérieure.
Il faut dire que la chute brutale du secteur immobilier au cours des trois dernières années a lourdement pesé sur les dépenses de consommation. Et malgré les mesures prises par les autorités, les prix des logements neufs en Chine ont chuté au rythme le plus rapide en neuf ans en juillet.
Les autorités ne vont devoir compter que sur leur propres moyens, car au second trimestre les sorties nettes de capitaux ont atteint un montant record, en partie, parce que les investisseurs étrangers boudent la Chine, mais surtout, parce que les investissements d’entreprises chinoises en dehors de la Chine ont explosé.
Pause mais pas fin
Pause pour la BOJ, qui doit tenir compte de la volatilité du yen, mais maintenant en plus du calendrier électoral avec la démission du Premier ministre, ce qui semble exclure toute hausse de taux dans les deux prochains mois. Et d’ailleurs, le yen est reparti à la baisse dans cette perspective d’un statu quo à court terme.
Mais pause ne veut certainement pas dire que les hausses de taux sont terminées, car l’économie nipponne a connu une croissance de 0.8% au deuxième trimestre, soit un taux annuel de 3.1%, grâce à une forte hausse de la consommation.
En effet, cette dernière a augmenté de 1% d’un trimestre à l’autre et c’est la première hausse en cinq trimestres.
A propos de croissance
La comparaison est évidemment facile, une croissance de 0.8% au deuxième trimestre au Japon, de 0.6% en Grande-Bretagne et seulement de 0.3% en zone euro.
En cause, une croissance toujours négative en Allemagne qui pèse lourdement sur la croissance en zone euro, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler dans une interview dans le journal de Canal Z mercredi.
Cette croissance assez faible n’est pas une réelle surprise vu l’évolution des indices PMI qui nous indiquaient que le secteur industriel demeurait largement en récession et que le secteur des services s’essoufflait. La consommation peine à compenser la faiblesse de l’industrie compte tenu de l’incertitude qui pèse sur le moral des ménages et des taux d’intérêt assez pénalisants.
Le troisième trimestre ne devrait pas connaitre d’amélioration, même si le PIB en France devrait bénéficier de l’effet JO, mais cet effet restera malgré tout assez limité.